Né le 23 mai 1911 à Rosendaël arrondissement de Dunkerque (Nord), exécuté le 18 août 1944 à Paris (Xe arr.) ; tourneur sur métaux, gardien de la paix ; FFI.

Fils jumeau d’Arthur Claeysen, garde champêtre, et de Blanche Turtelboom, ménagère, Louis Claeysen alla à l’école primaire dans sa ville natale, il vivait avec sa famille 3 ter rue de l’Yser. Membre d’une famille nombreuse, il fut placé dans une petite entreprise de Malo-les-Bains où il apprit le métier de tourneur sur métaux. Il s’engagea le 15 avril 1931 dix-huit mois au 182e Régiment d’Artillerie lourde à tracteurs (RALT), il fut libéré le 13 octobre 1932. Il s’était marié le 6 juin 1933 à Pairs (XVe arr.) avec Denise Albaynac.
Il postula début 1933 un poste de gardien de la paix auprès du préfet de police de Paris, Louis Claeysen débuta le 6 avril. Affecté au commissariat du XIe arrondissement, il était apprécié par ses supérieurs comme « discipliné, actif » pour son caractère « souple » et son « bon état d’esprit ». Gardien de la paix sur la voie publique, il se distingua lors du bombardement aérien du 15 septembre 1943, en dehors de son service, il porta secours aux victimes, dégageant plusieurs corps ensevelis sous les décombres d’un immeuble, Louis Claeysen fut légèrement blessé. Une lettre de félicitations lui fut adressée par le préfet de police. Les bombardements alliés visaient les sites industriels de Paris XVe, de Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Asnières, Bois-Colombes, La Garenne-Colombes et Courbevoie, il y eut plus de 300 morts et 500 blessés.
Membre des FFI, le 17 août 1944 Louis Claeysen faisait partie de l’équipe des FFI qui participa à la prise du poste Radio-Paris 116 avenue des Champs-Elysées qui était aux mains des Allemands. Il regagnait avec deux collègues André Collibeaux et Raymond Perretin le poste de police du XIe arrondissement pour y chercher des armes. Vers 23 heures 45, ils furent interpellés par des soldats allemands aux abords de la porte Saint-Martin, conduits à la caserne Prince Eugène place de la République. Là se perdit la trace des trois policiers.
Le vendredi 18 août, vers 17 heures, une jeune femme nommée Pont se présenta chez Denise Claeysen, épouse de Louis au 90 avenue Émile-Zola (XVe arr.). Elle lui fit part qu’arrêtée et gardée à vue pour circulation après le couvre-feu elle avait été détenue la veille avec son mari. Denise Claeysen se rendit à la caserne Prince Eugène, elle fut reçue par un officier allemand. Celui-ci lui affirma que son mari était un terroriste, car lors de son arrestation il n’avait pu prouver sa qualité de gardien de la paix, étant dépourvu de sa carte de réquisition.
Un commissaire de l’État-Major de la police municipale mena l’enquête. Dans son rapport du 14 septembre 1944, il écrivait que le 28 août 1944 : « 8 hommes qui avaient été fusillés dans la caserne » avaient été déterrés ». Les corps avaient été envoyés à l’Institut Médico-Légal (IML), puis inhumés au cimetière parisien de Thiais (Seine, Val-de-Marne). Au cours de cette période, l’IML avait reçu plus d’une soixantaine de corps non identifiés, sur les huit corps exhumés dans la cour de la caserne Prince Eugène, quatre avait été reconnus. Un témoin indirect Bernard Lardière, pompier se son état, assura que les huit fusillés étaient des FFI, son cousin Jean Creignou était l’un d’eux. Cinq officiers allemands furent arrêtés, emmenés à la caserne Lourcine, les autorités américaines en emmenèrent quatre. Il ne restait que le Major Edler qui séjourna du 17 au 27 août à la caserne Prince Eugène qui était susceptible d’indiquer qui avait donné l’ordre des exécutions.
Aux termes de l’enquête, il apparaissait que seul le lieutenant Walter Quade commandant de la Place était susceptible d’avoir donné l’ordre des exécutions. Les corps des trois policiers n’avaient pas été inhumés à Thiais, Louis Claeysen, André Collibeaux et André Perretin avaient été exécutés dans un lieu qui demeura inconnu.
Arlette Claeysen, née en 1935 fille de Louis et de Denise fut pupille de la Ville de Paris, l’administration policière nomma un tuteur.
Déclaré « Victime du devoir », le ministère des Anciens combattants attribua la mention « Mort pour la France » à Louis Claeysen en tant que FFI, il fut homologué au titre de la Résistance Intérieure Française. L’état civil de la mairie du XVe arrondissement de Paris enregistra son décès le 4 février 1948.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1801, KC 8, JA 246. — SHD, Caen AC 21 P 45702. — Bureau Résistance : GR 16 P 131380. — Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. — Site internet GenWeb. — État civil.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.

Daniel Grason

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