Né le 8 juillet 1878 à l’Isle-sur-le-Doubs (Doubs), exécuté sommairement le 12 juin 1944 à La Chapelle d’Alagnon (Cantal) ; voyageur de commerce ; victime civile.

Stèle à La Chapelle d’Alagnon
Fils de Lehman Picard, négociant, né le 30 septembre 1848 à Foussemagne (Territoire de Belfort) et de Pauline Piquard, sans profession, née le 23 août 1855 à Foussemagne, (Territoire de Belfort), Léon Picard eut trois frères. Il habitait Belfort lors de son incorporation au service militaire. Il aurait vécut en 1904 à Nice (Alpes-Maritimes) et se maria le 3 juin 1909 à Paris (ex Seine, IX° arr.) avec Marie Chaudrie, née le 18 août 1875. Il était alors voyageur de commerce et ses parents étaient déjà décédés. Le mariage fut dissous le 30 juin 1920 par le tribunal civil de Toulouse. Il se maria de nouveau à la mairie de Casablanca (Maroc) le 1er avril 1922 avec Thérèse, Pauline, Marie Thiébaud. Avant l’Occupation, il habitait 2 rue Rossini à Nice.
Léon Picard se réfugia en Auvergne sous l’Occupation à une date et dans des circonstances qu’on ignore.
Au début du mois de juin 1944, l’état-major allemand installé à Clermont-Ferrand décide d’anéantir les "bandes" installées dans la région de Margeride. C’est ainsi que le 11 juin au matin, le SD allemand et la milice encerclent le village, ils recherchent des résistants dénoncés par un traitre du pays, entré à la milice. Marius Courtiol et Ambroise Brioude sont pris dans leur village et exécutés le 12 juin avec deux autres détenus israélites, Léon Picard et Lucien Zay.
Leur corps fut retrouvé le 16 juin, par deux, distant d’une vingtaine de mètres. Ils furent inhumés sur place avant d’être exhumés le 24 octobre 1944 pour ce qui concerne Lucien Zay et Léon Picard. Ce dernier, d’abord considéré inconnu, fut donc identifié comme Léon Picard, domicilié 2 rue Rossini à Nice (Alpes-Maritimes), israélite âgé de 66 ans. Les quatre hommes avaient été tués d’une balle en plein cœur et dépouillés de leurs papiers.
Le capitaine SS Geissler responsable de la tuerie, fut tué le même jour dans un combat avec les maquisards de Murat.
C’est un jugement du tribunal civil de Murat le 5 juin 1945 qui a ordonné la transcription de l’acte de décès qui n’avait pu être dressé au moment des faits. Sous le nom de Léon Picard, il figure sur la liste nominative des tués, fusillés, déportés non rentrés du département du Cantal, dressée en 1947.
Il a été reconnu Mort pour la France, transcrit le 17 février 1947 sur son acte de décès.
Une plaque de marbre portant leurs noms est apposée sur le monument édifié sur les lieux de leur exécution. La plaque présente Léon Picard comme domicilié ou originaire de Nice. Leurs noms figurent aussi sur le monument au mort de Saint-Flour (Cantal).
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 386853, dossier victime civile pour Léon Picard (nc). — SHD Vincennes, GR 19 P 15/1 : liste nominative des tués, fusillés, déportés non rentrés du département du Cantal, dressée en 1947. — http://www.memospace.fr/fr/sites/27596-stele-commemorative .— Mémorialgenweb .— Jean Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir .— Renseignements communiqués par J.-P. Bernard. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 164 : crimes de guerre Sériers. — Mémorialgenweb. — État civil L’Isle-sur-Doubs (en ligne, La Chapelle d’Alagnon et Paris (en ligne).

Claude Pennetier, Eric Panthou

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