Né le 1er juin 1897 à Beuil (Alpes-Maritimes), exécuté le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; officier supérieur ; résistant réseau SR Alliance.

André Pourchier était le fils de Michel Ange, âgé de 31 ans et de Louise Robion, âgée de 34 ans, aubergistes. Il se maria le 6 juin 1934 à Nice (Alpes-Maritimes).avec Marguerite Mireille Palmero.
Mobilisé en 1916 au 4e régiment d’infanterie coloniale, il réussit peu après l’examen d’entrée à l’École militaire de Saint-Maixent. Sorti de l’École de Saint-Maixent André Pourchier devint sous-lieutenant en 1918 et fut blessé et gazé à Soissons (Aisne). De 1920 à 1922, il participa à l’occupation française en Rhénanie (Allemagne) puis de 1922 à 1924 à la campagne de Syrie.. En 1926, il fut affecté au 3e RIA (Régiment d’infanterie alpine), à Antibes puis il fut nommé chef de l’école de ski de la 15e région militaire, à Beuil. Athlète aux grandes qualités physiques, il participa à la course de patrouille militaire aux Jeux Olympiques d’hiver de Saint-Moritz (Grisons, Suisse) en 1928, où il montra beaucoup de courage. Il se consacra ensuite à sa mission de formateur des cadres de l’’armée des Alpes. Nommé capitaine en 1931, il fut affecté au 27e BCA (Bataillon de chasseurs alpins), à Annecy. En 1932, il fut chargé de la création et de l’organisation d’une école militaire de ski et de haute montagne (EMHM), à Chamonix où il réalisa des tenues adaptées aux troupes de montagne et conçut avec l’aide de son frère ingénieur, un matériel de secours démontable, appelé "traîneau Pourchier", constitué d’un pantalon et d’une armature faite avec une paire de skis et 4 bâtons, permettant d’évacuer les blessés. À la déclaration de guerre, en 1939, il fut affecté à l’état-major de l’armée et chargé d’équiper la brigade des chasseurs de haute montagne lors de la campagne de Norvège à laquelle il participa. Il fut ensuite nommé chef du 4e bureau de l’état-major du colonel Béthouart, responsable de la Brigade de haute montagne. Après l’armistice, il fut affecté au 6e BCA (Bataillon de chasseurs alpins), à Grenoble En juin 1941, il fut sollicité par la Commission d’armistice franco-italienne pour le tracé de la frontière dans le secteur de Modan-Briançon. À la démobilisation il fut promu chef de bataillon en 1942, et affecté à l’état-major de la 3e DBCA (demi-brigade de chasseurs alpins), à Chambéry. En février 1943, il fut sollicité par Pierre Dalloz, fondateur du maquis du Vercors et en devint le premier chef militaire, chargé principalement de l’aspect logistique. Il participa ainsi à la mise en œuvre du "Plan Montagnards". En juin la majorité des membres du comité militaire du Vercors ayant été arrêtés par l’OVRA (Organizzazione di vigilanza e Repressione dell’antifascismo, Organisation de vigilance et de répression de l’antifascisme), le commandant Pourchier réussit à s’échapper et à rejoindre son domicile, à Nice. Il prit contact avec le colonel Georges Journois, commandant de l’ORA et chef du secteur local du réseau Alliance, dont il devint l’adjoint sur la région Méditerranée, secteur "Serre". Le 4 janvier 1944, il fut arrêté à Nice par la Gestapo, avec le colonel Journois et son adjoint le capitaine Dupouy, le commandant Chaudière et le capitaine Chapeleau. Il fut incarcéré à la prison de Nice puis à celle de Marseille le 17 février et transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) au mois de mars. Il fut déporté le 28 avril à partir du camp de Compiègne à destination de Strasbourg puis du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva par le convoi du 29 avril et fut interné au block 10, avec les autres agents masculins du réseau. Son dossier d’accusation pour espionnage et aide aux puissances alliées faisant partie de la liste des affaires n° 285 et qui était commun avec celui du colonel Émile Bonnet fut transmis le 7 juillet au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel - Nuit et Brouillard). Il fut remis à disposition de la Gestapo de Strasbourg le 10 septembre mais il était déjà trop tard car devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont le commandant André Pourchier, avaient été sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.
Son acte de décès a été dressé le 30 janvier 1947 par le Ministère des Anciens Combattants et transcrit à Nice le 11 février 1947.
Il fut déclaré "Mort pour la France" le 30 janvier 1947 et "Mort en déportation" par arrêté du 28 août 2012.
Il était officier de la Légion d’honneur, croix de guerre 1914-1918 avec palmes, croix de guerre des TOE (Théâtre des opérations extérieures), croix de guerre 1939-1945 et médaille de la Résistance. Il fut nommé lieutenant-colonel à titre posthume.
Une tombe cénotaphe (n° 90) portant son nom a été érigée à la Nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte. (Isère)
Son nom figure sur les monuments aux morts de Beuil (Alpes-Maritimes), de Fréjus (Var) et sur la plaque commémorative du réseau SR Alliance au camp du Struthof à Natzwiller (Bas-Rhin).
Un boulevard de Beuil porte son nom ainsi que le quartier de l’École militaire de Haute-montagne, à Chamonix.
Les deux cousins de Marcel Pourchier, tous deux officiers, étaient également résistants. L’un d’eux, le capitaine Albert Pourchier, est mort à Neuengamme.


Voir : Nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte
Sources

SOURCES : MémorialGenWeb. — Wikipédia : Biographie du colonel Pourchier, "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof". — Marie-Madeleine Fourcade "L’Arche de ¨Noé" Fayard 1968. — Charles Gerhards "Tribunal de guerre du IIIe Reich", éd. du Cherche Midi 2014.— Jean-Pierre Martin (lieutenant-colonel), « Jusqu’au bout du devoir, le lieutenant-colonel Marcel Pourchier », in "Les cahiers des troupes de montagne", n° 17, 1999. — Lieutenant-colonel Jean-Pierre Martin, in Actes du colloque, "Les Militaires dans la Résistance, Ain-Dauphiné-Savoie, 1940-1944", édités à Grenoble par Anovi 2010. — Boris de Gueyer "L’ORA dans la région R2", Paris, chez l’auteur, 1994. — Pierre Vial "La bataille du Vercors 1943-1944"pe 27. — Musée de la Résistance en ligne. — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 2. — État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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