Né le 31 décembre 1915 à Saint-Laurent (Creuse), massacré par la Milice le 25 juin 1944 au lieu-dit La Clairière, commune de Saint-Maurice–La-Souterraine (Creuse) ; employé communal à la ville de Guéret ; victime civile.

Il était le fils de Louis Bareige cultivateur au hameau du Moulin du Cher, commune de Saint Laurent (absent lors de la naissance de son fils car sous les drapeaux, mobilisé au 321ème RI) et de Jeanne Élise Boiron. Marié et père d’un enfant, Jacques, il devint employé municipal de la ville de Guéret (Creuse) tandis que son épouse tenait à Chavanat sur la commune de Saint Fiel (Creuse) un café – tabac.
Le 22 juin 1944, il se trouvait avec des amis dans le café de la Rhode à Guéret, café appartenant à son cousin Émile Bareige et tenu par l’épouse de celui-ci. Vers 17 h des éléments de la SIPO-SD et de la Milice encerclèrent les lieux. Émile Bareige dénoncé par un milicien habitant à proximité pour ses activités résistantes fut arrêté ainsi que son cousin Fernand Bareige présent à ce moment dans le café, et la maison perquisitionnée. Il semble que l’arrestation de Fernand Bareige dont la participation à la Résistance n’est pas prouvée, ait été motivée par l’homonymie et le lien de parenté avec Émile Bareige, qui le rendaient suspect. A l’issue de la perquisition, Émile et Fernand Bareige furent conduits à pied au siège de la Milice (Mme Bareige constata aussitôt la disparition d’une forte somme d’argent provenant d’une récente vente de bois). Ils y restèrent incarcérés jusqu’au dimanche 25 juin.
Le dimanche 25 juin 1944 se produisit à Guéret la grande rafle organisée par les chefs régionaux de la Milice avec l’aide de miliciens venus des départements voisins, rafle qui aboutit à l’arrestation de 79 personnes. Un convoi fut organisé le même jour pour transporter à Limoges (Haute-Vienne) l’ensemble des personnes arrêtées. Un car et des camions partirent de la place Bonnyaud à Guéret. Fernand Bareige, son cousin Émile Bareige et Alphonse Chiozzini arrêté le matin même, furent placés en fin de convoi dans une voiture particulière de la Milice. Sur la RN 145, à l’approche de La Souterraine, au lieu-dit La Clairière (commune de Saint-Maurice-la-Souterraine), le véhicule s’arrêta et les trois prisonniers furent exécutés sommairement. La disposition des corps, à quelque distance les uns des autres en lisière et dans le bois, pourrait laisser penser que les miliciens furent tentés de camoufler leur crime en une tentative de fuite. La cause la plus couramment admise après-guerre pour expliquer la séparation du groupe des personnes arrêtées et l’utilisation manifestement préméditée d’un véhicule particulier, fut la volonté de camoufler le vol à Émile Bareige d’une importante somme d’argent par les miliciens.
Après leur découverte, les corps furent transportés à La Souterraine où furent établis les actes de décès. Le corps de Fernand Bareige d’abord inhumé à La Souterraine fut transféré le 24 septembre 1944 à Saint Fiel et inhumé dans le cimetière communal de cette commune le 25 septembre.
Il obtint la mention Mort pour la France. Une stèle à La Clairière, commune de Saint-Maurice-La-Souterraine rappelle le souvenir des trois victimes. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint Fiel et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret.
Sources

SOURCES : Arch.Dép. Creuse (État civil) — Témoignage Mme Renée Picaud-Bareige (fille d’Emile Bareige) — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 — mémorial genweb.

Michel Thébault

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