Né le 27 août 1925 à Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise, Essonne), exécuté le 20 juin 1944 à l’Isle-Adam (Seine-et-Oise, Val-Oise) ; étudiant ; sympathisant de la Jeunesse Étudiante Chrétienne ; F.F.I., Compagnon de la Libération.

Neveu d’Honoré d’Estienne d’Orves, David Régnier était lycéen au lycée Lakanal de Sceaux. Son père, Maurice Régnier, Officier de réserve, a été fait prisonnier dès le début des hostilités. Réfugié un temps près de Royan avec sa famille, à l’entrée de la Wehrmacht dans Paris, sa mère, Louise Julie d’Estienne d’Orves, décida de retourner dans la maison de Verrières-le-Buisson, qu’elle trouva occupée par les Allemands, devant vivre dans le petit espace qui lui était laissé par l’occupant.
David Régnier retourna au lycée Lakanal, en première. À la fin de l’année, il passa son baccalauréat. Son oncle Honoré d’Estienne d’Orves fut fusillé le 29 août 1941 par les Allemands au Mont-Valérien, David Régnier jura de poursuivre son combat.
En octobre 1942, il entra à Louis-le-Grand pour préparer le concours de l’École navale et y fréquenta la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) ; il découvrit le mouvement de résistance de Philippe Viannay, Défense de la France. Il y entra immédiatement et son sens de l’organisation le plaça très vite à la tête d’une chaîne de diffusion du journal clandestin, qu’il distribua dans plusieurs lycées parisiens. A la rentrée de septembre 1943, il arrêta ses études et entra dans la clandestinité.
Membre du Corps franc de protection de Défense de la France chargé d’assurer la sécurité de ceux qui distribuaient du matériel de propagande et des armes, David Régnier en devint le responsable en avril 1944.
Il se rendit souvent à Lyon pour les besoins de son mouvement avant de rejoindre au printemps 1944 le maquis de Seine-et-Oise Nord organisé par Philippe Viannay. En charge de la protection du camp de Ronquerolles au nord de Pontoise, il prenait également une part active à l’application du plan Vert, sabotant voies ferrées, lignes téléphoniques, ponts et routes.
Jean-Christophe Notin relata le peu de moyen dont disposait Défense de la France dans le secteur. Un transport d’armes effectué le 2 juin 1944 dans une vieille camionnette Ford à gazogène depuis Thiais (Seine, Val-de-Marne), des contrôles routiers, un barrage où un policier français demanda aux deux résistants, dont David Régnier, de prendre à bord quatre SS. Ils prirent place, s’asseyant sur des caisses de munitions recouvertes par une bâche… descendirent à Louveciennes (Seine-et-Oise, Yvelines).
Le 17 juin 1944, à la tête de son groupe, il organisa le déraillement d’un train chargé de chars en pièces détachées sur la ligne Paris-Creil puis les hommes tirèrent à la mitraillette sur un convoi de troupes immobilisé par la destruction de la voie.
Mais, deux jours plus tard, à la suite d’une dénonciation, trois bataillons allemands appuyés par des automitrailleuses, encerclaient le bois de Ronquerolles où se trouvait le poste de commandement du maquis et le commandant Philippe Philippe Viannay. Les soixante hommes, malgré leur courage succombèrent sous le nombre à l’issue de combats acharnés. David Régnier se battit jusqu’à l’épuisement de ses munitions contribuant à la dispersion du maquis et du commandant Philippe. Blessé, il fut fait prisonnier avec plusieurs de ses compagnons et il fut exécuté le lendemain, 20 juin 1944, à l’Isle-Adam.
Son inhumation se déroula au cimetière de Verrières-le-Buisson où il fut inhumé près d’Honoré d’Estienne d’Orves.
Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », il a été homologué F.F.I., interné résistant. David Régnier fut décoré Chevalier de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération (décret du 17 novembre 1945), Croix de Guerre 1939-1945 et Médaille de la Résistance.
Sources

SOURCES : SHD, Caen AC 21 P 141480. – Bureau Résistance, Vincennes, GR 16 P 503510. – Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons. Histoire des Compagnons de la Libération, Éd. Perrin, 2000. – Site internet du Musée de l’Ordre de la Libération. – Site Internet GenWeb. — État civil.

Daniel Grason

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