Né le 24 novembre 1900 à Blida (Algérie), fusillé sommaire le 12 juin 1944 à Neuville-sur-Saône (Rhône) ; commandant ; chef des transmissions de l’état-major de l’Armée secrète (AS) du Rhône

Jean Chabal
Jean Chabal
Jean Chabal, élève officier à l'école d'Infanterie de Saint-Maixent (1923).
Jean Chabal, élève officier à l’école d’Infanterie de Saint-Maixent (1923).
Jean Chabal était le fils de Marius François Paul et Louise Marie Augustine Montignault. Il naquit route de Montpensier, villa Elisabeth, alors que son père était capitaine du 1er régiment de tirailleurs algériens et chevalier de la Légion d’Honneur. Son grand-père, Louis Zéphirin Montignault, était également militaire de carrière : colonel de Gendarmerie et officier de la légion d’honneur. Les Chabal regagnèrent la métropole après l’admission à la retraite de Marius Chabal en 1908. Ils s’installèrent en Savoie puis en Lorraine. Son père, Marius Chabal, fut mobilisé en 1914 1918 et se retira ensuite à Bourgoin (Isère). Jean Chabal fut engagé volontaire le 20 août 1918 juste après avoir obtenu son baccalauréat, affecté le 12 octobre au 30e régiment d’artillerie de campagne. Il suivit les cours de l’Ecole militaire de Saint-Maixent en 1919 et fut élèvre afficier à la même école en 1923. Affecté au Maroc en 1925, il devint lieutenant en 1926 et de capitaine en 1931.
Le 22 janvier 1926, Jean Chabal se maria à Sarrebourg (Moselle) avec Anne Marie Louise Eugénie Bazard. Ils eurent deux enfants. Il demeura au 155 rue Vendôme à Lyon (IIIe arr., Rhône), au 14 rue Victor Hugo à Villeurbanne (Rhône) et à Estressin (Isère).
Commandant des transmissions de la 42e division d’infanterie, il joua un rêole actif en 1939., notamment dans la combat de Molesmes.
En 1941, il fut nommé chevalier de la Légion d’hponneur.
Il s’engagea dans l’AS sous le pseudonyme de Michel. Il fut chef des transmissions à l’état-major départemental AS du Rhône à partir du 1er janvier 1943.
Le 18 mars 1944, Jean Chabal, « soupçonné d’activité terroriste », fut arrêté par la Gestapo à Lyon, sur dénonciation, alors qu’il allait relever une boite aux lettres clandestine. Il fut incarcéré à la prison de Montluc (Lyon), cellule 115 et torturé.
Le 12 juin 1944, vers 18h, Jean Chabal et vingt-deux autres prisonniers furent extraits de la prison de Montluc. Sous prétexte de les échanger contre d’autres détenus, les Allemands les entassèrent dans une camionnette, menottés deux par deux. Quatre soldats armés prirent place à l’arrière du véhicule pour les surveiller. Des hommes en civil et en uniforme, dont un agent français de la Gestapo, montèrent dans trois voitures. On imposa le silence aux prisonniers. Le convoi sortit de Lyon et s’arrêta vers 18h45 à Neuville-sur-Saône (Rhône), devant une carrière située sur la route de Civrieux (Ain), à 3 km environ du centre. Onze détenus furent jetés hors de la camionnette à coups de pied et de poing. Ils furent détachés et menés à 200 mètres de distance, dans un lieu isolé situé Montée du Parc (nommée anciennement Montée de la Chaumière). Ils durent se coucher à plat ventre dans un sentier. Vers 19h40, le peloton d’exécution formé d’une dizaine d’hommes tira des rafales de mitraillettes. Puis, les victimes reçurent le coup de grâce. Vint ensuite le tour des douze autres prisonniers. Ils furent conduits dans un pré, à peu de distance, et furent exécutés selon les mêmes modalités. Deux hommes du premier groupe furent blessés. L’un d’eux décéda dans la nuit à l’hôpital de Neuville-sur-Sâone, l’autre, seul rescapé, se réfugia dans une ferme. Les corps furent découverts le soir même par les autorités locales. Le 13 juin, les vingt-deux victimes furent numérotées, photographiées et inhumées dans le cimetière de Neuville-sur-Saône. Jean Chabal fut inhumé dans la tombe n°4.
Le 7 octobre 1944, son corps fut identifié par sa veuve, demeurant 14 rue Victor Hugo à Villeurbanne. Une alliance en or lui fut restituée. Jean Chabal fut inhumé le 20 décembre 1944 au nouveau cimetière de Cusset (Villeurbanne), carré C, ligne 2, fosse 10.
Il fut homologué soldat FFI avec le grade de chef de bataillon. Il fut promu Lieutenant-colonel à titre posthume à compter du 25 mars 1944 par le gouvernement provisoire de la République française
La mention « Mort pour la France » fut inscrite sur son acte de décès en 1945. Le titre d’interné résistant lui fut accordé en 1965.
Sources

SOURCES  : DAVCC, Caen, dossier de Jean Louis François Chabal.— Arch. Dép. Rhône, 3335W22, 3335W8, 3460W2, 3808W1078.— CHRD, Lyon, ar. 1816 (dossier de René Louis Delorieux).— Bruno Permezel, Montluc, antichambre de l’inconnu, (1942-1944), 1999.- Base Léonore (dossier de Marius Chabal).— Dossier fourni par un membre de sa famille, nommé lui aussi Jean Chabal. — État-civil et jugement du 30 janvier 1945, rectificatif identifiant Chabal comme un inconnu trouvé fusillé 12 juin 1944 à Neuville-sur-Saône, déclaré Mort pour la France. .

Jean-Sébastien Chorin

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