CHANTREL Paul, Eugène, François
Né le 25 novembre 1913 au Mans (Sarthe), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; journaliste ; résistant ; réseau SR Alliance.
Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier en 1940 mais fut libéré pour raisons médicales. À son retour, il décida de continuer la lutte et fonda des centres d’entraide pour les prisonniers de guerre rapatriés dont il devint président du comité directeur pour le département de la Sarthe. En 1943, il entra avec son oncle dans la Résistance au réseau de renseignements militaires Alliance, où il devint agent de renseignements et de liaison sur la région Bretagne "Chapelle" dans le sous-secteur du Mans. Il fut arrêté par la Gestapo chez son employeur, négociant en grains, 10 rue Barbier au Mans, le 9 mars 1944 à 9h30 en même temps que son oncle Henri et emprisonné à la prison des Archives, au Mans, où il fut interrogé. Par la suite il fut transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) puis déporté début mai à destination de Strasbourg puis du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva par le convoi du 20 mai 1944 et fut emprisonné au block 10 avec les autres hommes du réseau.
Le 15 août 1944 le dossier d’accusation instruit par la Gestapo de Strasbourg dans le cadre de la liste des affaires n° 356 du 18 août 1944 impliquant également Louis Proton*, Henri Chantrel, Joffre Lemeunier*, Léon Pottier*, Georges Muriel*, Édouard Guinel, René Loué* et René Chèvre* fut transmis au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention "NN" (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard). Les accusés furent remis sans jugement à disposition de la Gestapo de Strasbourg le 10 septembre mais leur sort était déjà scellé car devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Paul Chantrel et son oncle Henri, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque dans la salle d’exécution puis incinérés dans le four crématoire du camp.
Il fut homologué comme chargé de mission de 3e classe avec le grade de sous-lieutenant des FFC (Forces françaises de l’intérieur) le 26 juin 1946.
Il obtint la mention mort pour la France et la mention "mort en déportation" par arrêté du 29 septembre 2009.
Son nom figure sur le monument aux morts de Trangé (Sarthe) et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).
SOURCES : Dossier DAVCC Caen.— Mémorial GenWeb. — Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof ". Marie-Madeleine Fourcade L’Arche de ¨Noé Fayard 1968.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Auguste Gerhards Tribunal du 3e Reich, Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague. — Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. tome 2.— Jean-Claude Delbreil Centrisme et démocratie-chrétienne en France : le Parti démocrate populaire des origines au MRP (1919-1944), Publications de la Sorbonne 1990 — Journal Ouest France.— Guy Caraes, Le réseau Alliance, éditions Ouest-France, Rennes, 2021.— État civil.
Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault