Née le 17 septembre 1908 aux [Les] Sables-d’Olonne (Vendée), exécutée sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; coiffeuse ; résistante réseau Alliance en Charente-Maritime.

Fille de Prosper Mandin, poseur aux chemins de fer de l’État, et de Marie Fournier,
ménagère, Yvonne Coindeau se maria le 8 juin 1927 à Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime) avec Albert Coindeau, natif de Rochefort et ancien apprenti de l’Arsenal de cette même ville ; Une petite fille, prénommée Alberte, étant née l’année suivante, ils déménagèrent à Nantes quelques mois plus tard. André prit la responsabilité de Contrôleur maritime pour la Marine Nationale. Yvonne entreprit durant l’année 1934 une formation à l’école de coiffure de cette ville et très rapidement, installa son salon au rez-de-chaussée du domicile familial, route de St Joseph à Nantes. La vie s’écoula normalement jusqu’à l’occupation, entre travail et joies familiales.
Son mari André fut recruté au sein du réseau Alliance en avril 1942 comme responsable du secteur « Chapelle » des Pays de Loire, nom de code « Urus », immatriculation S7. C’est donc tout naturellement qu’Yvonne intégra le réseau, comme agent de liaison, immatriculation S71. Le couple comprit qu’il lui fallait trouver un endroit plus sûr. C’est ainsi qu’ils s’installèrent dans une petite maison sur les bords de la Loire, à La Chapelle-Basse-Mer (Loire-Atlantique), la situation géographique de cette maison étant idéale pour les émissions radio.
Le 12 décembre à 6 heures du matin, la Gestapo surgit dans la maison familiale, André eut juste le temps de s’échapper par une fenêtre, la nuit étant encore présente. Yvonne Coindeau, son frère Maurice Mandin et 2 radios furent arrêtés et emmenés à la prison Lafayette, à Nantes. André Coindeau sera arrêté le lendemain 13 décembre au petit jour, à Mauves sur Loire, où il attendait un parachutage. Il sera interné à la prison de Kehl (Allemagne) et exécuté d’une balle dans la nuque le 23 novembre 1944 sur les bords du Rhin, son cadavre étant ensuite jeté dans le fleuve.
Yvonne subit les interrogatoires, la torture, comme tous ses camarades du réseau. Elle fut transférée le 8 mars 1944 vers la prison de Fresnes puis sous la classification "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard"),à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin). Elles seront ainsi 15 femmes enfermées dans un garage à camion, dans des conditions absolument sordides, les hommes étant quant à eux internés au block 10.
Dans la nuit du 1er au 2 septembre, Devant l’avance alliée, tous les membres du réseau enfermés au camp de Schirmeck, 15 femmes et 91 hommes, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, emmenés par groupe de 12, vers le camp du Struthof (seul camp de concentration en France !). Les 106 membres d’Alliance dont Yvonne Coindeau furent tous exterminés d’une balle dans la nuque, à la salle d’exécution et les corps jetés et incinérés dans l’unique four crématoire du camp.
Yvonne Coindeau fut déclarée "Morte en déportation" par arrêté du 19 septembre 2012. et reconnue IR (internée résistante).
Son nom figure sur le monument aux morts et sur la stèle des déportés et fusillés de Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime), ainsi que sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).
Un frère Mandin aurait été arrêté et exécuté.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 388886 (IR, FFC) (nc). — MémorialGenWeb. — Base FMD. — Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof". — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Marie-Madeleine Fourcade in "L’Arche de Noé", Ed. Fayard, Paris 1968. — Ouest France, du 15 août 2014. — Auguste Gerhards in "Tribunal du 3e Reich", Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague. — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 2. — État civil.

Guy Caraes, Jean-Louis Ponnavoy

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