Né le 20 juillet 1910 à Jarny (Meurthe-et-Moselle), guillotiné le 19 avril 1944 à Stuttgart (Allemagne) ; cheminot ; résistant ; syndicaliste CGT de la Côte-d’Or.

Fils de Léon Thuringer, mécanicien, et de Jeanne Henriette Jacquot, sans profession, Maurice Thuringer, ouvrier au dépôt SNCF de Dijon-Perrigny, domicilié 11 rue Petit Bernard à Dijon, créa, dès la fin de l’année 1940, avec ses camarades du dépôt André Dubois, Raymond Gaspard, Raymond Pageaux, Maxime Perreau, Jean Ridet et Jean Tamigi, le groupe de résistance et de sabotage du dépôt de Perrigny, dont il devient le chef. Il organisa avec ses camarades les évasions de personnes recherchées, des sabotages de matériel et des réceptions de parachutages pour la Résistance. Selon Maurice Mazué et Georges Baudin, il fut également membre ainsi que ses camarades, de "Résistance ouvrière", groupe constitué à l’intérieur de la CGT fin 1942, début 1943.
Dénoncé à la suite du parachutage d’Arcenant le 12 juillet, il fut arrêté à son domicile par la Gestapo dans la nuit du 31 août 1943 ainsi que ses six autres camarades et Paul Nicolas Meunier, employé municipal à Dijon, Maurice Thuringer fut incarcéré à la prison de Dijon et condamné à mort le 27 novembre par le tribunal FK 669. Le 2 décembre les cheminots du dépôt de Dijon-Perrigny déclenchèrent une grève qui s’étendit à toute la ligne Paris-Lyon. Une délégation se rendit à Vichy et obtint leur grâce. Maurice Thuringer et ses 7 camarades furent cependant déportés en Allemagne le 22 décembre. Jugés par un tribunal militaire allemand à Karlsruhe, ils furent à nouveau condamnés à mort le 18 avril et transférés à la prison de Stuttgart.
Maurice Thuringer fut guillotiné avec ses camarades le lendemain 19 avril 1944, à 5h00 du matin dans la cour de la prison.
Il s’était marié le 22 mai 1935 à Mauilley (Côte-d’Or) avec Yvonne Gandrey et avait un fils de 10 ans.
_Maurice Thuringer a reçu la mention « Mort pour la France » le 11 avril 1947. Il fut homologué comme Lieutenant des Forces françaises combattantes.
Il fut déclaré "Mort en déportation" par arrêté du 29novembre 2011.
Une plaque apposée cour de la gare, à Dijon-Ville commémore son sacrifice et celui de ses camarades.


Les 7 cheminots résistants de Dijon et un employé municipal
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, 21 P 159404. — Témoignage de Maurice Mazué et Georges Baudin recueilli et enregistré par Jean-Louis Ponnavoy en mai 1998. — Sites Internet (témoignages de Michelle et Henri Pageaux et d’André Perreau, compte-rendu de la conférence ferroviaire hebdomadaire, Rail et Mémoire, Fiche individuelle MémorialGenWeb, Mémoire des hommes). — État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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