Né le 17 juin 1925 à Graissessac (Hérault), abattu le 21 août 1944 près de Magalas (Hérault) par les Allemands ; mineur ; maquisard FTPF.

Plaque en souvenir des FFI tués le 21 août 1944 près de Magalas
Plaque en souvenir des FFI tués le 21 août 1944 près de Magalas
Territoire des maquis de l'Orb
Territoire des maquis de l’Orb
Antoine Bolos était né de parents espagnols, José et Aguéla Bolos (née Torrès). Il avait obtenu sa naturalisation grâce aux dispositions de la loi du 10 août 1927 qui en donnait la possibilité, sur leur demande, aux individus nés en France d’un étranger, domiciliés en France, avec le consentement des parents s’il s’agissait de mineurs : une loi conçue pour pallier les terribles pertes subies par le pays pendant la première guerre mondiale.
Ses parents s’étant séparés, c’était le jeune Antoine Bolos qui subvenait aux besoins de sa mère âgée de 57 ans en 1944, et sans profession. En 1944, il rejoignit le petit maquis FTP de Vernazoubres créé en juin. Le groupe dépendait de la direction biterroise du parti communiste. Antoine Bolos avait le grade FFI d’aspirant, et le pseudo de « Goupil ». Le petit maquis fut traqué par des miliciens et des GMR et se replia vers Graissessac avant de revenir vers le Vernazoubre, petit affluent de l’Orb. Située en moyenne montagne, en zone de forêt dense, cette zone n’est pas accessible par le réseau carrossable et permet le guet sur plusieurs kilomètres. Les hommes vécurent dans des cabanes de bûcherons, dans un grand dénuement. C’était un maquis d’action, mal armé en raison de son appartenance. Le premier temps fut celui des sabotages. Ainsi, le 26 juin, avec la complicité de cheminots, ces maquisards plastiquèrent deux rames du train de Millau près de la gare de Cabrils, ce qui obstrua la voie Le 25 juillet, les maquisards réussirent à faire dérailler deux trains dans le tunnel de la Tour sur Orb, avec leur chargement de houille destiné aux Allemands. L’expédition répressive des GMR du 28 juin les avait obligés à quitter leur refuge et à se replier au hameau de Serviès mais, sans ressources, les maquisards étaient revenus vers le Vernazoubre. Leurs effectifs augmentèrent : d’une vingtaine d’hommes, ils passèrent à 150 quand se fit la retraite allemande. Ce maquis communiste, constitué à l’origine de « gueules noires », intégra alors des recrues de toutes origines. Le 17 août, commença le deuxième temps de son action : les Allemands en retraite cherchaient à passer par le réseau secondaire. L’ordre était de les arrêter dans la haute vallée de l’Orb. C’est le 21 août que fut tué Antoine Bolos, au cours de la poursuite d’un convoi allemand, après la mort de Louis Marres et d’Andrée David Beauregard tués au col de Peytafi (Voir : lieu d’exécution col de Peytafi). Antoine Bolos faisait partie du groupe qui suivit le lieutenant « Jean » — il s’agissait de Jean Camillerapp —, abattu lui aussi en même temps que François Alonzo du maquis de Vernazoubre, Irénée Baptiste, un FTP de Béziers et Sauveur Deles, FFi du groupe d’Herepian.
Reconnu « mort pour la France », Antoine Bolos fut enterré au cimetière de Graissessac.
Voir : Lieu d’exécution du col de Peytafi, Faugères (Hérault)
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Sources

SOURCES : Gérard Bouladou, Les maquis du Massif central méridional, 1943-1944, Thèse Université Paul Valéry, soutenue le 5 mars 1974, service de reproduction des thèses, université de Lille III, 1975. — DAVCC, Caen, Dossier Antoine Bolos, recherche de Delphine Leneveu. — MemorialGenWeb 1939-1945.fiche individuelle Antoine Bolos. — Web : Maquisards de France, Stèles de l’Hérault.

Hélène Chaubin

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