Né le 27 mars 1913 à Reims (Marne), exécuté sans jugement le 29 août 1944 à Tournes (Ardennes) ; ajusteur ; militant socialiste ; résistant ; Libération-Nord.

SOURCE : ANACR
 À Paris 14, rue Sauval
À Paris 14, rue Sauval
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Sur le mémorial de la Résistance ardennaise</br> à Charleville-Mézières
Sur le mémorial de la Résistance ardennaise
à Charleville-Mézières
Maison régionale des syndicats
Maison régionale des syndicats
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
Dans le cimetière du Nord
Dans le cimetière du Nord
Dans le quartier Croix-Rouge à Reims
Dans le quartier Croix-Rouge à Reims
34, rue Émile Zola
34, rue Émile Zola
Dans le cimetière du Nord à Reims
Dans le cimetière du Nord à Reims
Sur le monument</br>du Bois de la Rosière à Tournes
Sur le monument
du Bois de la Rosière à Tournes
Cliché Céline LARGIER VIÉ
Paul Schleiss était le fils de Louis Schleiss, chauffeur, et de Louise Charlotte Loriette, ménagère. Il avait servi dans la Marine nationale comme quartier-maître torpilleur et avait épousé Yvonne Gilberte Hélène Garinois le 8 juillet 1933 à Reims (Marne). Le couple était domicilié à Reims où Paul Schleiss exerçait la profession d’ajusteur.

Militant de la CGT et du Parti socialiste SFIO clandestins, Paul Schleiss adhéra à Libération-Nord, dont il devint un agent de liaison. Il appartenait avec Simon Cantarzoglou et ses camarades marnais Claude Burgod et Raymond Guyot (morts en déportation) au groupe de Résistance Les Cloches des Halles qui organisait l’évasion de réfractaires du Service du travail obligatoire (STO) pris en charge par les résistants de la Bourse du travail de Reims. Il remplaça Robert Duterque arrêté le 13 juin 1944 (mort en déportation), comme responsable militaire de Libération-Nord dans la Marne et au sein du Comité départemental de libération.

Le 8 juillet 1944, Paul Schleiss a été arrêté par la Gestapo en même temps que Maurice et Marie-Thérèse Ognois, membres de Libération-Nord, et André Schneiter, responsable de Ceux de la Résistance (CDLR), du Bureau des opérations aériennes (BOA) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI) dans l’arrondissement de Reims.
L’arrestation a eu lieu au domicile des époux Ognois, où un résistant belge retourné par la Gestapo, Charles-Antoine Rœmen, leur avait tendu un piège. Interrogé au siège de la Gestapo à Reims, Paul Schleiss a ensuite été transféré dans les Ardennes à la prison de Charleville.
Le 29 août 1944, alors que l’armée allemande battait en retraite, il a fait partie d’un groupe de treize détenus, avec Marie-Thérèse Ognois, André Schneiter et Henri Moreau, chef départemental du BOA dans les Ardennes puis dans la Marne, qui ont été tirés de leurs cellules de la prison de Charleville et emmenés en dehors de la ville, à l’écart du village de Tournes, où ils ont été exécutés en bordure du Bois de la Rosière.
Les corps de Paul Schleiss, Marie-Thérèse Ognois et André Schneiter ont été ramenés dans la ville de Reims libérée où leurs obsèques ont eu lieu dans la cathédrale le 8 septembre 1944 en présence d’une foule considérable.
Paul Schleiss est inhumé dans le cimetière du Nord à Reims.

Le 17 mai 1945, le tribunal de première instance de Charleville a rendu un jugement déclaratif de décès transcrit à l’état civil de Tournes le 15 juillet 1945 et à l’état civil de Reims le 23 juillet 1945, qui le déclare « décédé le 29 août 1944 à 11 heures 30 au lieu-dit Bois de la Rosière à Tournes, victime de violence de l’ennemi ».

Paul Schleiss a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Les titres d’Interné-résistant et de Combattant volontaire de la Résistance (CVR) lui ont été décernés, ainsi que la Médaille de la Résistance avec rosette par décret du 3 août 1946, publié au JO du 13 octobre 1946.

Dans les Ardennes, le nom de Paul Schleiss est inscrit avec ceux de Marie-Thérèse Ognois et d’André Schneiter sur le monument érigé sur le lieu même de l’exécution dans le Bois de la Rosière à Tournes, ainsi que sur le mémorial de la Résistance ardennaise élevé sur le plateau de Berthaucourt à Charleville-Mézières.
À Reims dans la Marne, où une plaque commémorative a été apposée en 1947 par la municipalité à son domicile 34, rue Émile Zola et où une rue du quartier Croix-Rouge porte son nom depuis 1971, Paul Schleiss figure sur le monument aux martyrs de la Résistance, sur la stèle élevée par le Parti socialiste SFIO au cimetière du Nord avec Marie-Thérèse Ognois, et sur la plaque apposée à la Bourse du travail devenue Maison régionale des syndicats.
À Paris, son nom est gravé sur la plaque apposée 14, rue Sauval dans le 1er arrondissement à la mémoire du groupe de Résistance Les Cloches des Halles.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, CC 862 K 12276 et GR 16 P 539830. – Arch. départ. Marne, M 4774, personnes domiciliées dans la Marne, fusillées ou décédées en détention hors du département, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944. – Arch. ONACVG-SD51. – Le Travail de la Marne, n° 50, 1er septembre 1945. – L’Union (photo), 13 novembre 1945. – Jean-Pierre Husson, La Marne et les Marnais à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale, Presses universitaires de Reims, 2 tomes, 2e édition, 1998. – Jean-Pierre Husson, " Les trois Rémois exécutés à Tournes le 29 août 1944 ", dossier en ligne sur le site « Histoire et mémoires » du CRDP-Académie de Reims, 2000-2016. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvdrom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Reims (acte de naissance et transcription du jugement déclaratif de décès) ; Tournes (transcription du jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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