Né le 2 janvier 1915 à Paris (IVe arr.), massacré le 26 juin 1944 à Saint-Laurent-de-Mure (Isère, Rhône depuis 1967) ; fourreur ; victime civile.

Jean Borowski était le fils de Schailim, Joseph (dit Joseph) Borowski, fourreur, et de Nola (Lea) Waniewitche (Waniewiez). Il naquit au domicile de ses parents, 27 rue des Rosiers (Paris, IVe arr.). Il avait une sœur, Suzanne Borowski, née le 5 octobre 1911 à Varsovie (Pologne). Jean Borowski devint fourreur.
En 1944, il demeurait à Lyon (Rhône), 25 rue du Doyenné (Ve arr.).
Le 22 juin 1944, il fut arrêté par la Gestapo vraisemblablement parce qu’il était Juif. Il fut incarcéré à la prison de Montluc (Lyon).
Le 26 juin 1944, extraits de Montluc, Jean Borowski et Jacques Godinger furent contraints de monter dans une Traction avant noire. Vers 12h30, la voiture arriva à Saint-Laurent-de-Mure (Isère, Rhône depuis 1967) et s’arrêta au lieu-dit les Glandiers, en bordure du chemin qui reliait la route nationale numéro 6 (aujourd’hui Départementale 306) à la commune de Colombier-Saugnieu. Les Allemands firent descendre Jean Borowski et Jacques Godinger du véhicule, ils les exécutèrent puis ils repartirent en direction de Lyon. Un témoin, Gabriel Montchal, entendit les Allemands tirer : « […] vers 12h40, je me trouvais dans un champ situé près de la route de St-Laurent à Colombiers, lorsque j’ai entendu claquer quatre coups de feu. J’ai eu l’impression qu’on venait de tuer quelqu’un car aussitôt après les coups de feu j’ai entendu le ronflement d’une voiture qui faisait demi-tour et qui ensuite démarrait. D’après le bruit de moteur, il me semble que c’est une traction avant. Comme je venais de terminer mon travail, je rentrais sur St-Laurent, lorsque sur le talus à 3 mètres environ de la route, j’ai remarqué la présence de deux cadavres d’hommes. Je me suis approché pour me rendre compte si ces hommes étaient morts. L’un était couché sur le dos et l’autre sur le ventre légèrement tourné. Dès ma découverte, je me suis rendu chez Monsieur le Maire de St-Laurent pour l’avertir. […] ». Marcel Baconnier, maire de Saint-Laurent-de-Mure, alerta la police qui se rendit sur les lieux pour constater les faits. Les policiers découvrirent les deux cadavres dans un pré se trouvant en bordure du chemin vicinal. Les deux hommes reposaient perpendiculairement à la route, les pieds sur le bord du fossé. Sur chacun des deux corps, ils relevèrent les traces d’entrée de deux balles, l’une à la tempe droite et l’autre à la nuque. Les victimes étaient dépourvues de pièces d’identité et ne purent être identifiées. La police attribua le numéro 12 au cadavre de Jean Borowski : « N°12 : Taille 1 m 65, 30 ans environ, cheveux châtains moyen, front légèrement fuyant, nez légèrement vexe, menton saillant, […] Cicatrice opératoire appendicite, calvitie fronto-pariétale très prononcée. » Il avait une cicatrice au genou gauche, une autre au genou droit et une troisième au mollet gauche. Jean Borowski était vêtu d’un complet bleu roi dans un état neuf, d’une chemise bleu clair Lacoste, de chaussettes en laine gris rosé. Des talonnettes noires étaient cousues en bas de son pantalon. Il était chaussé de souliers bas marron-rouge avec bouts ferrés en bon état. Les policiers trouvèrent sur lui un mouchoir en fil blanc avec l’initiale « L ».
Jean Borowski fut inhumé au cimetière de Saint-Laurent-de-Mure.
Le 9 août, son corps fut identifié par sa sœur Suzanne. Le procès-verbal d’identification fut établi le 10 janvier 1945. Suzanne Borowski, demeurant à Lyon, 25 rue Doyenné, reconnut à nouveau formellement son frère.


Voir : Saint-Laurent-de-Mure, 17 et 26 juin 1944
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W605, 3808W606, 3335W22, 3335W14, 3460W4, 3460W2.— État civil.

Jean-Sébastien Chorin

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