Né le 30 janvier 1922 à Chabeuil (Drôme), exécuté sommairement le 27 juillet 1944 à Saint-Agnan-en-Vercors (Drôme) : cheminot ; résistant AS secteur 8 Vercors (maquis de l’Isère).

Plaque de la grotte de Luire.
Plaque de Chabreuil
André Charras habitait à Montvendre (Drôme). Auxiliaire manœuvre au dépôt SNCF de Portes les Valence(Drôme), il abandonna son poste et s’engagea dans la Résistance le 13 juin 1944 rejoignant dans le département de l’Isère et dans le secteur 8 -Vercors (AS) le maquis du Vercors.
Dès l’attaque allemande du 21 juillet 1944, les combats furent très violents. André Charras fut grièvement blessé et évacué, pour être soigné, dans la grotte de la Luire (Drôme) située au cœur du Vercors. Lorsque les Allemands arrivèrent et commencèrent à envahir le massif, le 21 juillet 1944, cette grotte avait été choisie pour évacuer les blessés, car elle était grande et invisible depuis la route. Fin Juillet 1944, il y avait une cinquantaine de personnes : maquisards, civils, soldat Américain, soldats Allemands blessés, les médecins et les infirmières.
Le 27 juillet, un avion allemand survola et aperçut le drapeau de la Croix-Rouge. A 16 heures 30, une infirmière vit apparaître un uniforme ennemi, puis 15 à 20 soldats. Les Allemands blessés, ayant été soignés, prièrent le commandant du groupe d’épargner les blessés car ils avaient été bien traités. Celui-ci fit défaire les pansements pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une ruse. Un Français fut tué pour avoir insulté l’officier. Ensuite, les Allemands formèrent plusieurs groupes : le premier comprenant les grands blessés et une infirmière : ils furent exécutés sur le terre-plein en bas de la grotte et leurs corps, jetés dans le ruisseau. Dix blessés furent achevés au hameau du Rousset, un peu plus loin. Un autre groupe fut emmené à Grenoble, où ils furent enfermés, trois y furent exécutés. Les sept infirmières furent déportées à Ravensbrück, l’une d’elles ne reviendra jamais. André Charras fit partie des grands blessés exécutés, avec 14 autres, en contre bas de la grotte.
Il obtint la mention mort pour la France, le statut Interné – Résistant (DIR) et fut homologué FFI. Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 7 janvier 1960.
Le nom d’André Charras est honoré sur les plaques commémoratives de la Grotte de la Luire, Saint-Agnan-en-Vercors, Chabeuil, Montvendre, dépôt SNCF de Portes-les-Valence. Une allée de Chabeuil porte son nom. La mention « Mort pour la France » est apposée sur son acte de décès. Il est homologué FFI et Déportés Internés Résistants (DIR).
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Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, cote AC 21 P 42587 et Vincennes, GR 16 P 121906 *Livre « Vercors citadelle de la Liberté » de Paul Dreyfus** http://www.memorialgenweb.org. — Recherches de l’IHS CGT des cheminots, Lyon. — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) AS : Secteur 8, Vercors GR 19 P 38/16 — Patrick Martin, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, thèse Université Paris IV Sorbonne, 2001, base de données noms. Archives remises à l’AERD par le fils d’André Vincent-Baume, puis déposées aux Arch. Dép. Drôme. — . Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. 275. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 325. Stèle grotte Luire — Monument aux morts Chabeuil et Montvendre.— Notes de Robert Serre et Michel Thébault.

Robert Goujon

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