CABRÉ FIOL Bartolomé [Pseudonyme dans la Résistance : James], aussi écrit Bartholomé
Né le 25 juillet 1914 à Figueras (Espagne), mort en action le 5 juillet 1944 à Dornas (Ardèche) ; réfugié espagnol incorporé dans une compagnie de travailleurs étrangers en Ardèche (1940-1942), communiste ; résistant, membre du réseau Cochet, de l’Armée secrète (AS) puis des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTP).

Nécropole Nationale de La Doua, Villeurbanne (Métropole de Lyon)
Photo : Geneanet, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

Dornas (Ardèche), plaque commémorative
Photo : Geneanet, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0
Au cours de l’année 1941, il fit la connaissance de Juan Pujadas, réfugié qui résidait librement à Aubenas. Le premier contact s’établit par hasard à Aubenas, au café du Siècle, alors qu’il discutait en espagnol avec Ramon Mateu et Émilio Pascual, José Peiro, ouvriers espagnols incorporés dans le 160e Groupement de Travailleurs Étrangers (GTE) et détachés sur des chantiers près d’Aubenas. À l’été 1941, lorsque Juan Pujadas décida avec ses amis de constituer un noyau de dissidence composé exclusivement de républicains espagnols, il était déjà un membre du réseau Cochet.
Après avoir participé à un travail de propagande en liaison avec les mouvements Combat et Libération, Bartolomé Cabré fut l’un des agents de l’Armée Secrète au sein du GTE : il donnait des informations permettant de faire fonctionner les filières de désertion. Compromis, il dut à son tour prendre le maquis. Au mois de décembre 1943, il devint membre d’un des premiers maquis d’action de la région d’Aubenas : le maquis de la Haute-Valette (sur la commune de Lentillères et dans les environs). Au total, ils étaient trois Espagnols dans ce maquis, dont Émilio Pascual, résistant de la première heure ayant échappé à une arrestation de la Gestapo. Bartolomé Cabré participa à la plupart des missions dévolues au maquis jusqu’en mars 1944 : coups de mains, réception de parachutages et sabotages.
Bartolomé Cabré rejoignit ensuite les maquis Francs-Tireurs-et-Partisans (FTPF) du secteur de Saint-Martin-le-Supérieur pour intégrer des formations réputées plus combatives et mobiles que les maquis AS. Il fut incorporé dans la 7 102e Cie. Le 5 juillet, une colonne allemande se dirigea sur Le Cheylard où se trouvait l’état-major du Comité départemental de Libération. Envoyé à Dornas, près de Mézilhac, Bartolomé Cabré fut tué au combat à Dornas (Ardèche), quartier dit La Sogne, par un obus de 37. Le transfert de son corps à Aubenas, après la Libération, fut l’occasion d’une cérémonie solennelle dans le château.
Sa dépouille fut transférée ultérieurement à la Nécropole Nationale de La Doua à Villeurbanne (Métropole de Lyon), carré D, rang 7, sépulture 26.
Il obtint la mention Mort pour la France et fut homologué résistant, sous-lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur.
À Dornas, une plaque commémorative rend hommage à ce combattant venu d’outre-Pyrénées.
Voir : Dornas, 5 juillet 1944
SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 99413, dossier résistant Bartholomé Cabré (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 36459, dossier victime de guerre pour Cabré Fiol (nc). — Léon-Mary Estèbe, La Flambée des heures (roman autobiographique), La Ravoire, Éd. Gap, 1989, 148 p. — Hervé Mauran, Espagnols Rouges, un maquis de républicains espagnols en Cévennes (1939-1946), Nîmes, Éd. Lacour-Ollé, 1995. — Hervé Mauran, « Le camp espagnol de Saint-Maurice-d’Ibie », Revue des enfants et amis de Villeneuve-de-Berg, n°annuel, 1999. — Renseignements fournis par Juan Pujadas (Aubenas), René et Georgette Montérémal (Le Teil), Léon-Mary Estèbe (Villeneuve-de-Berg) et Jean-Claude Courtial. Compléments par Eric Panthou. — Geneanet. — Mémoire des hommes.
Hervé Mauran