Né le 28 juin 1905 à Marsais (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), mort le 8 décembre 1943 à Reims (Marne) ; photographe de presse ; résistant ; militant communiste ; responsable du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France ; FTPF-FFI.

Raoul Chollet
Raoul Chollet
SOURCE : 
Nadine Moret, petite-fille de Raoul Chollet
Sur le monument aux martyrs de la Résistance</br> d'Épernay
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
d’Épernay
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
La stèle du maquis de Saint-Just</br> à Asnières-sous-Bois
La stèle du maquis de Saint-Just
à Asnières-sous-Bois
SOURCE : Mairie d’Asnières-sous-Bois
Au siège de <i>L'Humanité</i>
Au siège de L’Humanité
SOURCE : Photo Pierre Husson
Raoul Chollet était le fils de Victor Chollet et de Marie Louise Basty, cultivateurs à L’Hôpiteau-de-Marsais (Charente-Inférieure, Charente-Maritime). Il était domicilié à Paris où il exerçait la profession de photographe de presse au journal L’Humanité.

Comme son gendre Roland Moret, Raoul Chollet était un militant du Parti communiste. Fichés par la Police française, ils quittèrent tous les deux Paris avec leurs familles en 1941, pour aller s’installer à Asnières-sous-Bois (Yonne), village natal de Roland Moret, où ils exercèrent la profession de charbonniers comme l’avait été le père de Roland, décédé des suites d’une morsure de vipère en 1922.

En juin 1942, ils prirent contact avec Robert Bucheton, qui était le responsable du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France et des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) à Clamecy, avec lequel Raoul Chollet avait fait connaissance avant-guerre à l’occasion d’un reportage. Ensemble ils organisèrent au Crot-au-Pin (Yonne) le maquis Saint-Just qui fut le premier maquis créé dans ce secteur. Ils cachaient des réfractaires, leur fournissaient des faux-papiers et des tickets d’alimentation, diffusaient tracts et journaux clandestins, et recherchaient des armes. Raoul Chollet prit contact avec Jean Dugne, pseudo Christophe, un des responsables départementaux du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, pour organiser ce mouvement de résistance dans le secteur d’Avallon (Yonne).
Dans la nuit du 13 au 14 juillet 1942, leur groupe alla fleurir les monuments aux morts des environs et installa des pancartes invitant les habitants à rejoindre ou à aider la Résistance.
En octobre 1942, le maquis Saint-Just changea d’emplacement et s’installa par sécurité à Lichères-sur-Yonne (Yonne) au lieu-dit La Musse.
En septembre 1943, à la suite de plusieurs incendies dans trois fermes, Raoul Chollet et Roland Moret furent soupçonnés et dénoncés. La gendarmerie enquêta auprès des habitants, tandis que des dénonciations étaient envoyées à la Feldkommandantur d’Avallon.

Début octobre 1943, Raoul Chollet et Roland Moret ont été mutés dans la Marne par la direction nationale des FTPF, avec le grade de capitaine. Le 7 décembre 1943, ils ont été arrêtés tous les deux lors d’une réunion de l’état-major FTPF chez Raoul Mathieu 78, avenue de Paris à Reims.
Le 8 décembre 1943, Raoul Chollet s’est donné la mort en avalant une dose de cyanure dans les locaux de la Gestapo 18, rue Jeanne d’Arc à Reims.

Son gendre Roland Moret a été condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur (FK 531) de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne) et fusillé le 6 juin 1944 à L’Épine (Marne).

Raoul Chollet a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

Le 29 juillet 2004, à Paris, sur le Parvis des Libertés et des Droits de l’Homme au Trocadéro, le ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres, a cité le nom de Raoul Chollet dans son hommage aux journalistes disparus ou décédés au cours de leur mission :

« À cette mémoire des combattants de la liberté, je veux associer celle des journalistes de la Résistance qui firent entendre la voix de l’espoir au cœur des années noires, grâce à une presse clandestine riche de plus de mille titres […] Parmi ces noms illustres, je veux citer ici Raoul Chollet, qui s’est suicidé pour ne pas parler […] ».

Dans la Marne, le nom de Raoul Chollet, orthographié « Cholet », est inscrit sur la liste des « Fusillés » du monument aux martyrs de la Résistance élevé à Épernay.
Dans l’Yonne, il figure sur le monument dédié aux fusillés et déportés d’Auxerre, et une stèle commémorative a été érigée à l’initiative de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR), route de Crai à Asnières-sous-Bois, pour honorer la mémoire de Raoul Chollet et de Roland Moret. Chaque année, le 15 août, un hommage leur est rendu devant cette stèle.
En Seine-Saint-Denis, au siège du journal L’Humanité à Saint-Denis, Raoul Chollet figure sur une plaque commémorative portant l’inscription :
« Aux camarades de L’Humanité morts pour la France
Raoul Chollet, photographe, mort sous la torture »
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 45 060. – SHD, Vincennes, GR 16 P 129278. – Informations communiquées en mai 2005 par Nadine Moret, petite-fille de Raoul Chollet. – CH2GM-Marne, Recensement des internés marnais. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – Claudine Guerin-Mandon, " Pages de la résistance. Roland Moret et Raoul Chollet ", sur le site officiel de la commune d’Asnières-sous-Bois. – Mémorial GenWeb. – État civil, Marsais (acte de naissance avec mention marginale confirmant la date et le lieu du décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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