Né le 5 juin 1913 à Sidi Bel Abbès en Algérie (département d’Oran), exécuté sommaire le 20 août 1944 à Saint-Genis-Laval (Rhône) ; employé à la mairie de Saint-Étienne (Loire), résistant au sein des Mouvements unis de Résistance (MUR).

Ernest Bonnave informait la Résistance depuis son poste à la mairie, il établissait de fausses cartes d’identité et de ravitaillement pour les réfractaires du Service du travail obligatoire (STO). Repéré par la Gestapo, il se réfugia à Lyon où il fut arrêté et enfermé dans la cellule 67 de la prison de Montluc le 12 août 1944.
Le 20 août 1944, vers 7 heures 30, 120 détenus étaient tirés de leur cellule, attachés deux par deux et conduits dans deux fourgons dont l’un portait l’inscription « Gendarmerie nationale ». Une vingtaine de soldats allemands et une douzaine de miliciens participaient à l’opération. Vers 8 heures 30, les deux cars escortés par 5 à 6 berlines de marque Citroën traversaient Saint-Genis-Laval et s’engageaient dans la montée de l’Observatoire vers le fort de Côte Lorette. La veille, les Allemands étaient venus reconnaître les lieux. Les cars entrèrent dans la cour du fort désaffecté et les prisonniers furent entassés dans la maison du gardien. Quelques minutes plus tard, des coups de feu éclatèrent et les salves intermittentes allaient durer plus de trois quarts d’heure. Quelques hommes tentèrent de s’échapper mais repoussés dans la maison, ils furent abattus. Vers dix heures, de la fumée s’éleva et des explosions se firent entendre. Le maire et le chef de la gendarmerie tentèrent en vain de se rendre sur les lieux. Ce n’est que vers 16 heures qu’ils purent accéder au fort : au milieu des décombres, les corps calcinés étaient méconnaissables et leur identification allait prendre de longs mois. Ernest Bonnave figurait parmi les victimes.
Le jour même, Saint-Étienne fut libérée.
Le dimanche 18 mai 1947, un hommage présidé par le Docteur Henri Muller, maire de la ville, était rendu à Ernest près du domicile de ses parents, 2 impasse Saint-Honoré à Saint-Etienne. Une plaque était dévoilée et le nom du résistant martyr était donné à la dite impasse. Il obtint la mention « Mort pour la France » et son nom figure aussi sur la plaque commémorative 1939-1945 des élus et employés communaux, dans le hall de l’Hôtel de Ville de Saint-Étienne et sur le Caveau des Martyrs à Saint-Genis-Laval.
Sources

SOURCES : SGA Mémoire des Hommes. — Arch. Dép. Rhône. — La Dépêche du 19 mai 1945 .— Bruno Permezel, Victimes de l’occupation, à Lyon et alentour , éditions BGA Permezel. — Comité Départemental de Liaison des Associations d’Anciens Combattants du Rhône.

Michelle Destour

Version imprimable