Né le 26 mars 1893 à Saint-Jean-de-Nay (Haute-Loire), exécuté sommairement le 12 juin 1944 à Neuville-sur-Saône (Rhône) ; manutentionnaire ; résistant Franc-tireur et partisan français (FTPF) dans la Loire.

Jean-Baptiste Pascal naquit au lieu-dit de Beyssac. Il était le fils de Baptiste Pascal, cultivateur, et Félicie Rome. A Saint-Jean-de-Nay, il exerça la profession d’agriculteur. D’après sa fiche matricule, il fut également monteur sur fer. Conscrit de l’année 1913, il fit la guerre 1914-1918. Le 20 août 1917, alors qu’il était soldat dans le 4e régiment du génie, il fut blessé à la Côte du Poivre (Meuse) par éclat d’obus à l’épaule droite. Démobilisé le 4 septembre 1919, il rentra dans ses foyers à Beyssac où il reprit son travail de cultivateur. Jean-Baptiste Pascal se maria avec Virginie Riou le 4 octobre 1919 à Saint-Jean-de-Nay. Ses trois fils, Marcel, Pierre et Roger naquirent en 1921, 1922 et 1924. Jean-Baptiste Pascal résida successivement à Brives-Charensac (Haute-Loire) en 1922, à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) en 1924, à Auteyrac (Vissac-Auteyrac, Haute-Loire) et à Firminy (Loire) en 1928. En 1931, il s’installa à Saint-Genest-Lerpt (Loire) au lieu-dit de Côte Chaude. En 1943, il était « manutentionnaire aux économats » et demeurait 40 rue Louis Guimet à Côte Chaude (Saint-Genest-Lerpt).
En mai 1943, Jean-Baptiste Pascal devint FTPF. Il fit partie du groupe ville de Saint-Genest-Lerpt et Saint-Étienne (Loire). Il participa à de nombreuses opérations de sabotage. Ses fils Pierre et Roger étaient également engagés dans les FTPF.
Victimes d’une dénonciation, Jean-Baptiste Pascal et ses trois fils furent arrêtés le 25 novembre 1943 par la Gestapo à Saint-Etienne. L’arrestation eut lieu lors du repas de noce de Marcel Pascal chez ses beaux-parents, rue du Puy (aujourd’hui rue Pierre Semard) ou au 2 bis rue Basson (à proximité de la rue du Puy). D’après sa fiche de Montluc, Jean-Baptiste Pascal fut arrêté pour « activité terroriste ». D’autres sources précisent que les Pascal auraient été appréhendés pour différents motifs : suite à une distribution de tracts anti-allemands, pour détention d’armes ou parce que Pierre Pascal était recherché comme réfractaire au Service du travail obligatoire.
Il semble qu’ils furent d’abord incarcérés à la caserne Grouchy (Saint-Etienne). Ils furent ensuite internés à la prison de Montluc (Lyon, Rhône), Jean-Baptiste, Marcel et Roger Pascal en novembre ou décembre 1943 et Pierre Pascal en décembre 1943. Le 6 janvier 1944, les Allemands fusillèrent Pierre Pascal sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua (Villeurbanne, Rhône). Le 11 janvier 1944, Marcel et Roger Pascal furent déportés au camp de Dora (Allemagne). Seul Marcel Pascal survécut à la guerre.
Le 12 juin 1944, vers 18h, Jean-Baptiste Pascal et vingt-deux autres prisonniers furent extraits de la prison de Montluc. Sous prétexte de les échanger contre d’autres détenus, les Allemands les entassèrent dans une camionnette, menottés deux par deux. Quatre soldats armés prirent place à l’arrière du véhicule pour les surveiller. Des hommes en civil et en uniforme, dont un agent français de la Gestapo, montèrent dans trois voitures. On imposa le silence aux prisonniers. Le convoi sortit de Lyon et s’arrêta vers 18h45 à Neuville-sur-Saône (Rhône), devant une carrière située sur la route de Civrieux (Ain), à 3 km environ du centre. Onze détenus furent jetés hors de la camionnette à coups de pied et de poing. Ils furent détachés et menés à 200 mètres de distance, dans un lieu isolé situé Montée du Parc (nommée anciennement Montée de la Chaumière). Ils durent se coucher à plat ventre dans un sentier. Vers 19h40, le peloton d’exécution formé d’une dizaine d’hommes tira des rafales de mitraillettes. Puis, les victimes reçurent le coup de grâce. Vint ensuite le tour des douze autres prisonniers. Ils furent conduits dans un pré, à peu de distance, et furent exécutés selon les mêmes modalités. Deux hommes du premier groupe furent blessés. L’un d’eux décéda dans la nuit à l’hôpital de Neuville-sur-Sâone, l’autre, seul rescapé, se réfugia dans une ferme. Les corps furent découverts le soir même par les autorités locales. Le 13 juin, les vingt-deux victimes furent numérotées, photographiées et inhumées dans le cimetière de Neuville-sur-Saône.
D’abord enregistré sous le numéro 20, le corps de Jean-Baptiste Pascal fut identifié par son fils Marcel Pascal le 24 septembre 1945.
Il obtint la mention « Mort pour la France ». Il fut homologué au grade de soldat de 1ère classe FFI en 1947. Le titre d’interné résistant lui fut accordé en 1960.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, Dossier de Jean-Baptiste Irénée Pascal.— Arch. Dép. Rhône, 3808W1078, 3460W3, 3335W25, 3335W15, 3335W22, 3335W6.— Arch. Dép. Haute-Loire, 1R1013, 1925W785 (mariage de Jean-Baptiste Pascal).— CHRD, Lyon, ar. 1816 (dossier de René Louis Delorieux).— Site Internet de la Fondation de la Mémoire de la Déportation. — État civil.

Jean-Sébastien Chorin

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