Né le 21 juillet 1887 à Tours (Indre-et-Loire), exécuté sommairement le 15 août 1944 à Nice (Alpes-Maritimes) ; aubergiste ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) homologué DIR.

Gaston Tardieu était le fils de Alexis Paul Tardieu (1853-1913), coiffeur, et de Marguerite Couloudou (1860-1920), sans profession. Il se maria trois fois ; la 1ère fois avec Georgette Irma Marie Frank le 19 mai 1917 à Paris IXème arr. ; cette épouse mourut le 23 octobre 1918 à Tours ; il épousa en secondes noces Louise Léonie Henriette Doussot le 20 janvier 1920 à Paris IXème, dont il divorça le 10 juillet 1929 (acte du Tribunal civil de Nice). Il épousa enfin Anne Moy à Antibes le 28 décembre 1933. Il était père de trois enfants.
Il fut représentant de commerce puis il devint aubergiste au "Bon accueil" à Castellane (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence).
Refusant l’occupation, il hébergea, ravitailla, renseigna sur le déplacement des troupes allemandes résistants et maquisards, ce qui attira l’attention des troupes allemandes. Il occupait la fonction de secrétaire et trésorier du Comité Local de Libération de Castellane.
Soupçonné par la Gestapo il fut plusieurs fois interrogé puis relâché mais le 24 juillet 1944, il fut arrêté avec son épouse (qui fut molestée) et conduit avec l’abbé Robineau et 31 autres personnes aux Nouvelles Prisons de Nice. Anne Tardieu fut libérée le 16 août. Gaston Tardieu fut torturé mais ne parla pas.
À l’annonce du débarquement en Provence le 15 août 1944, la Gestapo niçoise sélectionna 23 otages dont Gaston Tardieu, pour être exécutés en représailles. Ils furent emmenés en camion dans un terrain vague du quartier de l’Ariane au nord-est de la ville, le long du fleuve Paillon. Dès qu’ils en descendirent, ils furent fusillés les uns après les autres à coups de mitraillette.
Son épouse apprit son exécution plusieurs jours après. Le corps de Gaston Tardieu fut ramené à Castellane le 21 octobre 1944 où la population lui rendit un dernier hommage avant qu’il fut inhumé dans le carré des fusillés, à Nice. Ses objets personnels et notamment son portefeuille traversé par une balle et imprégné de son sang furent récupérés par la famille. Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) et fut homologué soldat des forces françaises de l’intérieur (FFI).
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Castellane, sur le monument commémoratif de la Résistance des Basses-Alpes, à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) et sur une plaque au carré des fusillés de l’Ariane, à Nice (Alpes-Maritimes).
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, Cote AC 21 P 680274 (nc) et SHD, Vincennes GR 16 P 562073 (nc).— Robert Girod, Les fusillés de l’Ariane, Ed. Artephis, Cannes 1994. — Internet Wikipédia Fusillés de l’Ariane. — Mémorial Genweb. — État civil complété par Jean-Marie Clerc.

Jean-Marie Guillon, Jean-Louis Ponnavoy

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