Poitiers (Vienne), La prison de la Pierre Levée, 1942 - 1944
Dans cette prison des résistants moururent sous la torture ou des suites des mauvais traitements subis sous le contrôle des autorités allemandes, principalement entre 1942 et 1944.
Prison construite à l’est de Poitiers, en périphérie de la ville dans la direction de Chauvigny et Limoges, à partir de 1896, ses travaux furent achevés et elle entra en fonction en 1906. L’extension urbaine de la ville l’intégra peu à peu dans le tissu urbain.
Instrument de la politique de répression de l’occupant, elle reçut dès l’été 1940 des personnes condamnées par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 677 (détention d’armes, tentatives de passage de la ligne de démarcation..). La prison resta sous le contrôle des autorités françaises, mais les prisonniers pouvaient être transférés à l’autorité allemande, à sa demande, et conduits vers Tours et les prisons parisiennes.
A l’été 1942, le développement de la Sicherheitsdienst (SIPO-SD) et le renforcement des pouvoirs qui lui furent confiées par l’occupant modifia la situation. La prison passa sous son contrôle, plaçant au second plan les autorités françaises. A partir du 10 septembre 1942, une partie des condamnés de droit commun fut transférée au camp d’internement tout proche de la route de Limoges, afin de libérer de la place pour les résistants pris en charge par la Gestapo. La prison devint le lieu de détention majeur pour l’ensemble de la région Poitou-Charentes et de la Vendée, lieu d’interrogatoires et de torture. Les mauvaises conditions de vie et la surpopulation affectèrent l’existence des prisonniers. Les membres des principaux réseaux et mouvements de résistance, puis les maquisards arrêtés transitèrent par la prison avant leur exécution au Champ de tir de Biard après condamnation ou avant leur départ vers l’univers concentrationnaire. A l’extrême fin du mois d’août 1944, lors du départ des dernières troupes allemandes, le gardien-chef de la prison libéra l’ensemble des prisonniers politiques.
Un nombre encore indéterminé à ce jour de prisonniers mourut dans la prison des tortures et mauvais traitements subis. Une exhumation des corps enterrés au cimetière proche de la Pierre levée eut lieu le 25 octobre 1944. Seize corps furent exhumés dont quatre ne purent être alors identifiés. Un rapport du Commissariat central de la ville de Poitiers adressé le 7 février 1945 au Procureur de la République de Poitiers sur les crimes de guerre commis par les Allemands indique 23 décès suspects à la maison d’arrêt « en majeure partie décédées des suites de leurs tortures ».
Liste des victimes connues à ce jour :
Baillargeon René
Barreau Ezilda
Bourumeau Marcel
Chassagne Marcel
Delavault Hubert
Girard Maurice
Guignet Alphonse
Hérault Clovis
Lesourd Robert
Madelrieu Pierre
Renaud Octave
Thébault Camille
Victime probable :
Bonnet Henri
Une stèle en leur mémoire fut apposée sur le mur d’enceinte de la prison.
Instrument de la politique de répression de l’occupant, elle reçut dès l’été 1940 des personnes condamnées par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 677 (détention d’armes, tentatives de passage de la ligne de démarcation..). La prison resta sous le contrôle des autorités françaises, mais les prisonniers pouvaient être transférés à l’autorité allemande, à sa demande, et conduits vers Tours et les prisons parisiennes.
A l’été 1942, le développement de la Sicherheitsdienst (SIPO-SD) et le renforcement des pouvoirs qui lui furent confiées par l’occupant modifia la situation. La prison passa sous son contrôle, plaçant au second plan les autorités françaises. A partir du 10 septembre 1942, une partie des condamnés de droit commun fut transférée au camp d’internement tout proche de la route de Limoges, afin de libérer de la place pour les résistants pris en charge par la Gestapo. La prison devint le lieu de détention majeur pour l’ensemble de la région Poitou-Charentes et de la Vendée, lieu d’interrogatoires et de torture. Les mauvaises conditions de vie et la surpopulation affectèrent l’existence des prisonniers. Les membres des principaux réseaux et mouvements de résistance, puis les maquisards arrêtés transitèrent par la prison avant leur exécution au Champ de tir de Biard après condamnation ou avant leur départ vers l’univers concentrationnaire. A l’extrême fin du mois d’août 1944, lors du départ des dernières troupes allemandes, le gardien-chef de la prison libéra l’ensemble des prisonniers politiques.
Un nombre encore indéterminé à ce jour de prisonniers mourut dans la prison des tortures et mauvais traitements subis. Une exhumation des corps enterrés au cimetière proche de la Pierre levée eut lieu le 25 octobre 1944. Seize corps furent exhumés dont quatre ne purent être alors identifiés. Un rapport du Commissariat central de la ville de Poitiers adressé le 7 février 1945 au Procureur de la République de Poitiers sur les crimes de guerre commis par les Allemands indique 23 décès suspects à la maison d’arrêt « en majeure partie décédées des suites de leurs tortures ».
Liste des victimes connues à ce jour :
Baillargeon René
Barreau Ezilda
Bourumeau Marcel
Chassagne Marcel
Delavault Hubert
Girard Maurice
Guignet Alphonse
Hérault Clovis
Lesourd Robert
Madelrieu Pierre
Renaud Octave
Thébault Camille
Victime probable :
Bonnet Henri
Une stèle en leur mémoire fut apposée sur le mur d’enceinte de la prison.
Sources
SOURCES : Arch. Dép. Vienne, 86 1695 W 10 et 1567 W 48 à 52. — Centre régional Résistance et Liberté. — Guy Hontarrède. La Charente dans la seconde guerre mondiale. Ed. Le Croît vif. 2004 — Les chemins de la liberté autour de Civray.
Michel Thébault