Né le 10 décembre 1916 à Kerramary en Rosnoën par Le Faou arrondissement de Châteaulin (Finistère), tué le 15 août 1944 porte d’Orléans à Paris (XIVe arr.) ; militaire, gardien de la paix ; résistant.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.
Plaque 21 rue de l’Abbé Carton
Plaque 43 rue Ernest Reyer
Plaque 1944
Fils de Yves Brélivet et de Catherine Kerhooas, cultivateurs, Louis Brélivet naquit en pleine campagne à Kerramary, à quatre kilomètres du village de Rosnoën, il eut huit frères et sœurs, il entra à l’école communale à l’âge de sept ans. Il passa avec succès l’examen du CEP à l’âge de quatorze ans. Il fut scout dans un groupe de Brest (Finistère). En septembre 1930, ses parents le firent entrer dans les enfants de troupe. Il partit à l’école militaire préparatoire de Billon (Puy-de-Dôme), deux ans après il rejoignit l’école militaire technique de Tulle (Corrèze). En septembre 1934, il était envoyé au centre de perfectionnement d’Autun (Saône-et-Loire). Pendant toutes ces années de formation Louis Brélivet passa les permis de conduire de tourisme, de poids lourds et de side-car. Le 10 décembre, il signa un engagement de cinq ans au 1er Bataillon de Dragons Portés à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, Yvelines). En octobre 1936, il était affecté au régiment de Dragons de Pontoise, pendant toutes ses années au sein de l’institution militaire, il fut nommé brigadier (1935), brigadier-chef, puis maréchal-des-logis (1936).
Dès la mobilisation d’août 1939, le régiment était envoyé à la frontière belge, le 10 mai 1940 ordre était donné aux militaires français d’entrer en Belgique et de prendre position à quelques kilomètres du canal Albert que l’armée belge avait tentée de défendre. Le 10 mai 1940 l’armée allemande attaquait, l’armée française se repliait dans le désordre à Dunkerque. Le 1er juin Louis Brélivet et ses camarades de régiment embarquaient à destination des côtes anglaises, les soldats n’y furent pas débarqués mais envoyés le 3 juin à Brest (Finistère). Les militaires furent envoyés à Evreux, puis à Pacy-sur-Eure, l’armée française tenta de retarder l’avance allemande jusqu’au 25 juin, sans succès jusque dans la région de Tours (Indre-et-Loire). Démobilisé le 19 août 1940 en zone libre à Châteauroux (Indre), il regagna la Bretagne.
Il sollicita un emploi de gardien de la paix dès août 1939 auprès de la préfecture de Seine-et-Oise, le 1er juin 1941, il s’adressa au préfet de police de Paris qui donna une suite favorable. Le préfet du Finistère probablement contacté écrivit le 9 juin 1941 au préfet de police : « j’ai l’honneur de vous faire connaître que l’intéressé est un jeune homme digne de confiance qui n’a jamais fait de politique et à déjà un frère gardien de la paix à Paris ». Celui-ci Émile Brélivet gardien de la paix au VIIe arrondissement. Louis Brélivet débuta le 2 septembre 1941 en formation il était apprécié comme « un bon élément », il logeait en hôtel au 11 rue Jacquier puis 21 bis rue Julie à Paris (XIVe arr.). Affecté au commissariat du IIe arrondissement, il fut d’emblée bien noté : « dévoué mérite la confiance », « mérite de réussir » (1942), en 1943 il demanda à devenir chauffeur de car.
Le 15 août 1944 vers 20 heures une fusillade éclata rue de la Voie Verte devant l’ancien dépôt d’autobus occupé par des soldats Allemands dans le XIVe arrondissement, puis porte d’Orléans. Des soldats de la Wehrmacht ripostèrent en direction de l’église de Montrouge et de la porte de Chatillon. Des éléments de la Wehrmacht se déployèrent sur l’avenue d’Orléans et demandèrent aux passants et habitants d’entrer dans les immeubles. Selon le témoignage d’Huguette B… qui accompagnait Louis Brélivet, ce dernier tira avec son arme administrative sur un officier et un soldat allemand les blessants. Vers 22 heures 30, deux gardiens en civil envoyés par le commissaire découvraient devant le 43 de la rue Ernest Reyer son corps étendu à terre, une large plaie sur son côté gauche semblait indiquer qu’il avait été tué par un éclat de grenade.
Le commissaire du IIe arrondissement mena l’enquête sur les circonstances de la mort de Louis Brélivet. Il tira sur un groupe d’Allemands avec son arme de service. Un officier et deux soldats auraient été tués. Les Allemands ripostèrent, Louis Brélivet atteint par une balle en plein cœur s’écroula. Son arme ne fut pas retrouvée.
Sa dépouille fut emmenée à l’hôpital Broussais, puis à l’Institut médico-légal (XIIe arr.). Son inhumation eut lieu la 24 août au cimetière parisien de Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine). Un « comité Brélivet » présidé par le capitaine Guignet des Milices Patriotiques se forma. Le dimanche 29 octobre à 10 heures 30 une cérémonie à laquelle assistaient les habitants du quartier et des gardiens du IIe arrondissement. Un hommage fut rendu au défunt, une plaque commémorative fut apposée sur la façade du 40 rue Julie.
Déclaré « Victime du devoir », décoré de la Légion d’Honneur et de la Croix de Guerre avec palme, le nom de Louis Brélivet figure sur plusieurs plaques commémoratives rue Ernest-Reyer (XIVe arr.), aux côtés de déportés, fusillés et résistants dans le hall de la mairie du XIVe arr., sur la plaque du IIe arr., sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), et sur le monument aux morts de Rosnoën son village natal.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1801, KC 6. – Site internet GenWeb. — État civil.

Daniel Grason

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