Né le 11 décembre 1890 à Rozoy-sur-Serre (Aisne), exécuté sommaire le 30 août 1944 à Laon (Aisne) ; manouvrier.

Émile, Arsène Hincellin (d’après l’état civil et le registre matricule) est le fils d’Émile Ernest Hincellin, 29 ans, manouvrier à Rozoy, et de Eugénie Ferret, 28 ans, sans profession. Il se maria à Mainbresson (Ardennes) le 3 novembre 1910, avec Marthe Marie Françoise Vanesse. Il se remaria le 10 novembre 1921 à Rozoy avec Louise Eugénie Noël, puis le 21 juin 1923 avec Marie Juliette Clognier, toujours à Rozoy.
Manouvrier lors du conseil de révision, il fut sans profession en 1937.
Émile Hincellin eut affaire à la justice à de nombreuses reprises. Condamné le 11 décembre 1908 par le tribunal correctionnel de Laon à huit jours de prison, 16 francs d’amende pour violences et voies de fait. Condamné le 27 novembre 1909 par le même tribunal pour les mêmes motifs à deux mois de prison. Ces faits furent amnistiés par la loi du 3 janvier 1925.
Démobilisé, il fut plusieurs fois condamné par des raisons de droit commun entre 1920 et 1937 puis amnistié.
Émile Hincellin fut incorporé au 61e régiment d’artillerie (Verdun) le 7 octobre 1911, puis au 29e régiment d’artillerie (Laon) à partir du 23 avril 1912. Il fut maintenu au corps le 3 mai 1912 (loi du 21 mars 1905). Il passa ensuite dans la réserve le 1er octobre 1913, mais son attitude lui valut le refus de son certificat de conduite assorti d’une prolongation de son maintien aux armées jusqu’au 1er février 1914. Il se retira alors à Rozoy, qu’il quitta le 1er mai 1914 pour La Ville-aux-Bois-lès-Dizy
Mobilisé au 29e RA le 3 août 1914, il fut hospitalisé pour bronchite du 6 octobre au 11 décembre 1916. Il fut ensuite détaché aux mines de Blanzy (Saône-et-Loire) du 8 au 19 août 1917. Son état physique lui permit d’être classé dans le service auxiliaire le 11 septembre 1917, pour bronchite chronique et emphysème pulmonaire. Il fut d’ailleurs réformé définitivement le 19 juin 1935 pour les mêmes motifs, et obtint une pension reconsidérée à plusieurs reprises jusqu’en mars 1944.
Versé au 8e escadron du train (25 avril 1918), puis au 13e régiment d’infanterie (19 juin), il fut de retour au 29e régiment d’artillerie (transformé en 29e RAC) le 6 novembre 1918, avant d’être affecté au 361e régiment d’artillerie de campagne portée, puis au 302e régiment d’artillerie. C’est là qu’il fut démobilisé le 22 avril 1919, et qu’il résida à Montcornet (23 avril 1919). Il s’installa ensuite à Rozoy-sur-Serre le 27 janvier 1923, qu’il quitta pour Tavaux-et-Pontséricourt le 15 novembre 1928, et Chevresis-les-Dames (aujourd’hui La Ferté-Chevresis, dans l’arrondissement de Saint-Quentin) le 9 mars 1930. Le 18 août de la même année, il fut à Pontavert, puis à Laon (mont des Alouettes) le 17 décembre 1931. Il semble avoir participé à l’exode de 1940, puisqu’on le retrouva à Viennay (près de Niort), aux Grands-Champs. De retour dans l’Aisne, il s’installa le 13 novembre 1942 à Athies-sous-Laon.
Émile Hincellin fut arrêté et fusillé par les Allemands à l’entrée sud de Laon, avec Anatole et René Boitelet, le jour de l’arrivée des Américains.
Il fut enterré au cimetière de Leuilly (commune de Laon). Donné parfois comme résistant, il n’a jamais été homologué, selon le service historique des armées.
Un monument a été érigé non loin du rond-point de l’Europe, en direction de Saint-Quentin, en hommage aux trois fusillés.
Oeuvres

ICONOGRAPHIE. Mémorial GenWeb

Sources

SOURCES. Arch. Dép. Aisne (état civil de Rozoy-sur-Serre ; registre matricule 20 R 135-1910). — Sites Internet : Généalogie Aisne ; Mémorial GenWeb.

Frédéric Stévenot

Version imprimable