Née le 16 mars 1881 à Coulombiers (Vienne) ; exécutée sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; résistante réseau Alliance.

Née le 16 mars 1881 à Coulombiers (Vienne) ; exécutée sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; résistante réseau Alliance.
Elle était la fille de François Bourcier, journalier et d’Elisabeth, Virginie Bellin, et résidait avec eux au bourg de Coulombiers. Elle y épousa le 25 avril 1900 Eugène Tillet, brigadier maréchal-ferrant au 20ième Régiment d’Artillerie en garnison à Poitiers (Vienne). Elle exerçait alors la profession de couturière. Son premier enfant, une fille prénommée Marie, Eugénie, naquit à Coulombiers le 27 avril 1901, en l’absence de son père « faisant actuellement la campagne de Chine ».
Marie la fille d’Eugène et Marie Tillet était une amie d’Edith Augustin (elle avait acheté avec elle un magasin de modes à Poitiers). Elle épousa en octobre 1929 le cousin d’Edith Augustin, Albert Roquet. Ces liens familiaux expliquent l’entrée de Marie Tillet ainsi que celle de son mari dans le réseau Alliance. Ils devinrent membres du réseau, région sud-ouest « Hangar », secteur de Poitiers. Leur maison dans le quartier de Montmidi à Poitiers, servait de lieu d’hébergement (ils cachèrent quelque temps un marin des Forces Française Libres) et d’émission pour les contacts avec Londres (au moyen d’un poste émetteur dissimulé dans une mansarde de leur maison).
Dénoncés par un agent double travaillant pour la police de sûreté allemande, les résistants de la région Sud-ouest furent arrêtés. Le époux Tillet furent arrêtés le 31 décembre 1943, en même temps qu’Edith Augustin. Incarcérés à la maison d’arrêt de la Pierre-Levée à Poitiers, ils furent transférés avec tout le groupe à la prison de Fresnes puis au camp de Compiègne. Déportée sous la classification "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard") à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), Marie Tillet y arriva par le convoi du 29 avril 1944. Elle fut internée avec les 14 autres femmes détenues du réseau Alliance dans le bâtiment nommé « le garage ».
Devant l’avance alliée les 107 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Marie Tillet, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.
Édith Augustin, Albert Roquet, Eugène et Marie Tillet furent à titre posthume nommés sous-lieutenants et décorés de la Légion d’honneur, de la croix de guerre et de la médaille de la Résistance.
Elle fut déclarée Morte pour la France et "Morte en Déportation" par arrêté du 6 septembre 2000. Son nom figure sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).
Sources

SOURCES : AD 86 (État civil) — MémorialGenWeb. — Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof ". Marie-Madeleine Fourcade "L’Arche de ¨Noé" Fayard 1968 — Mémorial de l’Alliance 1948 — Article de Jean-Marie Augustin, professeur à l’Université de Poitiers publié par l’Association Vienne Résistance Internement Déportation (VRID).

Michel Thébault, Jean Louis Ponnavoy

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