Né le 27 décembre 1915 à Paris (XVIIIe arr.), fusillé le 1er avril 1944 à Karlsruhe (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; représentant de commerce ; résistant du réseau SR Alliance.

Camille Schneider était le fils de Eugène Étienne Schneider, employé de banque, âgé de 28 ans et de Julie Léonie Serres, âgée de 37 ans.
Il étudia pendant quatre ans dans une école technique supérieure et en sortit ingénieur. Il effectua ensuite son service militaire dans un régiment de pionniers, à Nancy avant d’être rappelé en novembre 1939 dans la région de Forbach (Moselle).
Au moment de l’armistice, il occupa un poste de téléphoniste à la délégation française d’armistice, à Wiesbaden (Hesse) et fut démobilisé en août 1940. Il devint représentant de commerce en région parisienne puis à la fin de 1940, l’absence de travail le força à franchir la ligne de démarcation. En passant par Pau, il rencontra le capitaine de réserve Pierre Gascogne, chef de la patrouille Sud-Ouest du réseau Alliance. Camille Schneider intégra donc le réseau en prenant le pseudonyme de "Jaguar" et en août 1941 il participa avec Pierre Gascogne à la récupération d’un agent anglais qui apportait du matériel radio.
Soupçonné d’espionnage, il fut arrêté par la police française en novembre puis relâché sans jugement en janvier 1942. En avril de la même année, Il devint agent de renseignements et de liaison du PC, récupérant et transportant du courrier. Adjoint du chef du secteur Méditerranée "Bonne Mère", à Marseille, il fut chargé à partir d’octobre 1942, de la surveillance du port de Marseille et de la circulation ferroviaire concernant les transports de troupes et de matériel de l’ennemi.
Il fut arrêté le 29 janvier 1943 au retour d’une mission et emprisonné. Déporté vers l’Allemagne via Fresnes (Seine, Val-de-Marne) et le camp de Compiègne (Oise), il fut incarcéré à la forteresse de Bruchsal (Bade-Wurtemberg, Allemagne) le 28 octobre 1943.
Le 18 novembre 1943 l’acte d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie fut transmis par la Gestapo de Strasbourg au Tribunal de guerre du Reich avec la classification "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard) et Camille Schneider fut transféré à la prison de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne) pour y être jugé avec quatre autres coaccusés formant le groupe portant son nom. Il fut traduit avec eux devant le 3e Senat (chambre) du Tribunal de guerre du Reich présidé par le juge Karl Schmauser, les 18, 20 et 21 décembre 1943.
Le lendemain du procès, il retourna à la prison de Bruchsal (Bade-Wurtemberg, Allemagne). Condamné à mort, le jugement fut confirmé le 20 janvier 1944 par l’amiral Bastian et à l’aube du 1er avril 1944 il fut extrait de sa cellule ainsi que 13 autres détenus du réseau Alliance pour être conduit au champ de tir de la Wehrmacht, dans la forêt du Hardtwald, à Karlsruhe (Bade-Wurtemberg, Allemagne) puis fusillé à 7h32 avec Émile Rocher. Les cadavres furent jetés dans une fosse commune, à l’extérieur de l’enceinte du cimetière central de Karlsruhe. En mai 1945 ils furent découverts par l’armée française et inhumés avec les honneurs militaires le 30 juin 1945 dans le cimetière français. Le 3 juillet 1947, les corps furent à nouveau exhumés et retrouvèrent pour la plupart leur commune d’origine. Depuis le 1er avril 2014, une stèle rappelle à Karlsruhe leur sacrifice.
Il obtint la mention "Mort en déportation" par arrêté du 18 avril 2000.
Sources

SOURCES : Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 1. — Brochure "Karlsruhe Erinnert" éditée par la ville de Karlsruhe en 2015. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Mémorial GenWeb. — État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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