Né le 25 mars 1920 à Fenain (Nord), mort en action le 13 août 1943 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; ouvrier mineur ; militant communiste ; résistant FTP ; responsable militaire des FTP dans la Somme puis dans la Seine-Inférieure ; interrégional FTP.

Jules Bridoux Journal Liberté Jacques Estager
Jules Bridoux Journal Liberté Jacques Estager
Fils d’un ouvrier mineur, lui-même mineur de fond à Anzin, membre du Parti communiste clandestin Jules Bridoux entra très tôt dans la Résistance à l’Occupant. Condamné à mort par contumace il dut quitter le département du Nord et se vit confier la responsabilité des Jeunesses communistes dans la Somme en mars 1942 et devint aussi chef militaire des FTP sous le pseudonyme de Michel d’avril 1942 à mars 1943.
Commandant régional FTPF pour le département sous le pseudonyme de "Michel" d’avril à mars 1943 Il mit en place la propagande et le recrutement et créa le "groupe Michel" qui comprenait seize membres avec Alfred Dizy comme chef de section. Il organisa un grand nombre d’attentats et de sabotages auxquels il participa activement : incendie du parc à fourrage d’Amiens le 11 novembre 1942, dynamitage de la Soldatheneim d’Amiens le 24 décembre mort de trente-sept soldats de la Wehrmacht), sabotage de la ligne Paris-Boulogne le 2 février 1943, déraillement d’une machine haut le pied à Montières sur la ligne Amiens-Abbeville le 14 février, déraillement de 2 locomotives et de 25 wagons de marchandises à Thézy-Glimont le 18 février, déraillement d’une locomotive à Remiencourt le 28 février, déraillement d’une locomotive et de 15 wagons à Saleux le 2 mars, déboulonnage de la voie Amiens-Lille à Aveluy le 6 mars, destruction d’une locomotive et de 10 wagons à Guillaucourt le 12 mars déraillement d’un train de marchandises à Fontaine le 15 mars, sabotage de l’écluse de Sailly-Laurette le 6 avril, déraillement d’un train de permissionnaires à Hangest-sur—Somme le 16 avril
Il organisa avec Georges Avisse l’attentat contre le mess des officiers de la Wehrmacht à Amiens (Somme) le jour de Noël 1942, attentat qui causa la mort de trente-sept soldats des troupes d’occupation.
Dans un rapport du 23 janvier 1942, le préfet de la Somme l’accusait d’être le responsable de la mort du gendarme Monnier à Somain. Il donnait son signalement : 1m 70, cheveux blond-roux, yeux bleus, pantalon rayé gris, souliers noirs genre cycliste.
Traqué par la 21e brigade de Saint-Quentin, il quitta le département en juin 1943 ; Il passa ensuite en Seine-Inférieure où il assuma aussi la direction militaire des FTP avant d’être promu commandant militaire des FTP de Normandie, il avait en particulier la responsabilité de la Seine-Inférieure, de l’Eure et de l’Eure-et-Loir.
Jules Bridoux fut grièvement blessé lors de l’attaque de la Feldgendarmerie du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) le 13 août 1943 et mourut le soir même à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).
Jules Bridoux, qui avait le grade de Commandant FTP, fut homologué Capitaine FFI à titre posthume.
Son frère André, né à Fenain le 6 janvier 1922, ouvrier mineur fut arrêté le 7 septembre 1941 à la suite de la découverte à son domicile de matériel à ronéotyper. Conduit à la gendarmerie de Somain (Nord) puis interné à Cuincy (Nord), il fut condamné par la cour spéciale à dix ans de travaux forcés et fusillé le 14 avril 1942 au Fort du vert Galant à Wambrechies (Nord). Un charnier fut découvert par la gendarmerie en 1946 comprenant quatre-vingt corps de fusillés, dont le sien, dans le terrain d’aviation se trouvant sur la commune de Marquette (Nord).
La responsabilité militaire de Jules Bridoux en Seine-Inférieure l’amena à commander le détachement Jeanne-d’Arc des FTP de Rouen mieux connu sous le nom de Maquis de Barneville.
Jules Bridoux reçut la carte de combattant volontaire de la Résistance à titre posthume.
Maquis de Barneville-sur-Seine (Eure) 24 août 1943
Sources

SOURCES : SHD, , Vincennes 16P90762. — DMPA, BMC, dossier. — Nadia Pillard-Avisse, Mémoire et récit contre l’oubli, souvenirs dactylographiés, 53 pages. — Gérald Maisse, Occupation et Résistance dans la Somme. 1940-1944. ED. Paillart, Abbeville, 2005, 474 pages. —Note de Philippe Pauchet (rapport Vichy 23 janvier 1942).

Jean-Pierre Besse, Philippe Pauchet

Version imprimable