Né le 6 janvier 1897 à Pirmasens (Allemagne), massacré le 27 mars 1944 à Brantôme (Dordogne) ; de nationalité allemande ; industriel ; victime civile d’origine juive.

Les 26 et 27 mars 1944, 37 personnes dont 21 juifs furent exécutées sommairement sur le territoire de la commune de Brantôme (Dordogne) par des détachements de la 325e Division de Sécurité appelée aussi division Brehmer ou division B (Wehrmacht et Sipo-SD) en représailles à la mort de trois officiers allemands. Jules Bonem fut l’une des 12 victimes du lundi 27 mars.
La famille Dreyfuss possédait une usine de chaussures en Allemagne. Un frère de Marcus Dreyfuss mourut dans un camp de concentration. Fuyant les persécutions, Marcus et d’autres membres de sa famille se réfugièrent en France en 1933 et ils s’installèrent à Strasbourg (Bas-Rhin).
Marcus Dreyfuss, célibataire, s’engagea dans la Légion étrangère en 1939-1940. Démobilisé, il s’installa à Saint-Pancrace, en Dordogne, l’un des départements de repli des Alsaciens. Il fut un temps incorporé dans un Groupement de travailleurs étrangers, le 647e probablement. Il fut réfractaire au STO.
Il fut exécuté le 27 mars 1944 vers 16h à Brantôme, au lieu-dit des Gourdoux, avec André Lamaud et Abel Éclancher, par les Géorgiens du Georgisches Infanterie Bataillon 799 encadrés par la Sipo-SD.
À l’instar de Marcus Dreyfuss, on relève parmi les victimes de Brantôme une forte proportion de Juifs. Selon l’historien allemand Ahlrich Meyer, "C’est au printemps 1944 (et plus particulièrement à Brantôme) que débuta une première phase de meurtres "sauvages" des juifs sur le territoire français : une constatation qui n’avait pas été mise en évidence jusqu’alors par la recherche historique." (Meyer, op.cit. p. 171).
Voir Site de massacre : Brantôme (Dordogne), 26 et 27 mars 1944.
Une des sœurs de Marcus Dreyfuss, son mari et leurs enfants âgés de 14 à 18 ans furent arrêtés par la police française et déportés. Son frère Berthold s’engagea dans la brigade AS-FFI commandée par Rodolphe Cézard, (Rac), 28 ans, lieutenant d’artillerie, chef de l’AS Dordogne-Nord, et il fut incorporé dans le 3e bataillon du Commandant René Tallet (« Violette »), 25 ans.
Sources

SOURCES : Bernard Reviriego, Les juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Archives départementales de la Dordogne, Éditions Fanlac, 2003, p. 233-234, 300. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, la traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p.136. — Serge Klarsfeld, Mémorial de la déportation des Juifs de France, liste des Juifs fusillés ou exécutés sommairement en France, Paris, 1978. — Ahlrich Meyer, L’Occupation allemande en France, Éditions Privat, Toulouse, 2002. — sans-culottes 1944, page consultée le 11/12/2015.

Dominique Tantin

Version imprimable