Né le 18 janvier 1922 à Paris, XIII° arr. (Seine) , exécuté sommairement en représailles le 14 août 1944 à Premilhat (Allier), à la carrière des Grises, ; victime civile résidant à Gouzon (Creuse).

Il était le fils d’un immigré russe, Vladimir Romanoff, artisan en ébénisterie et marqueterie à Paris (Seine), rue de Charonne, et de Marie Louise Furet originaire de Gouzon (Creuse) et travaillant à Paris. Ses parents habitaient avec leurs sept enfants, quatre filles et trois garçons, au début de la guerre à Champigny-sur-Marne (Val de Marne). Les difficultés de ravitaillement en région parisienne et les restrictions alimentaires amenèrent la femme et les enfants à passer la ligne de démarcation pour rejoindre en Creuse la famille de son frère, le mari restant à Paris pour son métier et servant à l’occasion d’interprète de russe auprès de la Feldgendarmerie. Pierre Romanoff, célibataire, exerçant en région parisienne la profession de tourneur, fut employé aux travaux agricoles dans sa famille maternelle à Voueize (commune de Gouzon). Il fut arrêté le 9 août 1944 à Gouzon lors d’une opération de contrôle et ratissage de l’armée allemande, après un contrôle d’identité dans le commerce où travaillait sa sœur aînée. Détenu à la caserne Richemont à Montluçon (Allier), il en fut extrait le 14 août 1944, vers 5 heures du matin, avec 41 autres civils également détenus au même lieu. Ils furent conduits en camion sur la route de Quinssaines jusqu’au lieu-dit Les Grises, sur la commune de Prémilhat (Allier). Ils furent fusillés en représailles des multiples attentats et actes de sabotages accomplis dans le secteur de Montluçon dans les premiers jours d’août 1944. Les corps furent jetés dans des fosses creusées à l’avance et couverts de chaux vive. Pierre Romanoff fut inhumé à Gouzon à l’automne 1944, lors d’une cérémonie officielle en présence des combattants des maquis locaux.
Son nom figure sur le monument aux morts de Gouzon, sur la stèle commémorative de Prémilhat (Allier) et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret (Creuse).
Sources

SOURCES : Archives départementales du Puy-de-Dôme dossier des crimes de guerre, cote 908 W 79. — Notes famille Ronanoff – Giovarelli — André Touret « Montluçon 1940-1944 : la mémoire retrouvée » 2001 et interview au journal La Montagne 13 août 2013. — Mémorial genweb (fiche n° : bp-1074853)

Michel Thébault

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