Le 31 août 1944, quatorze civils de quatorze à soixante-douze ans furent massacrés.

Monument des fusillés
Monument des fusillés
Hommage aux fusillés, sept. 1944
Hommage aux fusillés, sept. 1944
Inauguration de la place Jouart
Inauguration de la place Jouart
Un rapport de la section de gendarmerie de Vervins (Aisne) fut établi le 26 septembre 1944, notamment sur la foi de témoins directs des faits : Mesdames Delaby et Boutillier.
Le capitaine Couraux indiqua ce qui suit [5] :
« Le 31 août 1944 à 17 h. 30, des actes d’atrocité aussi barbares que sauvages ont été commis par une formation allemande de "S.S." qui a massacré et lapidé 14 hommes et incendié 36 maisons.
Arrivée à Plomion à 16 h. 30, cette formation, prétextant avoir essuyé des coups de feu au lieu-dit « La Comtesse » à deux kilomètres à l’Ouest de cette localité, a pénétré dans les maisons pour les piller, puis les incendier [6].
Ensuite les soldats S.S. qui portaient sur la manche l’inscription "Adolph Hitler", ont cherché les hommes du pays et en ayant découvert 14, ils les ont emmenés dans une pâture.
Là, malgré les supplications de ces innocentes victimes, ils les ont mitraillés, puis tailladés à coups de baïonnettes et aussi achevés à l’aide d’un instrument contondant dont les coups ont été spécialement portés sur le crâne. Ensuite ces soldats barbares ont dépouille leurs victimes des valeurs et objets qu’elles possédaient. Les témoins oculaires terrifiés de ces atrocités, sont Mme Delaby et Mme Boutillier qui étaient cachées derrière une haie.
À Plomion, aucune identification que celle de "S.S. Adolph Hitler" n’a pu être faite.
Les recherches effectuées aux environs m’ont permis de découvrir à Vervins une pièce à conviction donnant le nom d’un des Officiers de cette formation barbare. Il s’agit du Major MEYER.
Le 1-9-1944 à 6h45 cet Officier S.S. s’est présenté à Vervins chez le pharmacien Lemaire où il s’est fait remettre des produits pharmaceutiques.
En vue de son réapprovisionnement, le pharmacien lui a demandé de vouloir bien signer la facture ci-jointe, sur laquelle est ainsi apposée la signature de ce sinistre chef.
Les témoins de la présentation de cet Officier chez Lemaire son M. Laude et Melle Palmyre Jumelle.
Cet Officier est monté dans une voiture automobile portant l’indication S.S. - Allerich - Il s’agissait d’un véhicule à quatre roues, porte-grenades.Sur la carosserie de la voiture, à la craie la mention suivante était portée : Plomion 31-8-1944.
En conséquence, j’ai l’honneur d’émettre l’avis que le major MEYER est bien le chef des sinistres soldats auteurs des atrocités de Plomion ».
Hommage aux fusillés, sept. 1944

Une autre source (Picardie 1939-1945) précise que, effectivement, les soldats présents à Plomion appartenaient au « I./SS-Panzer Grenadier Regiment 25 [7], qui faisait partie de la 12. SS-Panzer-Division Hitlerjugend placé sous le commandement à l’époque du SS-Brigadeführer Kurt Meyer [8] ».
Le lendemain, 1er septembre, arrivèrent les soldats du 47th Infantry Regiment (sous le commandement du colonel George W. Smythe) de la 9th Infantry Division américaine.


Monument des fusillés
Un monument fut érigé sur les lieux du massacre. Il porte les mots suivants :
« 31 août 1944
Le Boche est passé par là... En ce lieu furent
massacrés quatorze Plomionnais innocents ».
Il repose sur quatorze piliers sur lesquels sont inscrits les noms des massacrés.
  1. Boucher Pierre ;
  2. Colombé André ;
  3. Jouart Désiré ;
  4. Jouart Edmond ;
  5. Jouart Edmond ;
  6. Jouart Ferdinand ;
  7. Jouart Fernand ;
  8. Lebrun Paul ;
  9. Lefèvre Émile ;
  10. Legrand Frantz ;
  11. Mandron Léon ;
  12. Minez Paul ;
  13. Thibolot Georges ;
  14. Vallé Eugène.


Le 17 novembre 1944, une enquête pour crime de guerre fut ouverte pour éclairer les circonstances du massacre. Le rapport précise que l’unité en cause est la 1ère division de Panzers de Potsdam « Adolf Hitler ».


Ce massacre se place entre celui de Tavaux, les 30 et 31 août, et celui d’Étreux (2 septembre).
Le 31 août 2016 a été inaugurée la place Jouart, là où se trouvaient les roulottes de la famille des massacrés, qui ont été brûlées. Selon le témoignage de Thierry Gurhem, petit-fils de Ferdinand Jouart, la veuve de celui-ci et ses six filles ont dû faire face aux difficultés seules.
Inauguration de la place Jouart
Sources

SOURCES. Arch. dép. Aisne., fonds Berthiault. Le Démocrate de l’Aisne (impr. à Vervins), art. des 1er et 8 sept. 1944. Dossier 15205/4018 : crimes de guerre commis dans le département de l’Aisne, 1944-1949. — Sites Internet : Mémorial GenWeb ; Picardie 1939-1945 ; blog I. Nettelet. — Témoignage de Thierry Gurhem, petit-fils de Ferdinand Jouart.

BIBLIOGRAPHIE. Comité national des écrivains (Henry Malherbe et alii), Un village de France, La Bibliothèque française, 1945, 25 p. : pl. ; traduction anglaise par Berthe Cortot.

Iconographie
ICONOGRAPHIE. Memorial GenWeb ; coll. Thierry Gurhem

Frédéric Stévenot

[1Transcription exacte.

[2D’après Le Démocrate, le capot de l’un des camions allemands montrait trois impacts de balle. Effectivement, des tirs ont été effectués au pont Brouton, sur la route de Nampcelles

[3Ce régiment SS était commandé par le SS-Sturmbannführer Waldmüller. Il fut tué le 8 septembre 1944. Voir sa biographie.

[4Voir sa biographie.

[5Transcription exacte.

[6D’après Le Démocrate, le capot de l’un des camions allemands montrait trois impacts de balle. Effectivement, des tirs ont été effectués au pont Brouton, sur la route de Nampcelles

[7Ce régiment SS était commandé par le SS-Sturmbannführer Waldmüller. Il fut tué le 8 septembre 1944. Voir sa biographie.

[8Voir sa biographie.

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