Né le 8 mai 1906 à Brousse (Bursa, Turquie), exécuté sommairement le 8 juillet 1944 à Portes-lès-Valence (Drôme) ; interne en médecine ; résistant dans l’Ain puis dans le Rhône.

D’origine juive, Roger Caraco était le fils de Joseph Caraco et de Rachelle Bensasson.
Il épousa Ritha Bertchansky le 4 novembre 1939 à Poitiers (Vienne).
Il était officiellement domicilié à Marseille (Bouches-du-Rhône), 26 rue Saint-Antoine.
Il s’engagea dans le régiment de marche des volontaires étrangers du Barcarès (Pyrénées-Orientales).
Médecin ou étudiant en médecine, les indications sont incertaines.
En 1943, il exerçait à Thoirette, aujourd’hui Thoirette-Coisia (Ain), village de la vallée de la rivière Ain, à quelques kilomètres d’Oyonnax (Ain).
En septembre 1943, il s’engagea dans la Résistance et rejoignit les rangs du groupement Nord, dit Louise, de l’AS de l’Ain.
Voici le témoignage de Gabriel Jeanjacquot, chargé de créer le camp de Granges, devenu par la suite le camp Michel : « Le premier, le docteur Caraco qui pratiquait à Thoirette, avait rejoint de son plein gré la formation de Granges. La carrure athlétique, un nez déparant une figure aux traits d’autant plus mobiles et agités qu’il palabrait continuellement, une nature emportée qui n’éveillait pas de sympathie, tel était Caraco.
La médecine ne l’intéressait qu’accessoirement. « Je veux être soldat avant d’être médecin », répétait-il sans cesse. Soldat, il pouvait l’être car son courage frisait souvent la témérité irréfléchie. Néanmoins, il était avec des méthodes personnelles un bon praticien et s’était attaché les hommes qui avaient éprouvé ses qualités.
En novembre 43, sur L’ Echelle, il avait créé dans un baraquement, avec l’aide de Henri, infirmier de la Marine, une petite infirmerie qui, par son installation, son matériel et ses drogues, aurait fait l’envie du Service de Santé Militaire en campagne.
Puis un jour il partit rejoindre les groupes-francs lyonnais où, sous le pseudonyme de docteur Coulomb, il prit la direction d’une équipe d’action. Il laissait définitivement le bistouri pour la mitraillette.
Le docteur Roger Caraco fut arrêté le 10 juin 1944 et fusillé le 8 juillet à Bourg-les-Valence.
 »
En 1944 il habitait Lyon (Rhône) où il était interne à l’hôpital Grange-Blanche.
Selon son épouse, il fut arrêté par la police allemande le 10 juin 1944, alors qu’il se trouvait chez Marie-Louise Rampin, alias Rivière, Grande rue de la Croix-Rousse, Lyon 4e arr..
Il fut incarcéré à la prison de Montluc à Lyon puis amené à Portes-lès-Valence (Drôme) où il fut exécuté en représailles de sabotages le 8 juillet 1944.
Il fut officiellement identifié le 1er août 1945 par son épouse qui le reconnut formellement sur la photographie n° 11 réalisée par le service régional d’identité judiciaire de Lyon.
Roger Caraco obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur, et interné résistant (DIR).
Son nom figure sur la stèle commémorative érigée à Portes-lès-Valence.
 
Est-ce sa sœur ? : Nahum, née Caraco (Zimboul dite Juliette) en 1893 à Brousse (Turquie), décédée en 1945 à Ravensbruck (Allemagne).
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 38127 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 105655 (nc) ; GR 19 P 1/3. — Arch. Dép. Rhône et Métropole, 3460 W 2. — Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. 273. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 197. — Permezel, op. cit., p. 129. — Shoah, Yad Vashem. — Stèle des fusillés Portes. — Mémoire des Hommes. — Site des amis du musée de la Résistance de Nantua

Claude Pennetier, Jean-Luc Marquer

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