Né le 4 mars 1922 à Labrit (Landes), exécuté sommairement le 6 juillet 1944 à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; cultivateur résinier ; résistant, membre de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA), corps francs Pommiès.

Fils de Pierre cultivateur et de Marguerite Cassagne, Casimir Fautous dit Gilbert résidait à Luglon chez ses parents. Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il entra dans la Brigade Carnot du Corps Franc Pommiès le 6 juin 1944.
En juin 1944, cette brigade, composée 180 hommes, anciens militaires ou hommes recrutés dans le secteur Landes-Gers-Béarn se trouvait à Portet (Basses-Pyrénées). Le chef du détachement, Jean de Milleret («  Carnot  »), chef FFI des Landes, s’était installé dans la région avec son état-major et fut rejoint par la section de commandement, la section destructions de Robert Vaxelaire, la section d’Emile Dupuy, la compagnie Maulvaux et la section auto. Chaque groupe était indépendant et avait son propre chef.
A Portet, les hommes logeaient dans les granges, les maisons, les hangars. Selon les témoignages de Pierre Langlade, frère d’un jeune résistant et d’Albert Sturni, jeune alsacien de la brigade, l’indiscipline et le désordre régnaient au sein du groupe Carnot. La plupart des hommes étaient jeunes et sans formation militaire.
Fin juin, De Milleret fut informé d’une attaque possible des troupes allemandes. Il lui fut alors fortement conseillé de changer de cantonnement et de répartir ses hommes, trop nombreux à Portet. Malgré ces avertissements, la décision de quitter le cantonnement fut prise le 2 juillet au soir, hélas trop tard.
Le lundi 3 juillet 1944, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village. A 6h00, les Allemands lancèrent l’attaque. Pour les maquisards, aucune solution de repli n’était possible. Certains s’enfuirent ou se cachèrent dans les bois, les granges, d’autres ripostèrent. L’attaque fut violente et le bilan matériel et humain particulièrement lourd. Neuf maisons furent incendiées, 14 résistants furent tués au combat, 5 habitants du village furent abattus. Les Allemands emportèrent un important matériel, camions, voitures ambulances, armement ainsi que du bétail.
Casimir Fautous fut capturé avec 38 de ses compagnons. Ils furent transportés, enfermés et torturés dans les prisons de la caserne Bernadotte à Pau. Le 6 juillet, le commandant allemand prit la décision d’exécuter les prisonniers. Emmenés au champ de tir du Pont-Long, au nord de Pau, ils furent exécutés sommairement à la mitraillette et leur corps jeté dans des fosse. M. Larquier, agriculteur au Pont-Long témoigna  : «  Le 6 juillet 1944, 2 ou 3 camions arrivent au champ de tir vers midi. Des prisonniers français en descendent. Je fauchais du foin aidé par ma femme. Un officier allemand s’avance vers nous et nous ordonne de rentrer dans notre maison et d’y rester jusqu’à 15 :00. Ce que nous faisons. Nous avons entendu des rafales de mitrailleuses à cadence assez lente. Elles ont duré longtemps.  »
Les fosses furent découvertes le 25 août 1944, les corps furent déterrés par des prisonniers allemands et des miliciens ayant participé au massacre. Ces derniers auraient enterré les corps dans les fosses. «  Ils sont restés au champ de tir jusqu’à 19h00 environ et ont rejoint leur camion en riant et en chantant  » selon un témoin.
Le 25 août les corps des résistants furent enlevés, lavés, fouillés, photographiés, décrits. L’identification fut difficile du fait de l’absence des documents et de la décomposition avancée des corps.
Toutefois, Casimir Fauthous fut identifié grâce aux papiers qu’il avait en sa possession :
« - taille 165, chev. chat. foncé
- veste bleue rayée, pantalon bleu marine, chemise bleu marine, chaussures de montagne, ceinture de marin
- identité possible d’après les papiers trouvés sur corps ; FAUTHOUS Gilbert Casimir, né le 4 mars 1922 à LA BRIT (Landes) demeurant à LUGLON (Ldes) au lieu dit Coutor, cultivateur résinier. »
Reconnu «  Mort pour la France  », Casimir Fautous a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF) et Déporté interné résistant (DIR). Il fut décoré à titre posthume de la médaille de la résistance française. Son nom est inscrit sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac, le Monument commémoratif de Portet qui compte 62 victimes et sur le monument aux morts de Luglon dans les Landes. Enfin, son nom figure sur une plaque installée à Pau, à l’endroit du charnier.


Voir Pau (Basses-Pyrénées, actuellement Pyrénées-Atlantiques), champ de tir du Pont-Long, 6 juillet - août 1944
Sources

SOURCES : Notes Jean-Pierre Besse.— Gilbert Dupau et François Campa , Résistance et Déportation 1940.1944 dans les Landes par les stèles, les plaques et les monuments, éditions Gascogne, 2004. — Revue de la Résistance, N°30. Juillet 2008. — Archives Landes. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel, Corps Franc Pommiès. Tome 1-2  ; La lutte ouverte. Amicale du Corps Franc Pommiès, 2007. — Archives de l’Association «  Les Basses Pyrénées dans la Seconde Guerre Mondiale  ».

Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu, Audrey Galicy

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