Né le 25 avril 1898 à Iréna (Pologne), tué le 30 mars 1944 à La Bachellerie (Dordogne) le 30 mars 1944 ; négociant en confection ; victime civile d’origine juive.

Mendel Apelgot était l’époux de Hinda née Tenenbaum et le père de deux filles : Sonia, née le 13 juin 1924 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et Élisabeth, née le 12 juin 1930 à Ligny-en-Barrois (Meuse). Cette famille juive s’était réfugiée à La Bachellerie. Mendel Apelgot fit partie des 10 hommes abattus au lieu-dit La Genèbre.
Un rapport de l’Adjudant Estrade, commandant la brigade de La Bachellerie, en date du 9 novembre 1944 (voir sources), adressé au Colonel Commandant la 12e Région Militaire, relate les circonstances de leur exécution : « Des maisons du bourg tournées vers l’Ouest, des personnes ont pu voir le lent, très lent cheminement des pauvres condamnés qui avaient à gravir un chemin montant comme un calvaire et qu’accompagnaient seulement deux tueurs de la Gestapo. Arrivés à la lisière du bois qui se trouve en haut d’un pré, au-dessus de la Genèbre, ils sont disposés sur un rang. Presque aussitôt, on commence à abattre ceux de gauche d’un coup dans le dos, côté du cœur, un flottement se produit sur la droite, immédiatement, le massacre se fait aussi par ce côté. M. Meckel, propriétaire à la Genèbre, déclare à ce sujet : "Jamais je n’oublierai l’horrible vision de ces hommes tombant en avant, sans un cri, comme au jeu de boules et toute ma vie je verrai ce tragique spectacle dans mes cauchemars". »
Les 30 et 31 mars, à La Bachellerie et dans les communes environnantes, 22 hommes et une femme, dont 15 juifs, parfois très jeunes, furent massacrés, tandis que 33 femmes et enfants juifs furent arrêtés et déportés, à l’instar de l’épouse et de la fille de Mendel Apelgot, Emmenés à Périgueux, ils furent transférés à Drancy le 4 avril puis déportés sans retour à Auschwitz-Birkenau par le convoi 71 le 13 avril 1944. Si Sonia Apelgot survécut, Hinda et Élisabeth périrent à Auschwitz-Birkenau.
Les crimes de la division Brehmer (325e division de sécurité), témoignent de la forte idéologisation de l’action contre les « bandes » identifiées à l’ennemi fantasmé des nazis : le judéobolchevisme.
Voir : Lieu de massacre : La Bachellerie et ses environs (Dordogne), 30-31 mars 1944
Sources

SOURCES :
Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, Périgueux, 2004, Éditions La Lauze, p. 211-217. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Editions FANLAC et Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 229-232 ; 243-245. — Paul Grelière, La commune de La Bachellerie pendant l’Occupation allemande, 1944, récit daté du 29 septembre 1944, Archives du Centre de Documentation juive contemporaine (CDJC), document XI°-35. Ce document est référencé in Bernard Reviriego, op. cit., p. 244, note 471 : relations de 21 pages datée du 29 septembre 1944, non signée, Arch. Dép. de Dordogne, 1573 W 8. — Jean-Marc Parisis, Les inoubliables, récit, Paris, Flammarion, 2014.
Internet (pages consultées le 29/10-2015) :
-  Judaïsme-histoire 1
-  Judaïsme-histpire 2
-  Mémorial des juifs déportés
-  La Bachellerie
-  Mémorial des juifs déportés

Dominique Tantin

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