VACHEZ Roger, Julien
Né le 26 novembre 1922 à Ville-en-Tardenois (Marne) ; exécuté sommairement le 22 août 1944 à Creney-près-Troyes (Aube) ; manœuvre ; résistant ; FFI ; BOA-CDP3 ; FFC au titre du réseau Action D.
Roger Vachez
SOURCE : La Résistance dans l’ouest aubois
Sur le monument aux fusillés-exécutés de Creney
La mémoire de Roger Vachez à Creney
Sur le monument aux martyrs de la Résistance d’Épernay
SOURCE : Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
En mars 1941, Roger Vachez passa en zone sud et contracta un engagement dans l’infanterie coloniale. Après l’invasion en novembre 1942 de la zone sud par les Allemands en novembre 1942, il fut démobilisé et regagna la Marne. Il y épousa Andrée Paule Blanche Frédérick le 19 décembre 1942 à Épernay où le couple était domicilié et où Roger Vachez exerçait la profession de manœuvre. Ils eurent deux enfants, Daniel né le 7 mars 1943 et Renée née le 3 janvier 1945, qu’il n’a pas connu.e après sa mort.
Requis pour le Service du travail obligatoire (STO), Roger Vachez obtint une permission fin mars 1944 et à son terme ne retourna pas en Allemagne. Il passa à la clandestinité dans le secteur d’Anglure (Marne), au sein du groupe de Saint-Just-Sauvage commandé par Maurice Caulier, où il retrouva des camarades de Dizy-Magenta, Fernand Buffet et René Cornélis. Il rejoignit le maquis de Saint-Mards-en-Othe dans l’Aube, qui subit une attaque en force de la Wehrmacht le 20 juin 1944 et se dispersa. Roger Vachez alla se réfugier à Saint-Just-Sauvage chez le résistant Gaston Fèvre où se cachèrent aussi Fernand Buffet et René Cornélis.
Dénoncés, les trois maquisards furent arrêtés le 26 juin 1944, ainsi que Gaston Fèvre et son fils Roland. Roger Vachez et ses camarades furent interrogés dans les locaux de la Gestapo à Romilly-sur-Seine (Aube), puis transférés le lendemain dans le quartier allemand de la prison de la rue Hennequin à Troyes.
Le 22 août 1944, la Gestapo de Rennes repliée à Troyes avec des miliciens bretons appartenant à la Formation Perrot (Bezen Perrot), entreprit de vider la prison de la rue Hennequin où se trouvaient de nombreux FTPF-FFI faits prisonniers lors des attaques lancées par la Wehrmacht contre les maquis de l’Aube en juin-juillet 1944 avec l’appui de la Milice française. En fin d’après-midi, quarante-neuf détenus dont faisaient partie Roger Vachez et ses camarades Fernand Buffet et René Cornélis, furent emmenés à bord de camions jusqu’au Champ de tir de Creney, où ils furent exécutés à la mitraillette, puis achevés à coup de revolver dans la tête.
L’acte de décès numéro 56 dressé à l’état-civil de Creney le 5 septembre 1944 déclare Roger Vachez « décédé le 28 août 1944 à18 heures au lieudit Les Gambes ».
Il a été reconnu « Mort pour la France ». Il a été homologué FFC au titre du réseau Action D et FFI avec le grade de sous-lieutenant. Il a été décoré à titre posthume de Croix de guerre avec palme et de la Légion d’Honneur. Les titres d’Interné-résistant et de Combattant volontaire de la Résistance (DVR) lui ont été décernés, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 30 septembre 1959 publié au JO du 7 octobre 1959.
Dans l’Aube, le nom de Roger Vachezest inscrit sur le monument des fusillés-exécutés de Creney.
Dans la Marne, il figure sur la liste des « Fusillés » du monument aux martyrs de la Résistance d’Épernay.
SOURCES : AVCC, Caen, 21 P 685 491 et 21 P 274479. – SHD, Vincennes, GR 16 P 581782. – L’Union (photo), 9 août 1946. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – Daniel Jourdain et Claude Macé, La Résistance dans l’ouest aubois (photo), ANACR, FNDIRP de Romilly, collectif Romilly 39-45 « l’impossible oubli », 2018. – Mémorial Genweb. — Notes de David Aguilar. – État civil, Ville-en-Tardenois (acte de naissance) ; Creney-près-Troyes (acte de décès).
Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, Annie Pennetier