Dans la nuit du 5 au 6 juillet 1944 eut lieu un parachutage sur le terrain du maquis : deux avions larguent sept tonnes de matériel, immédiatement entreposé avant d’être dispersé en plusieurs dépôts. La nuit suivante, le groupe est occupé sur un autre terrain, près de Le Sourd (Aisne) : le matériel reçu ne peut être transporté.
Le 7 juillet, vers 9 heures du matin, une camionnette arrive au PC du moulin de la Coupille, à Saint-Algis. Elle est conduite par Frick, chef régional du BOA, accompagné de son adjoint, qui vient récupérer du matériel et des armes, pour remplacer ce qui a été détruit lors d’une attaque SS. À 10 heures, le chargement est terminé. Les deux radios commencent leur émission.
À 10 h. 20, Gaston Baron, guetteur dont le poste est à un kilomètre du maquis, arrive à toute allure. Il signale que quatre voitures contenant quinze Allemands sont arrêtées sur les hauteurs de Saint-Algis. Ils sont très excités et étudient une carte. Gaston Baron indique que des camions venant de différentes directions (Hirson, Vervins, Guise) convergent vers le village. Le chef de zone conseille à Frick de partir rapidement, ce que celui-ci fait.
Il reste alors quatorze combattants. Chacun a rejoint son poste. À 10 h. 30, les Allemands en civil abattent une sentinelle. Bachimont avait cru voir arriver des amis : il reçoit une balle dans le poumon droit. Le cantonnement est complètement encerclé, et le groupe a toutes les peines à s’échapper. Les assaillants eurent douze morts et dix-neuf blessés graves. Quatre résistants furent tués.
  1. ANNOEPEL Marcel (opérateur radio) ;
  2. BACHIMONT Edmond Paul Thomas ;
  3. DROIT André Eugène ;
  4. POLVENT Hector Alexandre.

Jean Merlin, l’un des responsables de la Résistance locale, fut blessé. Florent Debuisson (né le 23 nov. 1924 à Saint-Quentin) fut capturé. Enfermé à la prison de Saint-Quentin, il fut transféré le 27 juillet au camp de Royalieu, à Compiègne (Oise). Il fut alors déporté le 17 août 1944 au camp de concentration de Buchenwald (matricule 81 568), par le convoi i.265. Il fut affecté au kommando de Gandersheim (ou Bad-Gandershim ou Brunshausen), avant d’être évacué vers Dachau en avril 1945. C’est là qu’il fut libéré le 24 avril. il semble n’être rentré que le 19 juin 1945.
Un monument marque ce lieu de mémoire, qui fut inauguré le 8 juillet 1945. Il rend hommage aux victimes, mais aussi à Arnaud Bisson. Chef départemental BOA, il fut abattu lors d’une mission sur le territoire de la commune de Lemé (Aisne), non loin de là.
« À la mémoire de 5 héros de la Résistance membres du bureau des opérations aériennes tombés pour la libération du pays tombés glorieusement le 7 juillet 1944 au cours de la défense du maquis Héritiers des grandes traditions françaises 14 soldats de la Résistance ont soutenu le 7 juillet 1944 au moulin de la Coupille situé à 250 m d’ici un combat héroïque contre la Gestapo et d’importantes forces allemandes qui ont subi des pertes sensibles : 12 morts et 19 blessés graves Quatre résistants ont été tués : ils sont morts pour notre liberté ».
La 455e promotion de gendarmes de l’école de Chaumont (Haute-Marne) porte le nom « Ceux du maquis de la Coupille », en hommage aux quatre résistants dont trois exerçait cette profession, à l’exception de Marcel Annoepel.
Sources

SOURCE. Arch. dép. Aisne, 984 W 234. — Site Internet : Mémorial GenWeb ; L’Aisne nouvelle, 1/7/2014 ; Fonds pour la mémoire de la Déportation ; Association française Buchenwald Dora et Kommandos.

ICONOGRAPHIE. Site Internet : Généalogie Aisne.

Frédéric Stévenot

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