Né le 6 juillet 1917 à Lyon (IVe arr., Rhône), fusillé sommaire le 12 juin 1944 à Neuville-sur-Saône (Rhône) ; mécanicien ; agent de liaison des Mouvements Unis de la Résistance (MUR).

Jean Robert Dajean était le fils de Léonard et de Françoise Viers. La famille Dajean demeurait 25 rue Jean-Claude Vivant à Villeurbanne (Rhône). Son père, Léonard Dajean, fut manœuvre puis tisserand. Pendant la Première Guerre mondiale, il fut soldat « détaché au titre de Poudrerie de St Fons » puis « au titre des Usines St Gobain ». Il décéda le 30 septembre 1919 d’une « affection cardiaque ». Sa mère, Françoise Viers, exerça la profession de guimpière. Jean Dajean vécut avec elle, 25 rue Jean-Claude Vivant, vraisemblablement jusqu’à 1938. En 1936, Jean Dajean était mécanicien chez Gnome et Rhône. En 1937, sa fiche matricule atteste qu’il était spécialisé dans la mécanique sur motocyclettes. Le 18 janvier 1938, il s’engagea dans l’armée pour 3 ans et fut incorporé au Bataillon de l’air 105. En 1944, il était marié avec Gabrielle Bailly et n’avait pas d’enfant. Il travaillait comme ouvrier mécanicien dans un garage et demeurait 13 rue Blondel à Villeurbanne.
Pour échapper au Service du Travail Obligatoire (STO), Jean Robert Dajean prit contact avec les résistants du mouvement Combat et devint agent de liaison des Mouvements Unis de la Résistance (MUR). De février 1943 à mars 1944, il assura, sous le nom de Lesieur, un service de liaison régionale. En mars 1944, il passa au service liaison ville sous le nom de Chapaz. Il faisait partie du groupe d’Alban Grateau. Il servit en qualité de soldat de 1ère classe.
Le 27 mai 1944, il fut arrêté par la Gestapo place Morand (aujourd’hui place Maréchal Lyautey) à Lyon (VIe arr., Rhône) « alors qu’il attendait l’agent de liaison auquel il devait remettre le courrier dont il était porteur ». Il subit des tortures à 5 ou 6 reprises et fut interné à la prison de Montluc (Lyon), cellule 115.
Le 12 juin 1944, vers 18h, Jean Robert Dajean et vingt-deux autres prisonniers furent extraits de la prison de Montluc. Sous prétexte de les échanger contre d’autres détenus, les Allemands les entassèrent dans une camionnette, menottés deux par deux. Quatre soldats armés prirent place à l’arrière du véhicule pour les surveiller. Des hommes en civil et en uniforme, dont un agent français de la Gestapo, montèrent dans trois voitures. On imposa le silence aux prisonniers. Le convoi sortit de Lyon et s’arrêta vers 18h45 à Neuville-sur-Saône (Rhône), devant une carrière située sur la route de Civrieux (Ain), à 3 km environ du centre. Onze détenus furent jetés hors de la camionnette à coups de pied et de poing. Ils furent détachés et menés à 200 mètres de distance, dans un lieu isolé situé Montée du Parc (nommée anciennement Montée de la Chaumière). Ils durent se coucher à plat ventre dans un sentier. Vers 19h40, le peloton d’exécution formé d’une dizaine d’hommes tira des rafales de mitraillettes. Puis, les victimes reçurent le coup de grâce. Vint ensuite le tour des douze autres prisonniers. Ils furent conduits dans un pré, à peu de distance, et furent exécutés selon les mêmes modalités. Deux hommes du premier groupe furent blessés. L’un d’eux décéda dans la nuit à l’hôpital de Neuville-sur-Sâone, l’autre, seul rescapé, se réfugia dans une ferme. Les corps furent découverts le soir même par les autorités locales. Le 13 juin, les vingt-deux victimes furent numérotées, photographiées et inhumées dans le cimetière de Neuville-sur-Saône.
D’abord enregistré sous le numéro 12, le corps de Jean Dajean fut identifié par sa femme le 27 octobre 1944.
Le statut de Mort pour la France lui fut accordé en 1945. Jean Robert Dajean fut inhumé à la Nécropole nationale de la Doua (Villeurbanne), carré A, rang 13, sépulture 75.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier de Jean Robert Dajean.— Arch. Dép. Rhône, 3335W22, 3335W9, 3460W2, 1RP3098, 1RP922, acte de décès de Léonard Dajean, 6MP556, 6MP596, 6MP643, 6MP691, 6MP741, 3808W1078.— CHRD, Lyon, ar. 1816 (dossier de René Louis Delorieux).— Bruno Permezel, Montluc, antichambre de l’inconnu, 1942-1944, 1999.— Note de Maurice Berne.— Mémoire des Hommes.

Jean-Sébastien Chorin

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