Né le 21 septembre 1906 à Paris (VIIIe arr.), assassiné le 26 juin 1944 à Saulzet-le-Froid (Puy-de-Dôme) ; professeur à l’université de Montpellier (Hérault) ; résistant, membre de l’état-major des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils de Daniel Lucien Stora et de Jeanne Nicolas, Raymond Stora devint orphelin de mère en 1911 puis son père mourut le 21 octobre 1918 et fut reconnu Mort pour la France. Raymond Stora se maria le 16 octobre 1928 à Paris (Ve arr.) avec Ana Hönig, étudiante roumaine d’Oradea-Mare (Oradea-Rulitovsky) ; le couple était domicilié rue Rollon à Paris puis 165 avenue Armand Sylvestre à Courbevoie (Seine).
Évadé de l’office de placement allemand après avoir été arrêté le 19 juin 1944, il rallia la résistance en compagnie d’un FTP évadé Roland Jurestal . Partis de l’auberge de jeunesse d’Aydat (Puy-de-Dôme) avec Paul Berquez le 23 juin 1944, ils se dirigèrent tous les trois vers Servières situé sur la commune d’Orcival (Puy-de-Dôme). Ils devaient opérer un coup de main avec trois résistants FTPF venus de Clermont-Ferrand. Ils s’installèrent dans un refuge non-occupé appartenant à l’administration des Eaux-et-Forêts. Un berger remarqua leur présence, il prévint un fermier, M… et sa famille. Ceux-ci armés de bâtons interpellèrent Raymond Stora et ses compagnons. Paul Berquez s’échappa, mais fut rattrapé par Fernand M… un des fils du fermier qui lui tira dessus, lui brisant un bras, le blessant aux mains.
Emmenés dans la cour de la ferme, ils étaient jetés à terre, les sacs des trois résistants étaient fouillés, des documents, des tracts et leurs armes étaient trouvés… Ils furent tous les trois sauvagement battus. Prévenu le maire d’Orcival intervint pour faire entendre raison à la famille M… leur demandant de relâcher les trois résistants, ils refusèrent, les M… étaient proches de la Milice. Le lendemain Raymond Stora, Roland Jurestal et Paul Berquez étaient emmenés à quelques kilomètres de là, ils furent abattus de plusieurs balles dans la nuque et enterrés près du lac de Servières.
Leurs corps furent exhumés le 19 décembre 1944 et des funérailles officielles leurs furent rendus avec les autorités de la commune.
En avril 1946 les assassins comparurent devant la Cour de Riom, ils nièrent les crimes et leur appartenance à la Milice. Condamnés à mort, leurs peines furent commuées en travaux forcés.
Le ministère des Anciens combattants attribua à Raymond Stora la mention « Mort pour la France » le 29 octobre 1946, il fut homologué F.F.I. Il fut, pour quelques jours seulement, sans doute, membre de l’état-major départemental des FTP du Puy-de-Dôme.
Son nom n’apparaît pas sur le registre d’état civil de Paris à la date supposée de sa naissance. Il n’a pas de fiche dans les bases de données en ligne relatives aux victimes juives de la 2de GM. 
Sources

SOURCES : SHD, Caen, AC 21 P 161250. — Bureau Résistance : GR 16 P 557624. — SHD Vincennes, dossier 19 P 63/4 : Liste nominative des membres de la formation : Etat-major départemental du département du Puy-de-Dôme ; FTPF. — "Deux assassins répondent de leurs crimes", Valmy : quotidien de la renaissance française, 16 octobre 1946. —AM Saint-Ouen « Roland Jurestal héros de la Résistance », Le Réveil de Saint-Ouen, 1er octobre 1949. — La Montagne 12 décembre 1944 et 22 décembre 1944 et Le Figaro 7 avril 1946 . — État civil.

Daniel Grason

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