GASPARD Raymond, Gabriel, François
Né le 26 août 1910 à Gevrey-Chambertin (Côte-d’Or), guillotiné suite à une condamnation à mort le 19 avril 1944 à Stuttgart (Allemagne) , cheminot du dépôt de Dijon-Perrigny ; résistant du réseau CDLL "Ceux de la Libération" ; syndicaliste CGT de la Côte-d’Or.
Dénoncé à la suite du parachutage d’Arcenant le 12 juillet et arrêté à son domicile par la Gestapo dans la nuit du 31 août 1943 ainsi que ses six autres camarades et Paul Nicolas Meunier, employé municipal à Dijon, Raymond Gaspard fut incarcéré à la prison de Dijon et condamné à mort le 27 novembre par le tribunal FK 669 pour intelligence avec les anglais, parachutage d’armes, dépôt d’armes et attentats. Le 2 décembre les cheminots du dépôt de Dijon-Perrigny déclenchèrent une grève qui s’étendit à toute la ligne Paris-Lyon. Une délégation se rendit à Vichy et obtint leur grâce. Raymond Gaspard et ses 7 camarades furent cependant déportés en Allemagne le 19 décembre et incarcérés à la forteresse de Bruchsal (Bade-Wurtemberg). Jugés par un tribunal militaire allemand à Karlsruhe, ils furent à nouveau condamnés à mort le 18 avril et transférés à la prison de Stuttgart. Raymond Gaspard fut guillotiné avec ses camarades le lendemain 19 avril 1944, à 5h27 du matin dans la cour de la prison. Son corps fut attribué à la faculté de médecine d’Heidelberg pour servir aux dissections des élèves médecins. Il fut ensuite incinéré et déposé dans une urne à la chapelle du cimetière d’Heidelberg. Ses restes furent transférés en France et il est inhumé dans le Carré des fusillés, au cimetière des Péjoces à Dijon. Il fut homologué comme combattant FFI (Forces françaises de l’intérieur) avec le grade de sous-lieutenant le 30 juillet 1946. Il obtint la mention "Mort pour la France". Le 28 juin 1946 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 10 août 1992 ainsi que le titre de "Déporté résistant" le 15 février 1952.
Il reçut à titre posthume la Légion d’honneur et la Médaille de la Résistance par décret du 24 avril 1946 ainsi que la Croix de guerre.
Une plaque apposée cour de la gare, à Dijon-Ville commémore son sacrifice et celui de ses camarades. Son nom figure également sur le monument commémoratif du dépôt SNCF de Dijon-Perrigny et sur une plaque commémorative en mémoire des pupilles de la Nation morts pour la France, au cimetière des Péjoces.
Les 7 cheminots résistants de Dijon et un employé municipal
SOURCES : DAVCC, Caen.— Témoignage de Maurice Mazué et Georges Baudin recueilli et enregistré par Jean-Louis Ponnavoy en mai 1998. — Sites internet (témoignages de Michelle et Henri Pageaux et d’André Perreau, compte-rendu de la conférence ferroviaire hebdomadaire, Fiche individuelle MémorialGenWeb, Mémoire des hommes). — État civil.
Jean-Louis Ponnavoy