Né le 3 juillet 1917 à Saint-Martin-des-Combes (Dordogne), exécuté sommairement le 20 juillet 1944 au Pont de Murat, commune de Saint-Dizier-Leyrenne (Creuse) ; militaire, sous-officier ; résistant FFI - AS de la Creuse..

Il naquit dans une famille d’agriculteurs au hameau d’Engunaud, commune de Saint-Martin-des-Combes (Dordogne). Scolarisé à l’école primaire du village, il obtint à 12 ans son certificat d’études primaire, reçu premier du canton. Ses parents ne disposant pas des moyens de lui assurer malgré ses capacités une formation secondaire, il entreprit un apprentissage de mécanicien. Il en exerça la profession jusqu’à son engagement dans l’armée en 1926. Il fut incorporé au 502ème régiment de chars de combat à Angoulême (Charente). Promu successivement, caporal, caporal-chef et sergent, il fit du 17 septembre 1939 au 25 juin 1940, avec son régiment, toute la campagne de France.
En octobre 1940, il renouvela son engagement dans l’armée d’armistice, d’abord nommé au 18ème régiment d’infanterie. Il fut affecté en décembre 1940 comme élève-garde stagiaire à la 6ème légion de la Garde (6ème escadron) à Montauban (Tarn-et-Garonne). Titularisé garde le 1er juin 1941, il fut affecté dans un premier temps à Mirande (Gers), puis à l’École de la Garde à Guéret (Creuse) lors de sa création en novembre 1943. Il intégra le service technique du lieutenant-colonel Robert Marty, officier instructeur « auto » et chef des services techniques de l’Ecole.
Il suivit son chef dans la Résistance, lorsque le 7 juin 1944, une grande partie de l’Ecole de la Garde choisit de passer à la Résistance et de participer à la première libération de Guéret. Repliée dans le secteur de Bourganeuf, après le 9 juin et la contre-attaque allemande, l’École constitua une série de petits maquis et intégra l’ensemble des FFI. Le mercredi 19 juillet au matin, des éléments de la colonne Jesser arrivèrent au lieu-dit le Pont de Murat (commune de Saint-Dizier-Leyrenne) et, parfaitement renseignés (disposant de cartes précises, localisant avec exactitude cinq cantonnements FFI), investirent plusieurs hameaux de la vallée du Thaurion. Ils cernèrent en particulier le mamelon où ils savaient que se trouvait l’un des cantonnements de l’école de La Garde. Cernés, les militaires furent sommés de se rendre, ce qu’ils firent sous la direction de leur officier le colonel Robert Marty, sans avoir tiré un seul coup de feu. Roger Lambert fut ainsi fait prisonnier avec plusieurs autres camarades. Rassemblés au Pont de Murat les captifs furent gardés prisonniers. Le lendemain 20 juillet, vers 20 h 30, six des gardes, dont Roger Lambert, durent creuser une longue fosse avant d’être fusillés et enterrés sommairement. Les troupes allemandes interdisant l’accès, les corps ne furent découverts que le 31 juillet1944.
En 1948, sa famille fit transporter le corps au cimetière de Saint Martin-des-Combes. Déclaré Mort pour la France, il reçut à titre posthume la Médaille militaire « pour faits exceptionnels de guerre et de résistance » et la Croix de guerre avec citation à l’ordre du corps d’armée : « Belle figure de patriote qui, dès le 6 juin 1944 se mit à la disposition des Forces françaises combattantes de l’intérieur. Toujours volontaire pour les missions périlleuses. A trouvé une mort glorieuse à la tête de son groupe le 19 juillet 1944 ».
Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Martin-des-Combes (Dordogne), sur une stèle dressée au Pont de Murat, commune de Saint-Dizier-Leyrenne (Creuse) et sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret. Son nom a été donné à la 227ème promotion d’élèves-gendarmes de l’École de gendarmerie de Châtellerault en 1996.
Sources

Michel Thébault

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