Né le 19 août 1922 à Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine), exécuté sommaire à Sainte-Radegonde (Aveyron) le 17 août 1944 ; employé de banque, résistant de l’Aveyron (AS).

Fils de Claude, Antoine Delaire, peintre en bâtiments, et de Cécile Delmas, sans profession, âgés respectivement de quarante-cinq et de quarante-quatre ans en 1922, René Delaire, employé de banque replié dans l’Aveyron, résistant, appartenait à un groupe franc de l’AS de ce département dont le chef était Albert Thévenon. Ce groupe qui menait des opérations contre la Milice et sabotait des installations électriques étit menacé par la répression. Il arriva pendant la nuit du 31 mars au 1er avril 1944 au Boscalous (commune de Mounes-Prohencoux, Aveyron). Il forma alors un petit maquis.
Informées, de la présence de ce groupe dans ce secteur du sud de l’Aveyron, une compagnie du GMR "Bitterois" arriva à Belmont-sur-Rance depuis Lacaune (Tarn) et localisa le maquis après avoir obtenu sur place l’information nécessaire. Celui-ci n’ayant pas été alerté fut surpris. Des sept maquisards présents ce jour-là, cinq furent faits prisonniers. Thévenon réussit à s’enfuir. Delaire, malade, n’était pas présent lors de l’attaque du maquis par les GMR. Il se trouvait au mas de d’Albespy où Gagnoud descendit pour chercher du lait un peu avant que ses compagnons ne fussent attaqués par les GMR. Delaire et Thévenon furent arrêtés le 15 juin à Saint-Victor-et-Melvieu (Aveyron) lors d’une importante réunion des chefs de l’AS (Armée secrète) présidée par Birebent, chef départemental pour l’Aveyron. Tous deux furent conduits à Rodez et furent incarcérés à la caserne Burloup, prison allemande de la ville.
Au moment du départ des forces allemandes de Rodez, le 17 août 1944, tous deux en furent extraits avec vingt-huit autres prisonniers et exécutés au champ de tir de Sainte-Radegonde à proximité de Rodez par un peloton SS de la Luftwaffe provenant d’Albi (Tarn). Les prisonniers étant liés par deux avec un fil électrique au moment de leur exécution, Delaire et Thévenon furent attachés ensemble. Le nom de Delaire figure sur le monument mémorial de Sainte-Radegonde. Il a été déclaré mort pour la France.
Il fut inhumé au cimetière de Rodez le 18 août 1944 puis ré-inhumé à la nécropole militaire de La Doua à Villeurbane (Rhône) : tombe n° 31, carré H, rang 5.
Voir Lieu d’exécution de Sainte-Radegonde (Aveyron) champ de tir
Sources

SOURCES : Gérard Bouladou, Les maquis du Massif Central méridional 1943-1944 (Ardèche, Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Tarn), Nîmes, Lacour, 2006, 617 p. [pp. 452-454]. — Christian Font, Henri Moizet, Maquis et combats en Aveyron, Chronologie 1936-1945, Rodez & Toulouse, ONAC Aveyron, ANACR Aveyron, CRDP Midi-Pyrénées, 2e édition, 2001, 412 p. [pp. 240-241]. — Christian Font, Henri Moizet, Construire l’histoire de la Résistance. Aveyron 1944, Rodez & Toulouse, CDDP Rodez, CDHIP Rodez, CRDP Midi-Pyrénées, 1997, 343 p. [p. 228]. — Site Aveyron Résistance consulté le 26 février 2016. — Courriel d’Hervé Mollard, cousin d’Albert Thévenon, 12 avril 2016. — Conversation téléphonique avec Hervé Mollard, 23 avril 2016. — État civil.

André Balent

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