Né le 22 janvier 1910 à La Chapelle-Baloue (Creuse), fusillé sommairement en représailles le 14 août 1944 à Prémilhat (Allier), à la carrière des Grises ; boulanger ; résistant AS.

Il était le fils de Jules, Paul, Julien Auchatraire boulanger à La Chapelle-Baloue et de Marie, Julie, Annette Gaudon. Il apprit auprès de son père le métier de boulanger et il en assura la succession comme boulanger de la commune. Il épousa le 24 février 1934 à La Chapelle Baloue, Mauricette Madeleine Céline Pinard originaire de Crozant (Creuse). Ils eurent trois enfants, Bernard né en août 1934, Michel né en septembre 1938 et Charles né après le décès de son père le 27 novembre 1944.
Il appartenait à la Résistance, engagé dans sa commune à partir du 6 juin 1944 sous les ordres de Jean Baptiste Rosier dit Victor, instituteur à La Chapelle Baloue, commandant la 1ère Compagnie CFL, compagnie Victor, du Bataillon Anne (Armée Secrète, Creuse-Nord)). Il participa à des opérations de parachutages effectuées sur le terrain des Pierres Blanches, et au sabotage des lignes de transport d’énergie électrique, de voies ferrées et de matériel roulant en gare de Saint Sébastien. Ainsi le 13 juillet 1944, un train de marchandises transportant en particulier des produits alimentaires fut immobilisé en gare de Saint Sébastien (Creuse) par une coupure de la voie, et la locomotive détruite la nuit même par un sabotage de la Résistance. Les maquis locaux ouvrirent les wagons et s’emparèrent de marchandises pour leur ravitaillement (deux bons de réquisition émanant des FFI furent remis au chef de station : bon°1/ 10 sacs de sucre, 40 sacs de tabac, 4 sachets d’étoffes et 3 vélos ; bon n°2/ 500 kg de sucre...). Suite à des plaintes et dénonciations, les autorités d’occupation organisèrent les 2 et 3 août 1944, une vaste opération de perquisitions (sur listes établies à l’avance) et d’arrestations à Saint Sébastien et dans plusieurs communes voisines, dont La Chapelle-Baloue. Une unité de la Wehrmacht agissant sur ordre du SIPO-SD de Clermont-Ferrand procéda aux arrestations. Selon le témoignage de Jean Rosier responsable local (AS) de la Résistance (rapporté par l’historien du maquis Marc Parrotin, op. cit.) : « Dans le hangar de Charles Auchâtraire, les Allemands avaient découvert des cigarettes allemandes provenant du train immobilisé à Saint Sébastien ».
Arrêté le 2 août en même temps que son ouvrier boulanger Charles Lachassagne, il fut d’abord conduit à Guéret et incarcéré, puis transféré avec d’autres résistants creusois à la caserne Richemont à Montluçon (Allier). Il en fut extrait le 14 août 1944, vers 5 heures du matin, avec 41 autres civils également détenus au même lieu. Ils furent conduits en camion sur la route de Quinssaines jusqu’au lieu-dit Les Grises, sur la commune de Prémilhat (Allier). Ils furent fusillés, vraisemblablement en représailles aux multiples attentats et actes de sabotages accomplis dans le secteur de Montluçon dans les premiers jours d’août 1944. Les corps furent jetés dans des fosses creusées à l’avance et couverts de chaux vive.
Nommé en 1946 sergent FFI à titre posthume, il fut déclaré Mort pour la France en octobre 1945 et le titre d’interné résistant lui fut attribué en septembre 1954. Son nom figure sur le monument aux morts de la Chapelle-Baloue, sur la stèle commémorative de Prémilhat (Allier) et sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret (Creuse).
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 21622, dossier résistant pour Charles Auchartraire (nc). — AVCC Caen — Notes Raoul Vaugelade, ANACR de La Souterraine — Marc Parrotin, mémorial de la Résistance creusoise éditions Verso 2000 — Mémorial genweb — État civil.

Michel Thébault

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