Né le 15 mai 1906 à Marseille (Bouches-du-Rhône) exécuté sommairement le 12 juillet 1944 à Servas (Gard) par les légionnaires français de la 8e compagnie du 3e régiment de la division Brandenburg ; agent de maitrise ; résistant des MUR et de l’AS du groupe de Salindres (Gard), du maquis (AS) de Bouquet (Gard) ; militant socialiste ; syndicaliste (CGT) de l’usine chimique de la société AFC, à Salindres (Gard).

Hugues Zerbini (1906-1944)
Hugues Zerbini (1906-1944)
Fonds, archives Aimé Vielzeuf* DR
Marié avec Juliette Larguier dont il eut un enfant, Hugues Zerbini était domicilié en 1944 à Alès, 95 faubourg de Rochebelle. Il travaillait comme agent de maîtrise à l’atelier de fabrication de l’alumine et de la chaufferie de l’usine Alais-Froges-Camargue de Salindres (Gard). Il militait à la CGT et au Parti socialiste SFIO. Il habitait à La Thune, quartier de Salindres (Gard).
En mars 1943, Hugues Zerbini fut un des créateurs et animateurs du groupe (MUR et AS) de résistance à Salindres. Il participa à diverses actions de sabotage menées par le groupe franc de l’AS d’Alès (Gard) (Voir Pantel Marcel).
Au mois de juin 1944 a été créé un maquis à la demande de Michel Bruguier alias "Audibert "(chef départemental de l’AS du Gard et futur chef des FFI de ce département) dont le camp de base se situait sur la commune de Rousson à Panissières : il prit le nom de "maquis de Bayeux", nom de la première sous-préfecture libérée en Normandie. La logistique était assurée par le groupe de Salindres de l’AS animé par Zerbini. À la même époque, Zerbini forma un autre maquis — le "maquis de Saussines" — destiné à la mise en place, sur le territoire de la commune de Bouquet (Gard) au mas abandonné du Guidon d’’"un pied à terre" pour réfractaires et résistants "légaux" menacés. Après l’arrestation de Sujol, agent d’assurances d’Alès, Zerbini gagna ce maquis avec Marcel Pantel, Henri Lanot, André Cabanel et Pierre Castellarnau. Entre temps "Jim" chauffeur du maquis de Bayeux, fut arrêté à Alès par la Milice. Ayant "parlé", ce dernier conduisit les miliciens à Bouquet qui, le 5 juillet au matin, arrêtèrent Zerbini, et ses compagnons et les livrèrent aux légionnaires de la 8e compagnie du 3e régiment de la division SS Brandenburg (des Français du groupe de cette unité connu comme "bande à Harry").
Interné au Fort Vauban à Alès puis extirpé par des soldats de la Waffen-SS, de la maison d’arrêt sous le prétexte de le transférer, Zerbini fut exécuté le 12 juillet 1944 d’une balle de revolver dans la tête.Son corps précipité dans le puits de mine de lignite désaffectée (depuis 1933) de Célas, commune de Servas.
On y retrouva 32 corps le 12 septembre 1944. Il fut enterré le 18 septembre 1944 à Alès avec les résistants retrouvés dans le puits de Célas. 25 000 personnes y participaient. L’absoute fut donnée par le clergé catholique. Des discours furent prononcés par Picard archiprêtre d’Alès, Salles et Villaret pasteurs protestants, Ribot du CLL d’Alès, Spadale sous-préfet d’Alès et, enfin par Bruguier alias "Audibert" chef des FFI du Gard qui, ému, évoqua les noms de Pantel et de Zerbini.
Le nom d’Hugues Zerbini est inscrit sur le monument commémoratif sous le chevalement du Puits de Célas (24 noms) à Servas, ainsi que sur les monuments d’Alès, Bouquet, Salindres (Gard) et à Montreuil (Seine-Saint-Denis) dans les locaux de la CGT sur la plaque aux martyrs (245) de la Fédération nationale des industries chimiques.
Voir Servas, Puits de Célas (9, 10, 27 juin 1944 ; 11, 12 juillet 1944)
Sources

SOURCES  : AVCC, Caen, 21P 167214. — Arch. com. Alès, tableau synoptique des victimes du puis de Célas identifiées le 5 juin 1945. — Claude Émerique, Laurent Pichon, Fabrice Sugier, Monique Vézilier, La Résistance d ans le Gard, Paris, Association pour des Études sur la Résistance intérieure (AERI), 2009, CDROM avec un livret de présentation, 36 p. — Fabrice Sugier, Monique Vézilier, Le Gard dans la guerre 1939-1945, préface de Jean-Marie Guillon, Clermont-Ferrand, De Borée, 2017, 452 p. — Aimé Vielzeuf, Bloc-Notes 44 (Dans le Gard en attendant la liberté), Nîmes, Lacour, 1994, 2e édition, 2007, 131 p. [pp. 145-148]. — Site : MémorialGenweb. — Sources familiales.

André Balent, Annie Pennetier

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