Né le 14 août 1907 à Cezais (Vendée), fusillé le 26 janvier 1944 au camp militaire de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) suite à une condamnation à mort ; boucher-charcutier ; syndicaliste CGT de Côte-d’Or ; dirigeant communiste de la région de Dijon et résistant au sein des FTPF et FFI.

Roger Bourdy
Roger Bourdy
Association des familles de fusillés (MRN).
Fils de Georges Bourdy, employé des chemins de fer et d’Armandina Alida Clotilde Baritaud, ménagère, aîné d’une fratrie de sept enfants, Roger Bourdy avait épousé Jeanne Gabrielle Angèle Eudoxie Gibaud le 23 avril 1930 à Triel-sur-Seine (Seine-et-Oise-Yvelines) avec laquelle il eut un fils, Jean Claude, né en 1934. Il travaillait comme boucher charcutier. Le couple était domicilié au 88 rue Doumer à Triel-sur-Seine avant de rejoindre Dijon (Côte-d’Or) où il devint membre du bureau de la Région du PCF et secrétaire général adjoint du syndicat CGT des bouchers, charcutiers, tueurs et tripiers de Dijon le 30 juin 1938. Ce syndicat dont le secrétaire général était André Noël, avait son siège à la Bourse du travail et déclarait 25 adhérents.

Mobilisé en 1939 et fait prisonnier en 1940, Roger Bourdy s’évada et entra dans la résistance. Il fut d’abord responsable de la résistance communiste dans la région de Dijon (Côte-d’Or). Il organisa à l’échelon départemental avec André Bénaïm le réseau clandestin des « Amis de l’Union Soviétique », s’occupa spécialement de la fabrication de fausses cartes d’identité, de l’impression des tracts et des journaux clandestins, assura des distributions massives de tracts anti-allemands. Il était domicilié rue Armand Thibaut à Dijon avant de quitter le département. Recherché par la police en septembre 1941, il passa dans l’illégalité et rejoignit la Marne où il devint responsable départemental du Front national. Il fut obligé de quitter la région et devint en juin 1942, sous le pseudonyme de Philippe, interrégional pour le Doubs, la Haute-Saône et la Haute-Marne. Il eut de nombreuses liaisons et de contacts parmi les patriotes résistants comtois, dont Suzanne Paganelli, domiciliée à Audincourt (Doubs), chez qui il cacha l’appareil technique ronéo et une machine à écrire. Recherché toujours par le commissaire Jacques Marsac, de la brigade spéciale de Dijon, et par la Gestapo, sa tête fut mise à prix, et pour des raisons de sécurité, il fut à nouveau muté fin 1942 dans le Sud-Ouest comme interrégional politique en qualité de commandant militaire des FTP pour le Sud-Ouest (groupe Bourgois) avec le grade de lieutenant-colonel.
En Gironde, sous le pseudonyme de Pierre, et suite à une dénonciation, il fut arrêté le 21 septembre 1943, quai de la Souys, à Bordeaux dans le cadre du démantèlement du groupe Bourgois.
Albert Ouzoulias écrit qu’il fut dirigeant du Parti communiste et du Front national pour le Doubs (il y recruta plusieurs membres du groupe Guy Môquet, même si celui ne fut pas sous l’emprise directe du Parti communiste, voir Marcel Simon) et la Haute-Saône et que plus tard il assura les fonctions de commissaire régional aux effectifs pour les FTP. Une note stipule aussi qu’il fut interrégional FTP pour la région bordelaise et arrêté durant l’été 1943 en gare de Lormont. Incarcéré au fort de Hâ (Gironde), torturé, il fut condamné à mort par le tribunal de la Feldkommandantur 529 le 20 janvier 1944. Il a été fusillé le 26 janvier 1944 dans le camp militaire de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) avec seize militants arrêtés en même temps que lui dont Maurice Bourgois. Il mourut en chantant la Marseillaise
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Il repose au carré militaire du cimetière de Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime).
Roger Bourdy a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Le titre d’Interné-Résistant lui a été décerné ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 2 septembre 1959 publié au JO du 13 septembre 1959. Il fut Croix de guerre avec palme.

À Rochefort-en-Terre, son nom est inscrit avec le prénom de Georges, son premier prénom à l’état civil, sur le monument aux morts et sur la stèle des déportés et fusillés.
À Martignas-sur-Jalle, il est gravé sur le Mémorial du camp de Souge.
À Dijon, il figure sur la stèle du gymnase des Bourrôches et sur le monument commémoratif 1949-1945 élevé Place du 1er mai, qui sont dédiés aux victimes de la barbarie nazie.
Un hommage lui a été rendu par la commune de Triel-sur-Seine et une stèle a été inaugurée à cette occasion en novembre 2017
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 30711. – SHD, Vincennes, GR 16 P 81 748. — DMPA, BMC, dossier. — Arch. Mun. de Dijon, sous-série 7 F. — Rapport du commissaire Marsac, police Judiciaire de Dijon, sur l’activité communiste à Dijon, 22 janvier 1942. — René Terrisse, Bordeaux 1940-1944, Perrin, 1993. — Albert Ouzoulias, Les Bataillons de la jeunesse, Livre club Diderot, 1969, p. 330-331. — Comité du souvenir de Souge les 256 de Sougeop.cit.p.162. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 1, édition de 1987. — Témoignage de Robert Fagard — Mémorial GenWeb. — Raymond Tourrain, L’Histoire du groupe Guy Mocquet, Amicale du groupe Guy Mocquet, imprimerie A. Eblé, Besançon, 1974. — État civil, Arch. Dép. de la Vendée et des Yvelines.

Jean-Pierre Besse, Jean Pierre Husson, Jocelyne Husson, Jean Belin

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