Né le 24 avril 1919 à Nouic (Haute-Vienne), exécuté sommairement le 29 août 1944 à Tournes (Ardennes) ; menuisier-charpentier ; résistant ; OCM ; FFC Réseau Action D ; BOA ; FFI.

Henri Moreau
Henri Moreau
SOURCE : L’Ardennais
À Tournes (Ardennes)
À Tournes (Ardennes)
Sur le mémorial de la Résistance ardennaise</br>à Charleville-Mézières
Sur le mémorial de la Résistance ardennaise
à Charleville-Mézières
Sur le monument </br>aux martyrs de la Résistance d'Épernay
Sur le monument
aux martyrs de la Résistance d’Épernay
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Henri Moreau était le fils de Jean Marie François Moreau, charpentier, et de Françoise Lamant, sans profession. Il avait été adopté par la Nation en vertu d’un jugement du tribunal civil de Bellac en date du 3 avril 1920. Célibataire, il appartenait à une fratrie de quatre enfants et était domicilié à Nouic (Haute-Vienne), où il exerçait à la suite de son père la profession de menuisier-charpentier.

Il fut mobilisé en 1939 au 158e Régiment d’infanterie coloniale en garnison à Agen, régiment engagé en 1940 dans les combats autour de Rethel (Ardennes). Il a été fait prisonnier et a été interné au stalag de Charleville (Ardennes).
Devenu prisonnier libre au service de la WOL (Wirtschaftsoberleitung ou Direction des Service d’Exploitation de l’Ostland en France occupée), il prit contact avec la résistance ardennaise par l’intermédiaire de Paul Royaux et fut nommé chef de secteur de l’Organisation civile et militaire (OCM) à Signy-l’Abbaye jusqu’en juin 1943, date à laquelle il fut nommé responsable départemental du « Bureau des opérations aériennes » (BOA). Adjoint de René Collin puis de Christian Longetti, responsables du Bureau des opérations aériennes (BOA) pour la Marne, il installa le BOA dans les Ardennes avant de laisser la place à Christiane Lemoine.

Trahi, il fut arrêté le 18 janvier 1944 en gare de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne,Marne), et incarcéré à la prison de cette ville. Transféré à la prison Carnot de Charleville, il partagea un temps la cellule 13 avec l’écrivain Jean Rogissart.
Le 29 août 1944, alors que l’armée allemande battait en retraite, il fit partie d’un groupe de treize détenus, avec les résistants rémois Marie-Thérèse Ognois, membre de Libération-Nord, Paul Schleiss, responsable militaire de Libération-Nord dans la Marne, et André Schneiter, responsable de Ceux de la Résistance (CDLR), du Bureau des opérations aériennes (BOA) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI) dans l’arrondissement de Reims, qui furent tirés de leurs cellules de la prison de Charleville et emmenés en dehors de la ville, à l’écart du village de Tournes, où ils furent exécutés en bordure du Bois de la Rosière.

L’acte de décès numéro 34, dressé à l’état civil de Tournes le 30 août 1944, constate que le 29 août 1944 à 11 heures 30, « est décédé au lieu-dit Bois de la rosière, un individu de sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie ». Une mention marginale ajoutée le 4 avril 1945 déclare que « le décédé s’appelle Henri Lucien Moreau ».

Henri Moreau a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué FFC et FFI. Le titre d’Interné-résistant lui a été décerné, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 22 septembre 1953 publié au JO du 27 octobre 1953.

Dans les Ardennes, le nom d’Henri Moreau est gravé sur le monument érigé à Tournes sur le lieu même de l’exécution, ainsi que sur le Mémorial de la Résistance ardennaise élevé sur le plateau de Berthaucourt à Charleville-Mézières.
Dans la Marne, il figure sur la liste des fusillés du monument aux martyrs de la Résistance élevé à Épernay.
En Haute-Vienne, il est inscrit sur le monument aux morts de Nouic, où une rue porte son nom depuis 2007, et sur le monument 1939-1945 élevé dans le Jardin d’Orsay à Limoges.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 429477. – L’Ardennais (photo), n° 10, 21 septembre 1944. – Gilbert Grandval et Jean A. Collin, Libération de l’Est de la France, Hachette Littérature, 1974. – Michel Pichard, L’espoir des ténèbres. Parachutages sous l’Occupation, ERTI Édition, 1990 – Philippe Lecler, Le Temps des Partisans suivi de Mémorial de Berthaucourt, la Résistance et sa répression dans les Ardennes, Éditions Dominique Guéniot, 2009. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Nouic (acte de naissance) ; Tournes (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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