Né le 5 mars 1923 à Romans (Deux-Sèvres), mort en action le 19 août 1944 à Sainte-Néomaye (Deux-Sèvres) ; élève instituteur ; résistant Armée Secrète-FFI et réseau Éleuthère.

Paul Drevin
Paul Drevin
Archives privées Michel Chaumet
Stèle commémorative à Saint-Jean-de-Boismé
Stèle commémorative à Saint-Jean-de-Boismé
Crédit : MémorialGenWeb
Fils d’Aristide Drevin et d’Emma Assailly domiciliés au Vieux Romans, commune de Romans, Paul Drevin, célibataire, résidait dans la commune de Saint-Martin-de-Saint-Maixent.
Engagé dans les FFI à compter d’octobre 1943, il appartint à l’unité dite Triangle 16. Les triangles de l’Armée Secrète (AS), furent des formations créés par Edmond Proust (Colonel Chaumette), chef de l’Armée secrète puis des FFI des Deux-Sèvres. Le triangle 16, couvrant le Saint-Maixentais, était le plus actif et il compta jusqu’à une centaine de membres à la Libération. Il fut constitué sous l’impulsion d’André Dupuis (alias Jean-Claude), employé au Génie rural, qui recruta dès l’automne 1943 parmi les étudiants de l’École normale repliée de Parthenay au collège Denfert-Rochereau de Saint-Maixent-l’École. Paul Drevin, de la promotion 1940, obtint son baccalauréat en juin 1943. Toutefois, selon le responsable communiste Raoul Bétin, Drevin se serait situé dans sa mouvance et il aurait eu son premier contact avec la Résistance par son intermédiaire. Il l’aurait cependant orienté vers Edmond Proust alors que s’esquissait sous l’égide de ce dernier l’union des forces de la Résistance du département des Deux-Sèvres.
Paul Drevin devint en outre membre du réseau de renseignement militaire Éleuthère, toujours à l’instigation d’André Dupuis. Éleuthère, créé en mai 1943, était rattaché au mouvement Libération-Nord dont le responsable régional, Marcel Chichery, enseignait au collège de Saint-Maixent. André Dupuis avait été intégré à Éleuthère par l’intermédiaire de Louis Sureau (alias Delmont), répétiteur au collège de Saint-Maixent. À la rentrée 1943, il recruta cinq autres normaliens, Rémy Boux, Marc Rainard, René Robin, Paul Veillon et René Voisin. En avril 1944, ils furent rejoints par Camille Lamberton et Marcel Ricard de la promotion 1941. Paul Drevin, selon René Robin, se montrait "intelligent, audacieux, prudent, fraternellement compréhensif."
Le 16 août 1944, le triangle 16 "prit le maquis" dans les bois de Cathelogne (entre Augé et Saint-Georges-de-Noismé) et multiplia les actes de sabotage sur les voies ferrées. Paul Drevin fut tué avec Paul Veillon le 19 août 1944 par l’explosion d’un engin explosif, un flog-signal anglais, qu’ils posaient sur la voie de chemin de fer entre Niort et Saint-Maixent-l’École, sur la commune de Sainte-Néomaye (Deux-Sèvres), au lieu-dit pont de Ricou.
"Le 19 août, les deux hommes minent la voie ferrée à Ricou avec un allumeur électrique que l’on commandera au passage du train ( une première tentative ayant échouée la veille avec un allumeur à pression) Attendre, c’est lassant et puis Drevin et Veillon sont curieux de connaître la cause de l’échec. Ils vont vérifier la mine à pression. Tous les deux se penchent sur l’engin, un calage, un tour de vis… Une explosion ! Tout est terminé ! Les deux hommes sont morts sur le coup." (Site CRRL 2).
Il fut reconnu Mort pour la France en 1945. Son corps fut d’abord inhumé à Cathelogne, commune de Saint-Georges-de-Noisné, puis transféré au cimetière communal de Romans où son nom est gravé sur le monument aux morts. Le stade de Romans porte le nom de Paul Drevin.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. — Michel Chaumet et Jean-Marie Pouplain, La Résistance en Deux-Sèvres, 1940-1944, La Crèche, Geste Éd., 2010, p. 319-320. — CRRL, Thouars 1. — CRRL 2 —Réseau Éleuthère : wikipedia.—Libé-NordMusée de la Résistance en ligne

Dominique Tantin

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