Née le 7 octobre 1898 au Champy-Haut, commune de Nouart (Ardennes), exécutée sommairement le 29 août 1944 à Tournes (Ardennes) ; militante socialiste ; résistante ; Libération-Nord.

Marie-Thérèse Ognois
Marie-Thérèse Ognois
Sur le monument</br>aux martyrs de la Résistance de Reims
Sur le monument
aux martyrs de la Résistance de Reims
Dans le cimetière du Nord à Reims
Dans le cimetière du Nord à Reims
Dans le quartier des Épinettes à Reims
Dans le quartier des Épinettes à Reims
43, rue Ruinart de Brimont à Reims
43, rue Ruinart de Brimont à Reims
Dans le cimetière de l'Est à Reims
Dans le cimetière de l’Est à Reims
Sur le monument</br>du Bois de la Rosière à Tournes
Sur le monument
du Bois de la Rosière à Tournes
Tournes - 29 août 1944
Tournes - 29 août 1944
SOURCE : 
Denise Richard, fille de Marie-Thérèse Ognois
Sur le mémorial de la Résistance ardennaise</br> à Charleville-Mézières
Sur le mémorial de la Résistance ardennaise
à Charleville-Mézières
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Marie-Thérèse Ognois était la fille de Victor Thirion et d’Adeline Marie Lamart. Elle avait épousé Maurice Henri Ognois et le couple était domicilié à Reims.

Marie-Thérèse Ognois appartenait à une famille de militants socialistes. Son mari, Maurice Ognois, était typographe à L’Imprimerie moderne de la Champagne qui imprimait avant-guerre Le Travail de la Marne, organe de la Fédération SFIO de la Marne, imprimerie dont le directeur-fondateur, Henri Cappy, s’était rallié à Marcel Déat, ancien député socialiste de la Marne, fondateur du Rassemblement national populaire (RNP), un des principaux partis collaborationnistes.
Maurice Ognois faisait partie des militants de la CGT et de la SFIO qui, sous la direction de Raymond Guyot (arrêté le 4 janvier 1944, torturé, déporté à Buchenwald, et mort d’épuisement à Mauthausen en avril 1945), ont implanté Libération-Nord à Reims et dans la Marne.
Membre du bureau de l’état-major de ce mouvement, Maurice Ognois fabriquait des faux-cachets et des faux-papiers pour les clandestins, résistants, réfractaires au STO et aviateurs alliés. De juin 1942 à novembre 1943, il travaillait aussi pour l’Organisation civile et militaire (OCM) et faisait parvenir aux alliés des informations sur la position des batteries allemandes autour de l’aérodrome de Courcy (Marne). Marie-Thérèse Ognois diffusait la presse clandestine, servait d’agent de liaison.

Le 8 juillet 1944, Maurice et Marie-Thérèse Ognois ont été arrêtés par la Gestapo à leur domicile 43, rue Ruinart de Brimont à Reims avec Paul Schleiss responsable militaire de Libération-Nord, et André Schneiter, chef de Ceux de la Résistance (CDLR), du Bureau des opérations aériennes (BOA) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI) dans l’arrondissement de Reims.
Ils avaient été piégés par un résistant belge retourné par la Gestapo, Charles-Antoine Rœmen, qui s’était fait passer pour un agent de l’Intelligence Service. Le même jour la Gestapo a arrêté sur son lieu de travail leur fille Denise Ognois, née en 1926, modiste à l’Atelier Roche. Interrogée au siège de la Gestapo sur l’activité de son époux, Marie-Thérèse Ognois répondit : « une Française ne vend et ne trahit ni son pays ni son marié ».

Marie-Thérèse et Maurice Ognois, ainsi que leur fille Denise et leur nièce Jacqueline Thirion, ont été transférés dans les Ardennes et internés à la prison de Charleville.
Le 29 août 1944, alors que l’armée allemande battait en retraite, Marie-Thérèse Ognois a fait partie d’un groupe de treize détenus, avec les Rémois Paul Schleiss et André Schneiter, ainsi que Henri Moreau, chef départemental du BOA dans les Ardennes, puis dans la Marne, qui ont été tirés de leurs cellules de la prison de Charleville et emmenés en dehors de la ville, à l’écart du village de Tournes, où ils ont été exécutés en bordure du Bois de la Rosière.
Les habitants de Tournes, accourus sur le lieu du massacre, ont placé un bouquet de fleurs sur le corps de Marie-Thérèse Ognois.

L’acte de décès numéro 27 dressé à l’état civil de Tournes le 30 août 1944, la déclare « décédée le 29 août 1944 à 11 heures 30 au lieu-dit Bois de la Rosière ».

Les corps de Marie-Thérèse Ognois, Paul Schleiss et André Schneiter ont été ramenés dans la ville de Reims libérée où leurs obsèques ont eu lieu dans la cathédrale le 8 septembre 1944 en présence d’une foule considérable.
Marie-Thérèse Ognois est inhumée dans le cimetière de l’Est à Reims.

Marie-Thérèse Ognois a été reconnue « Morte pour la France ». La Médaille de la Résistance lui a été décernée par décret du 3 juillet 1946 publié au JO du 11 juillet 1946.

Dans les Ardennes, le nom de Marie-Thérèse Ognois est inscrit avec ceux de Paul Schleiss et d’André Schneiter sur le monument érigé à Tournes sur le lieu de l’exécution, ainsi que sur le mémorial de la Résistance ardennaise élevé sur le plateau de Berthaucourt à Charleville-Mézières.
À Reims dans la Marne, où une plaque commémorative a été apposée en 1947 par la municipalité à son domicile 43, rue Ruinart de Brimont et où une rue du quartier des Épinettes porte son nom depuis 1973, Marie-Thérèse Ognois figure sur le monument aux martyrs de la Résistance et, avec Paul Schleiss, sur la stèle élevée par le Parti socialiste SFIO au cimetière du Nord.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 568 929 (au nom de Marie Thérèse Thirion). – Archives de la famille Ognois communiquées à Jocelyne et Jean-Pierre Husson par sa fille Denise Ognois-Richard en 2006. – Arch. COSOR de la Marne. – Le Travail de la Marne, n° 50, 1er septembre 1945. – L’Union (photo), 8-9 décembre 1945. – Jean-Pierre Husson , La Marne et les Marnais à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale, Presses universitaires de Reims, 2 tomes, 2e édition, 1998. – Jean-Pierre Husson, " Denise Richard-Ognois-Tes larmes, Maman. Tes larmes silencieuses… ", et " Les trois Rémois exécutés à Tournes le 29 août 1944 ", dossiers en ligne sur le site « Histoire et mémoires », CRDP et Académie de Reims, 2000-2016. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Tournes (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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