Né le 26 novembre 1920 à Châteauroux (Indre), fusillé le 23 juin 1944 suite à condamnation à mort par une cour martiale du régime de Vichy, à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; maçon ; résistant, maquis FTPF de la Creuse, 2101° Cie.

Il était le fils d’Alexandre Béguin et de Suzanne Joffe, domicilié à Châteauroux (Indre). Célibataire, il y exerçait la profession de maçon.
Il rejoignit le 15 septembre 1943 les maquis FTP (Francs-tireurs et partisans) en formation dans le secteur de La Souterraine (Creuse). En effet en mai 1943, les dirigeants du Parti communiste clandestin régional, organisèrent un camp de réfractaires STO près de Saint Maurice la Souterraine (Creuse). Ce groupe comptait en juin 1943 une trentaine de membres ravitaillés par les militants communistes et en particulier les jeunesses communistes locales. Le groupe de combat FTP « d’Estienne d’Orves » conduisit à partir de l’été 1943 des actions de sabotages et déraillements sur la ligne Paris – Toulouse. Face aux offensives des troupes allemandes et des forces de Vichy, le maquis dut se fragmenter en plusieurs camps : en décembre 1943, André Béguin devint ainsi sous le pseudonyme de Robin, le commissaire technique du camp du Bosquenard (commune de Noth, Creuse). Au printemps 1944, sous la pression des forces de maintien de l’ordre du gouvernement de Vichy, les groupes de maquisards durent à plusieurs reprises changer de lieu. Alors qu’ils venaient de s’installer au camp de La Bonnelle commune de Saint-Maurice-La-Souterraine, une attaque fut conduite le 17 mai 1944 contre ce camp par des troupes du gouvernement de Vichy : gardes mobiles, Francs gardes de la Milice et policiers. Après un violent combat, le maquis fut vaincu, deux résistants tués, et dix-sept dont les deux chefs Roger Gerbaud et André Béguin faits prisonniers.
André Béguin fut ensuite conduit à Limoges, à la caserne du Petit Séminaire, où était installé Jean Filliol (un des fondateurs de la Cagoule) chef du deuxième bureau (renseignement) de la Milice de Limoges. Il fut torturé à de nombreuses reprises.Selon le procès-verbal d’audition de la police française (archives départementales de la Haute-Vienne, op. cit.), il fut accusé d’avoir participé à l’exécution le 4 mai 1944 en gare de La Souterraine d’un milicien, à des sabotages de voies ferrées et à des cambriolages de mairies avec vol de tickets d’alimentation. Il fut finalement présenté devant une "cour martiale" créée sous l’autorité du gouvernement de Vichy, et condamné à mort par des juges français dont les noms resteront inconnus. Il fut exécuté aussitôt, le 23 juin 1944 en même temps que Roger Gerbaud et Victor Renaud, par des Miliciens français à la maison d’arrêt de Limoges.
Après avoir été inhumé au cimetière de Louyat à Limoges, son corps fut transféré en 1957 à la nécropole nationale de Chasseneuil sur Bonnieure (Charente).
Il fut reconnu « Mort pour la France » en août 1945. Son nom figure sur la plaque commémorative 1939 – 1945 à l’intérieur de l’ancienne mairie de Châteauroux (aujourd’hui conservatoire de musique).
Sources

SOURCES : État civil — Arch. Dép. Haute-Vienne (1517 W 323 dossier 13804) — Dossier AVCC Caen 21 P 17138 — Site Mémoire des Hommes — Alain Guérin. Chronique de la Résistance. Editions Omnibus 2010 — Marc Parrotin Bref historique du maquis de la SouterraineVictimes du tortionnaire et assassin Filiol en Limousin. Marc Parrotin. Bulletin de la société historique et archéologique du Périgord. N°3 2005 — Notes Hervé Dupuy.

Michel Thébault

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