MANAUTHON Paul [pseudo Le Landais]
Né le 22 septembre 1913 à Peyrehorade (Landes), mort des suites de ses blessures le 1er octobre 1943 à La Rochelle (Charente-Inférieure ; Charente-Maritime) ; ouvrier charpentier ; militant communiste ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP) dans les Landes, en Charente et en Charente-Inférieure.
Paul Manauthon, alias "Le Landais".
AERI, La Résistance en Charente-Maritime, 2010.
187 rue Jean-Guiton, La Rochelle (Charente-Maritime)
Crédit photo : Dominique Tantin
Plaque à la mémoire de Paul Manauthon et Émile Tixier
Crédit photo : Dominique Tantin
Mobilisé au mois d’août 1939, il fut fait prisonnier au mois de juin 1940 mais réussit à s’évader du train qui le conduisait en Allemagne. Il reprit très vite ses activités militantes.
Le 13 novembre 1940, il essaya d’organiser une évasion collective des militants internés au camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques). La tentative échoua mais une dizaine d’internés purent s’évader. Responsable de la résistance communiste dans les Landes, il y organisa le Front national et échappa une première fois à l’arrestation le 28 janvier 1943 à Peyrehorade. Sa femme Thérèse Larraburu, qu’il avait épousée au mois de février 1939, fut incarcérée à la prison de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) puis quelques temps au fort de Hâ (Bordeaux, Gironde). Paul Manauthon passa alors dans la clandestinité et devint responsable départemental des FTP en Charente-Inférieure puis interrégional FTP, sans doute adjoint, pour la Charente et la Charente-Inférieure. Une nouvelle fois, il échappa à l’arrestation le 26 juin 1943, à l’Isle-d’Espagnac (Charente). Il quitta alors la Charente où il fut remplacé par Amédée Bergue, pour la Charente-Inférieure où il devint chef d’état-major départemental des FTP. Il organisa, entre juillet et septembre 1943, une attaque contre les bureaux de recrutement de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme (LVF), un incendie de carburant à La Rochelle et le sabotage de la voie ferrée à Aytrée.
Le 30 septembre 1943, alors que le triangle de direction des FTPF était réuni au 187 avenue Jean-Guiton à La Rochelle, les polices française et allemande encerclèrent le pâté de maisons. Suite à un échange de tirs, un policier vichyssois fut grièvement blessé et un officier de la Gestapo tué. Mais Paul Manauthon fut mortellement blessé d’une rafale de mitraillette et mourut le lendemain, Émile-Louis Tixier, alias Berry,chef départemental des FTP, atteint à la cuisse, fut arrêté ainsi que Jean Matifas. Émile-Louis Tixier, transféré à Poitiers, fut condamné et exécuté à Biard le 5 novembre suivant. Jean Matifas fut déporté mais revint de Dachau.
Une plaque est apposée sur la façade la maison.
Paul Manauthon mourut le 1er octobre des suites de ses blessures.
La mention « Mort pour la France » fut portée en marge de son acte de décès par décision des autorités militaires au mois de décembre 1945.
Son frère, Auguste dit Jean-Baptiste, fut interné le 24 septembre 1940 au camp de Mérignac (Gironde). Libéré deux mois plus tard puis placé en résidence surveillée, il participa cependant à la résistance. Une nouvelle fois interné de septembre à novembre 1942, il passa dans la clandestinité devenant responsable régional du Parti communiste. Il échappa à l’arrestation à son domicile de Peyrehorade le 17 août 1943. Selon René Terrisse, au cours de cette action, qu’il attribue à son frère Paul, un inspecteur de la Section des affaires politiques (SAP) fut blessé à la tête et sa femme, Marcelle, née Bassous le 21 mai 1913, fut arrêtée comme otage puis déportée (elle est revenue des camps). Auguste Manauthon poursuivit ses activités au sein des FTP organisant plusieurs maquis dans les Landes.
SOURCES : AERI, CD Rom Charente-Maritime, 2010 Paul Manouthon, Émile Louis Tixier, Jean Matifas. — André Curculosse, Résistance en pays d’Orthe, groupe Paul Manauthon, Sauve Terre, 2002. — René Terrisse, Bordeaux 1940-1944, Perrin, 1993. — Renseignements et documents fournis par Thérèse Manauthon.— État civil de La Rochelle.
Jean-Pierre Besse