Né le 6 août 1903 à Terrassa (province de Barcelone, Espagne), fusillé le 23 février 1944 à la centrale d’Eysses, commune de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) ; comptable ; membre de l’UGT (Union générale des travailleurs) et du PSUC (Parti socialiste unifié de Catalogne, communiste), combattant républicain en Espagne ; militant communiste ; résistant au camp de Septfonds (Tarn) et au bataillon d’Eysses.

Domènec Serveto Bertran
Domènec Serveto Bertran
Photographie prise en Espagne, sd.
© Dépôt MRN, fonds Amicale d’Eysses. Droits réservés.
Domènec Servetó Bertran était le fils d’Antonio Serveto Rich, né en 1866 à Fraga, province d’Osca, et de Dolors Bertran, né à Biosca, province de Lérida (Lleida) en 1872. Sa ville natale, Terrassa, était un centre textile proche de Barcelone, et sa famille était anticléricale. Après son service militaire (1923-1928), Servetó Bertran devint comptable dans un laboratoire textile. En 1930, il épousa Tomasa Badia Roca, née le 8 janvier 1900 dans la même localité, et de cette union naquit un fils, Antoni, le 5 septembre 1931. Sa sœur Regina, née en 1900, devint institutrice.
Militant du syndicat UGT et du Parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC), branche catalane du mouvement communiste, Servetó Bertran s’engagea pour la défense de la République. En juillet 1937, il quitta son emploi et, jusqu’à la fin de la guerre d’Espagne, il effectua des missions secrètes. Il serait resté clandestin en Catalogne après la victoire des troupes franquistes, ou, selon une autre source, il devint commis dans un commerce, tandis que son épouse travaillait comme couturière.
En 1940, il dut se réfugier en France où il fut immédiatement interné dans différents camps avec d’autres républicains espagnols. Dans celui de Septfonds (Tarn), il fonda une cellule du Parti communiste d’Espagne. Ses codétenus et lui profitaient du travail à l’extérieur pour organiser des sabotages et distribuer des tracts.
Dénoncé, il fut arrêté le 7 juillet 1941 puis condamné à 6 ans de travaux forcés, par le tribunal militaire de la 17ème région siégeant à Montauban, le 5 janvier 1942, pour détention et distribution de tracts d’origine étrangère et activité communiste.
D’abord écroué à la maison d’arrêt de Montauban, il fut transféré à Eysses le 15 octobre 1943. Blessé par un éclat de grenade le 19 février 1944 lors de l’insurrection du bataillon d’Eysses, il fut condamné à mort 23 février par une cour martiale du régime de Vichy et fusillé immédiatement par un peloton de GMR et de gendarmes avec 11 de ses camarades.
Domènec Servetó a été officiellement reconnu « Mort pour la France » fin 2010.
Voir Site d’exécution : la centrale d’Eysses (commune de Villeneuve-sur-Lot, Lot-et-Garonne), le 23 février 1944
Sources

SOURCES : Corinne Jaladieu, Michel Lautissier, Centrale d’Eysses, Douze fusillés pour la République, Association pour la mémoire d’Eysses, 2004, p. 162-169. — Documentation Fabien Garrido. — Notice in Musée de la Résistance en ligne

Fabrice Bourrée, Dominique Tantin

Version imprimable