Né le 6 mai 1897 à Lockweiler (Sarre, Allemagne, aujourd’hui commune de Wadern), exécuté le 1er septembre 1943 à Berlin (Allemagne) ; mineur aux Houillères de Petite – Rosselle (Moselle) ; membre du Parti communiste allemand (KPD) en exil en France ; exécuté à la prison de Berlin-Plötzensee.

Joseph Wagner commença à travailler en 1913 aux Houillères de Petite-Rosselle (Lorraine annexée). Après sa mobilisation le 31 mai 1917 dans l’armée impériale allemande, il put reprendre à compter de juin 1919 un emploi de mineur à Petite-Rosselle. Il l’occupa jusqu’en décembre 1924, date de son départ pour travailler dans une mine de Sarre (Allemagne).
Militant syndical et politique au Parti communiste allemand (KPD), Joseph Wagner était membre du Conseil d’arrondissement de Wadern (Sarre) et du conseil municipal de Lockweiler, sa ville natale. Il mena de 1933 à 1935 la lutte antifasciste dans la commune de Schmelz (Sarre, aujourd’hui Lebach). Il revint s’installer en Moselle, à Forbach, après le référendum de 1935 rattachant la Sarre à l’Allemagne nazie. L’exilé y dirigea la section locale du KPD jusqu’au début de la guerre. Joseph Wagner fut membre du comité du Front populaire de la ville.
Au début de l’année 1940, Joseph Wagner travailla aux charbonnages de Faulquemont (Moselle). Il abandonna cet emploi avant l’annexion de la Moselle au Reich hitlérien. Son nom figurait dans le compte rendu d’interrogatoire d’Alphonse Rieth* : revenu à Forbach, en Moselle annexée de fait par le IIIè Reich, le secrétaire général du Syndicat confédéré des mineurs de Moselle fut arrêté par la police nazie le 14 octobre 1940 et interrogé jour et nuit les 8 et 9 décembre. Il signa une déposition décrivant dans le détail les structures de la CGT mosellane et donnant des indications sur les socialistes et communistes sarrois exilés en Moselle après le référendum de 1935. Ces informations permirent l’arrestation et la déportation de plusieurs militants. Joseph Wagner fut quant à lui d’abord interné dans le sud de la France où il s’était réfugié. Enfermé à la prison de Castres (Tarn), il fut livré en 1942 à la Gestapo, sur décision du régime de Vichy, et emprisonné à Sarrebruck (Sarre, Allemagne). Il fut condamné à mort par le tribunal populaire nazi, et exécuté(guillotiné) le 1er septembre 1943 à la prison de Berlin-Plötzensee où il avait été transféré.
Joseph Wagner s’était marié en 1922 avec Hélèna Schuster, couturière, avec laquelle il eut une fille, Maria née le 18 août 1903 à Lockweiller.
Sa veuve ne s’est pas remariée. Sans être elle-même militante active, elle fut en contact avec Franz Dahlem qui avait connu Josef Wagner et qui proposa d’accueillir sa fille Maria pour faire des études en RDA, ce qui ne se fit pas.
Son nom figure sur une plaque posée en 2014 sur la prison de Castres.
Sources

SOURCES : Arch. des Houillères du Bassin de Lorraine : dossier personnel. - Luitwin Bies, Gestapo contra CGT Lothringen. Die Auskünfte des Alphonse Rieth von 1940, Saarbrücken, VVN-Bund der Antifaschisten, Landesverband Saar, 2000. - Cédric Neveu, La Gestapo en Moselle. Une police au cœur de la répression nazie, Metz, Éditions Serpenoise, 2012. — Témoignage de son arrière-petite-fille, octobre 2022.

Iconographie
ICONOGRAPHIE : Portrait (vers 1940) : collection personnelle de Luitwin Bies (transmis par Pierre Schill).

Pierre Schill

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