LEDERMANN Armand
Né le 13 juillet 1897 à Segersheim (Bas-Rhin), massacré le 27 mars 1944 à Brantôme (Dordogne) ; victime civile d’origine juive.
À la suite de la déclaration de guerre, la Dordogne étant le département de repli des habitants du Bas-Rhin, Armand Ledermann s’installa à Périgueux (Dordogne), où il était domicilié 47 rue Gambetta. Il fut secrétaire des Œuvres sociales israélites du chef-lieu de la Dordogne, puis trésorier à la suite du départ d’Henri Fuldheim aux Etats-Unis en décembre 1941. Il était veuf d’Aline Schwab. Il se réfugia avec ses deux filles chez une famille à La Barde, commune de Quinsac.
Il fut arrêté et conduit à Brantôme, en compagnie de trois autres Juifs domiciliés dans la commune voisine de Saint-Pancrace, Guillaume Baer, Charles et Jules Bonem. Les quatre hommes furent assassinés au lieu-dit Puyjoubert par les Géorgiens du Georgisches Infanterie Bataillon 799 encadrés par la Sipo-SD.
On relève parmi les victimes de Brantôme une forte proportion de Juifs. Selon l’historien allemand Ahlrich Meyer, "C’est au printemps 1944 (et plus particulièrement à Brantôme) que débuta une première phase de meurtres "sauvages" des juifs sur le territoire français : une constatation qui n’avait pas été mise en évidence jusqu’alors par la recherche historique." (Meyer, op.cit. p. 171).
Voir Site de massacre : Brantôme (Dordogne), 26 et 27 mars 1944.
SOURCES : Bernard Reviriego, Les juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Archives départementales de la Dordogne, Éditions Fanlac, 2003, p. 31, 233-234, 389. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, la traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p.136, 400. — Serge Klarsfeld, Mémorial de la déportation des Juifs de France, liste des Juifs fusillés ou exécutés sommairement en France, Paris, 1978. — Ahlrich Meyer, L’Occupation allemande en France, Éditions Privat, Toulouse, 2002.
Dominique Tantin