Républicain espagnol, célibataire, réfugié en France lors de la défaite de l’armée républicaine espagnole, il entra le 9 février 1939 sur le territoire français. Blessé au ventre, il fut d’abord hospitalisé avant d’être interné au camp d’Agde (Hérault), camp créé en février 1939 pour recevoir les républicains espagnols réfugiés en France. Transformé fin 1940 par le régime de Vichy en Centre de rassemblement des étrangers, il regroupa alors 6000 étrangers de trente nationalités. Francisco Roberto fut requis pour partir travailler à Marseille (Bouches-du-Rhône) dans le cadre de l’organisation Todt qui entama à partir de l’été 1943 des travaux de fortification sur la côte méditerranéenne. Il s’évada au bout d’une dizaine de jours et se cacha dans un premier temps dans l’Aude. Il rejoignit ensuite la région de La Souterraine (Creuse). Un tel choix reflète sans nul doute le maintien de solidarités entre républicains espagnols et vraisemblablement la présence du parti communiste clandestin. En effet à cette époque, pour la seule région de La Souterraine, plus de 150 militants communistes se répartissent sur treize communes. Alain Guérin, dans sa chronique de la Résistance (op. cit.) y signale : « une solide organisation sur laquelle comptait le comité militaire régional des FTP, organisation capable d’assurer l’hébergement des réfractaires du STO, de s’occuper du ravitaillement des maquisards, de leur ravitaillement et de la sécurité des camps ». Francisco Roberto devint ouvrier agricole chez un agriculteur résistant, Mr. Terrasson de Nouvelours, commune de Grand-Bourg (Creuse) qui avait déjà employé
Vidal De Juana Baldazo. En effet depuis octobre 1943, le responsable régional FTPF avait décidé de réunir les Espagnols engagés dans la clandestinité au sein d’un groupe FTP-MOI (Main d’Œuvre Immigrée), au hameau de Nouvelours, commune de Grand-Bourg, à l’endroit où
Vidal De Juana Baldazo avait travaillé entre 1941 et 1943 et noué de solides amitiés. Francisco Roberto intégra donc ce maquis. Le 20 mars 1944, suite à une dénonciation, une vaste opération policière fut menée dans la commune de Grand Bourg, par la 20ème brigade de police de sûreté du gouvernement de Vichy appuyée par des détachements du 5ème régiment de la Garde et du GMR Berry stationné à la Souterraine. Quatre maquisards espagnols furent arrêtés, parmi eux Roberto Francisco, caché dans la grange des Terrasson où il fut découvert sous des bottes de paille. Les agriculteurs soupçonnés d’avoir hébergé les maquisards furent également arrêtés et déportés à Buchenwald. Franscisco Roberto fut conduit à Limoges (Haute-Vienne) avec
José Fuentes et
Ramon Marco et incarcéré à la
maison d’arrêt. Remis à la Milice, ils subirent interrogatoires et tortures sous l’autorité de Jean Filliol (un des fondateurs de la Cagoule) chef du deuxième bureau (renseignement) de la Milice de Limoges. Franscisco Roberto fut finalement présenté le 4 avril 1944 devant une "cour martiale" itinérante et anonyme créée en janvier 1944 sous l’autorité du gouvernement de Vichy. Condamné à mort. Il fut aussitôt avec ses deux camarades, fusillé à 17 heures dans l’enceinte de la prison. En même temps qu’eux fut également fusillé un résistant FTPF des maquis de la Haute-Vienne,
René Jallageas.
Son nom figure sur le monument des Espagnols arrêtés à Nouvelours, édifié par la municipalité de Grand-Bourg en 1978, au lieudit La Montagne, sous l’impulsion de l’A.N.A.C.R de la Creuse. Il figure aussi à Guéret (Creuse) sur le mémorial de la Résistance creusoise.