Né le 27 février 1896 à Hellemmes (Nord), exécuté sommairement par les Allemands le 6 juillet 1944 à Tournon-sur-Rhône (Rhône) ; électricien monteur chauffeur ; gazier-électricien ; militant syndicaliste CGT ; résistant considéré victime civile.

Georges Verbeurgt
Georges Verbeurgt
Cliché fourni par sa fille Odette
Monument de Tournon
Monument de Tournon
Georges, Louis Verbeurgt était le fils d’Alfred Verbeurgt, journalier, et de Clémence Nys, ménagère.
Retenu à Lille (Nord) derrière les lignes ennemies, le 5 juin 1915 il passa par la Hollande et l’Angleterre pour rejoindre la France et s’engagea pour la durée de la guerre le 14 juin 1915 à la mairie de Boulogne-sur-Mer. (Pas-de-Calais). Au cours de son évasion, il tua un gendarme allemand qui voulait l’arrêter.
Il fut incorporé au 53e RI, puis passa au 84e RI le 22 novembre 1915. Il embarqua pour l’Armée d’Orient le 12 décembre 1915 et revint en France le 27 novembre 1916. Après un temps passé à l’arrière, il combattit au front contre l’Allemagne au sein du 201e RI à partir du 31 décembre 1917. Il fut blessé à la main gauche le 14 février 1918, et dut être amputé de plusieurs phalanges. Après sa convalescence, il fut réformé le 11 juillet 1918.
Il fut cité deux fois, décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze et de vermeil et de la Médaille des évadés. Le droit au port de la croix du combattant volontaire lui fut accordé.
Il se maria avec Anaïs Gabrielle Giraudon le 26 avril 1919 à Tournon aujourd’hui Tournon-sur-Rhône. Il travaillait dans l’usine Hutchinson de Chalette-sur-Loing (Loiret) quand ses deux fils naquirent, Aimé en 1920 et Georges Marcel en 1921.Georges Louis fut embauché comme électricien monteur-chauffeur à l’usine à gaz de la Société lyonnaise Lumière et Force à Tournon, où ses deux filles virent le jour (1924 et 1934).
En 1936, la famille habitait avenue de Beaucaire à Tournon.
Georges Verbeurgt fut secrétaire du syndicat de l’usine puis de la section CGT de ce syndicat pour le district de Tournon. En 1944, il était responsable des syndicats CGT clandestins.
Résistant, il fut dénoncé pour son attitude contre l’occupant et arrêté à son domicile lors de la rafle du 5 juillet 1944 à Tournon. La veille, il était allé dans son usine à gaz brûler des papiers qui pouvaient être compromettants.
Le 5 juillet à Tournon, quatre agents de la Gestapo dont l’officier SS Karl Schussning arrivés la veille de Saint-Étienne convoquèrent à la Kommandantur, les autorités de la ville, le maire remplaçant Maître Montgolfier, le commissaire de police et le chef de brigade de gendarmerie. Ils subirent injures, menaces et interrogatoires. Liste en mains, les militaires allemands aidés des auxiliaires français de la Gestapo en Drôme-Ardèche et des miliciens locaux délateurs multiplièrent les arrestations ; trente-et-une personnes furent appréhendées et interrogées dans un bar-restaurant de la place du Port, La Jeannette considéré comme un repère de résistants et au lycée de garçons occupé par une garnison allemande. Des résistants réussirent à échapper à la répression : René Perrier, Aristide Testard, membres de la CGT clandestine et des FTP légaux, le chef de gare Chaussenc de l’AS les ayant prévenus, ainsi que Raymond Soulinhac, un des responsables de l’Armée secrète AS.
Le 6 juillet à 15 heures, sept résistants, dont Georges Verbeurgt, furent rangés face au mur du lycée Gabriel Faure et exécutés sans jugement. Le maire s’était offert comme otage à leur place, l’officier Karl Schussning avait refusé. L’abbé Vergne fut écarté de toute aide.
Sur intervention du maire, des obsèques individuelles et échelonnées avec des fleurs et une assistance maximale de trente personnes furent autorisées, tout cortège étant interdit.
Son fils aîné, Georges, Marcel, électricien et résistant également, fut tué au combat le même jour au château de la Chèze, siège de l’état-major et d’une unité locale de l’Armée Secrète, lors de la bataille du Cheylard, à 10 km de Tournon.
Son fils Aimé (31-1-1920, 13-4-2004) pseudonyme Alfred, réfractaire au STO avait rejoint le maquis dans la montagne où il devint lieutenant FTPF et s’engagea dans l’armée des Alpes commandée par le commandant Ravel.
Georges Verbeurgt obtint la mention « Mort pour la France ». Il figure dans la base de données des victimes civiles de Mémoire des hommes.
Un monument, Le mur des fusillés, œuvre du sculpteur Antoine Sartorio a été érigé en novembre 1946. Le nom de Georges Verbeurgt est inscrit aux côtés des six résistants Tournonais exécutés avec lui : Auguste Burgunder, Louis Devise, Louis Gillot, Émile Junique, Paul Giraud et Alfred Wiel.
La rue où il habitait porte son nom. Son nom figure également sur le monument aux morts de Tournon-sur-Rhône.
À la demande du Comité de l’ANACR présidé par Aimé Verbeurgt, la place Carnot devant le lycée a été dénommée place de la Résistance, dans les années 1970.
Tous les ans, le 6 juillet, une cérémonie est organisée par la municipalité et un comité d’entente d’Anciens combattants.


Voir : Tournon, Place Carnot, 6 juillet 1944


Voir : Tournon, juin à août 1944
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 406104 (nc). — Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 231. — Arch. Dép. Nord, RMM, Avesnes 1916, mat. 438. — Arch. Dép. Ardèche, Recensement Tournon 1936, p. 62. — René Gaudy, Les porteurs d’énergie, Paris, Temps actuels, 1982. – Renseignements secrétariat des Anciens Combattants. – Renseignements recueillis par M. Rault. – Afin que nul n’oublie..., CCAS, 1980. — Notes de Hélène Bieret. — Jean Fouraison AERI . — Association des familles de Fusillés et Massacrés de la Résistance Française et de leurs Amis : lettre de Mme Odette.Verbeurgt-Sauverzac membre de l’Association et entretien avec Annie Pennetier le 23 mars 2016 . — Mémoire des hommes. — Mémorial Genweb. — État civil Hellemmes.

Annie Pennetier, Jean-Luc Marquer

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